Bamlanivimab

Le bamlanivimab, aussi connu sous le nom de LY-CoV555 ou de LY3819253, est un anticorps monoclonal qui bloque l'entrée du virus du COVID-19 en attaquant sa spicule sur laquelle il se fixe avec une grande affinité[1]. Ce médicament a été approuvé à titre provisoire aux Etats-Unis par la FDA le 9 novembre 2020, pour une utilisation par des patients âgés de plus de 12 ans testés positifs au COVID-19 et présentant des risques élevés de progression de la maladie. Toutefois, il ne doit pas être utilisé pour des patients hospitalisés ou bien sous oxygène[2]. Le 16 Avril 2021, la FDA a révoqué son autorisation du 9 Novembre pour l'utilisation du bamlanivimab utilisé seul, pour manque d'efficacité comparé à des cocktails d'anticorps, mais maintient l'autorisation d'utilisation conjointe du bamlanivimab associé à l'etesevimab[3].

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Bamlanivimab
Identification
Synonymes

LY-CoV555

No CAS 2423943-37-5

Unités du SI et CNTP, sauf indication contraire.

Bamlanivimab
Identification
DCI 11876
No CAS 2423943-37-5
DrugBank 15718

Le bamlanivimab est autorisé en France à titre temporaire le 25 février 2021[4].

Il est injecté en dose unique aux patients par voie intraveineuse.

Découverte, développement et commercialisation

Le produit est découvert par des chercheurs de AbCellera et du Vaccine Research Center du NIAID, à partir d'anticorps développés par un patient guéri[1]. Il est ensuite développé par clonage par Eli Lilly and Company qui a vendu au gouvernement des Etats-Unis 300 000 doses au prix de 1 250 dollars la dose, soit 320 millions d'euros en octobre 2020. L'accord prévoit que Eli Lilly fabriquera jusqu'à 1 million de doses d'ici fin 2020[5].

Lorsqu'il est diffusé aux Etats-Unis en novembre 2020, c'est le « seul traitement antiviral spécifique autorisé » selon le professeur Olivier Schwartz[6]. Par la suite, des traitements plus efficaces voient le jour, tels que l'association Bamlanivimab/etesevimab de Eli Lilly et REGEN-COV (association casirivimab et imdevimab) de Regeneron, ce qui amène la FDA à modifier ses autorisations[3].

En février 2021, le Bamlanivimab obtient une autorisation temporaire d'utilisation en France de la part de l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM). Il devient le premier traitement à base d'anticorps monoclonal à être autorisé dans le pays[7].

Tests cliniques

Les tests de phase 2 randomisés en double aveugle sont menés, du 17 juin au 21 août 2020, sur 467 patients, dont 317 ont reçu le produit en 3 groupes (700 mg, 2800 mg et 7000 mg) et 150 ont reçu un placebo. La meilleure réduction de charge virale a été obtenue sur le groupe qui a reçu 2800 mg. Pour l'ensemble des patients, 1,6% des patients traités au produit sont hospitalisés tandis que 6,3% du groupe placebo est hospitalisé. Le pourcentage d'hospitalisation ne dépend pas des dosages de façon significative. L'amélioration des symptômes dans le groupe traité comparé au placebo apparaît dès le 2e jour du traitement[1].

Production

Par suite d'une très forte demande de la part des pouvoirs publics européens, Eli Lilly met en place une ligne de production à Fegersheim (près de Strasbourg, France)[4]. La chaîne de production de Branchburg dans le New-Jersey, rencontre toutefois des problèmes de qualité[8],[9].

Controverses

Alors que la distribution de ce médicament est interrompue aux États-Unis en avril 2021, faute d'une efficacité suffisante contre les variants[10], l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé, en France, lui délivre une AMM dès le mois de mars. Toutefois, de nombreux professionnels de santé dénoncent cette autorisation et la qualité des travaux qui l'ont appuyée[11],[12]. Il lui est reproché une efficacité douteuse[13], de fortes contraintes de prescriptions, et un coût atteignant 2000 euros[14],[15].

Notes et références

  1. (en) Peter Chen, M.D. & al., « SARS-CoV-2 Neutralizing Antibody LY-CoV555 in Outpatients with Covid-19 », The New England Journal of Medicine, (lire en ligne)
  2. « Coronavirus (COVID-19) Update: FDA Authorizes Monoclonal Antibody for Treatment of COVID-19 »,
  3. « Coronavirus (COVID-19) Update: FDA Revokes Emergency Use Authorization for Monoclonal Antibody Bamlanivimab », sur FDA,
  4. Bénédicte Weiss et Catherine Ducruet, « Quand Lilly fabrique en France ses anticorps contre le Covid », Les Échos, (lire en ligne)
  5. Mathilde Lemarchand, « Covid-19 : Les États-Unis prêts à payer 1 250 $ par dose pour le traitement de Lilly », Industrie Pharma, (lire en ligne)
  6. Juliette Pousson, « Le bamlanivimab, nouvel espoir contre le Covid-19 », Le Parisien, no 23700 du Mercredi 11 novembre 2020, , p. 5 (lire en ligne)
  7. « Covid : la France autorise un traitement à base d'anticorps monoclonal d'Eli Lilly », sur Les Echos, (consulté le )
  8. Lilly hit by staff accusations, FDA scrutiny at COVID drug factories
  9. An employee complaint at Eli Lilly's Branchburg plant alleges altered quality control docs amid FDA probe
  10. Covid drugs fail to pay off for Eli Lilly
  11. Autorisé mais controversé, l'anticorps monoclonal bamlanivimab a-t-il prouvé son efficacité ?
  12. Pourquoi le bamlanivimab, nouveau traitement contre le Covid qui arrive en France, suscite la controverse
  13. Eli Lilly confirms antibody drug ineffective for hospitalized COVID-19 patients
  14. CoVid-19 : le bamlanivimab, un traitement à l’efficacité controversée
  15. Bamlanivimab. La face cachée du traitement « miracle » anti-Covid
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