Ballade no 1 de Chopin

La Ballade no 1 en sol mineur, opus 23, est la première des quatre ballades de Chopin.

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Ballade n°1
Joué par Donald Betts. Courtesy of Musopen
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Écrite pendant les premières années de séjour à Paris, Frédéric Chopin dédia cette œuvre à "Monsieur le Baron de Stockhausen", Ambassadeur de Hanovre en France mais aussi harpiste. Éditée en 1836, elle est le premier morceau de musique instrumentale à porter le nom de ballade[1].

Chopin cita lui-même l’œuvre du poète Adam Mickiewicz comme source d'inspiration pour ces ballades (selon une rumeur basée sur une remarque de Robert Schumann concernant la création de la seconde ballade de Chopin). Mais la réalité de cette inspiration n'est toutefois pas démontrée.

Analyse

L'œuvre commence par une introduction lente (largo), dans un aspect mystérieux dont l'effet est souligné par le motif de trois notes (espress.) jouée après un silence et associé à un accord dissonant. Certains éditeurs modifieront cet accord pour le rendre plus banal.Il permet l'introduction de la narration.

Si le tempo initial est calme, le premier thème exprimé contient les prémices d'une extrême agitation. Le tempo s'accélère ensuite en parallèle d'un tension de plus en plus présente due à l'obstination "passionnée" du motif en croches du premier thème. À la fin du premier thème, les quartes et les quintes à vide marquent le début du second thème en mi bémol majeur. Ce thème est une mélodie lyrique douce avec de rapides transformations harmoniques. L'accompagnement diffère des modèles classiques de l'époque : les notes isolées à la main gauche ne forment pas d'accords brisés, mais appartiennent à diverses fonctions qui ne sont pas pleinement réalisées. Très divers et très simples, ils accentuent la délicatesse de ce thème. La présence des arabesques issues du premier thème, à la fin de l'exposition, participent de cette intimité exprimé par le second thème.

Lorsque le premier thème revient, il est transformé, en la mineur, avec un ostinato sur la note mi, est beaucoup plus dissonant que la section précédente. Au lieu de la seconde phrase, le compositeur répète à différentes hauteurs un seul motif mélodique avec un unique accord d'accompagnement dissonant, augmentant l'intensité jusqu'à son climax au moment du second thème, qui est lui aussi transformé. Le second thème est en la majeur (rapport de triton entre les tonalités). La cantilène se transforme en un chant puissant qui éclate dans les accords joués. La mélodie, de plus en plus étendu par les progressions et nouveaux motifs devient extatique. Les modulations se succèdent, augmentant le rythme et la virtuosité de la pièce.

On retrouve une nouvelle fois le second thème, cette fois dans sa tonalité d'origine (mi bémol majeur), puis revient le premier thème, dans sa tonalité de sol mineur . La coda (presto con fuoco) est chargée en traits, motifs changeants et harmonies chargées. Sous l'avalanche des gammes montantes et descendantes, on entend vers la fin résonner par bribes comme un écho de l'introduction. La conclusion se fait par des octaves chromatiques avec leurs appoggiatures, en mouvements contraires depuis les deux extrémités du clavier.

Le morceau se développe autour de deux thèmes, l'un exposé dès la 7e mesure après l’introduction, le second apparaissant à la mesure 69. La signature rythmique est majoritairement en (6/4) bien que l'introduction et la coda soient respectivement en 4/4 et 2/2.

L’œuvre demande une grande technique pianistique et une dextérité importante, comprenant de larges accords, des suites d'octaves, des passages très rapides et même une succession d'octaves chromatiques à la fin de la pièce. La structure est un mélange de la forme sonate et de la forme en variations.

Postérité

Frédéric Chopin montra cette pièce à Robert Schumann en septembre 1836, Robert Schumann en fut très enthousiaste. Selon lui, c'était l'œuvre la plus remarquable de Frédéric Chopin. Ce dernier lui offrit la partition de l'œuvre.

La Ballade en sol mineur inspira à George Sand l'œuvre poétique Les Exilés qui parut dans la Gazette musicale le 9 septembre 1838, précédée d'une lettre de l'autrice au compositeur.

Culture populaire

Cette ballade connut un regain de popularité auprès du grand public à la suite de sa présence dans le film Le pianiste de Roman Polanski.

Elle se retrouve également à nouveau sous les feux de la rampe par l'entremise du patinage artistique, entre 2015 et 2017, via les prestations, en programme court, du jeune prodige champion olympique Yuzuru Hanyu.

Elle est également utilisée dans le dernier épisode de l'animé Shigatsu wa Kimi no Uso.

Références

  1. Zieliński, Tadeusz A. (trad. du polonais), Frédéric Chopin, Paris, Fayard, , 848 p. (ISBN 2-213-59352-3 et 978-2-213-59352-4, OCLC 611575810, lire en ligne)

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