Balantes

Les Balantes sont un peuple d'Afrique de l'Ouest surtout présent en Guinée-Bissau, mais également au Sénégal (particulièrement en Casamance) et en Gambie.

Cet article concerne le peuple balante. Pour la langue balante, voir Balante.

Balantes
Femmes balantes photographiées dans les années 1900

Populations significatives par région
Autres
Langues Balante
Religions Islam, religion traditionnelle, catholicisme

Ethnonymie

Selon les sources, on observe de multiples variantes : Alante, Balanda, Balanga, Balanta-Brassa, Balanta, Balantes, Balanti, Balant, Balente, Belante, Bolenta, Brasa, Brassa, Bulanda, Bulante, Frase [1].

L'ethnonyme Balante vient de i balanta, ce qui signifie « ils ont refusé »[2]. Au début du XVIe siècle ils avaient en effet refusé de suivre le roi Koli Tenguella lors de sa remontée vers le Fouta-Toro.

Langues

Leur langue est le balante, une langue bak qui fait partie des langues nigéro-congolaises.

  • Le balante-ganja[3] est parlé dans le sud-ouest du Sénégal où il est l'une des langues officielles, mais le mandingue est également utilisé. Le nombre de locuteurs était d'environ 82 800 en 2006.
  • Le balante-kentohe[4] est parlé en Guinée-Bissau – où le créole de Guinée-Bissau est également pratiqué – ainsi qu'en Gambie. On a dénombré 397 000 locuteurs en 2006.

Distribution géographique

Avec 343 000 Balantes, cette ethnie est la plus nombreuse de Guinée-Bissau (2014 J. Leclerc). Peuple côtier, dont la vie économique, socio-culturelle et sacrée tourne autour de la riziculture[5], ils sont également éleveurs bovins et porcins.

Le peuple balante du Sénégal occupe principalement la zone appelée moyenne Casamance jusqu'à la frontière portugaise (Guinée-Bissau), ce qui témoigne de leur appartenance pour la plupart à ce pays. Ils sont surtout présents dans la zone forestière et près de la côte.

Selon le recensement de 1988 au Sénégal, le nombre de Balantes y était de 54 398, sur une population totale estimée à 6 773 417 habitants, soit 0,8 %[6].

Histoire

Le , un traité est signé entre la France et les chefs de Cougnaro et Souna pour la cession à la France du littoral balante[7].

Les jeunes Balantes ont apporté une contribution considérable à la lutte pour l'indépendance de Guinée-Bissau. Une certaine rancœur subsiste, du fait de l'impression (réelle ou infondée), de ne pas avoir été suffisamment pris en compte dans les organes de décision depuis l'indépendance en 1974.

Culture

Les Balantes, à l'image des Diolas, organisaient des cérémonies de circoncision jusque vers 1950-1958.

Religion

Le peuple balante, comme bon nombre de Casamançais, est partagé entre le catholicisme, l'islam et la religion traditionnelle, surtout dans la zone frontalière.

En Guinée-Bissau, la majorité des Balantes pratique une religion traditionnelle. La société balante n'a pas, contrairement à certaines ethnies « cousines » (Pepels, Manjacos et Mankagnes) de chef : les pouvoirs politiques, religieux, etc. sont répartis entre différentes classes qui choisissent leur représentant…

Ce peuple est constitué de cultivateurs planteurs, la cohabitation avec les premiers missionnaires évangélisateurs a permis à cette ethnie d'envoyer ses enfants à l'école française pour s'instruire.

Patronymes

En raison de la colonisation portugaise, les patronymes ont souvent une consonance portugaise, par exemple Lopes, Marques, Pereira et Vieira. Autres: Sadio, Yalla, Diatta, Mansal, Mané.

Kumba Ialá en campagne en 2009

Personnalités

L'ancien président bissau-guinéen Kumba Ialá est d'origine balante[8], ainsi que la plupart des officiers de l'armée bissau-guinéenne.

Notes et références

  1. Source RAMEAU, Balante (peuple d'Afrique) sur data.bnf.fr
  2. Oumar Ba, « Royaume du Kabou : enquêtes lexicales », Éthiopiques, no 28 (numéro spécial), (lire en ligne)
  3. (en) Fiche langue[bjt]dans la base de données linguistique Ethnologue.
  4. (en) Fiche langue[ble]dans la base de données linguistique Ethnologue.
  5. Pauline Lançon, « Guinée-Bissau, le peuple des mangroves », Le Figaro Magazine, , p. 60-68 (lire en ligne).
  6. Chiffres de la Division de la statistique de Dakar, cités dans Peuples du Sénégal, Éditions Sépia, 1996, p. 182.
  7. Recueil des traités de la France, publié sous les auspices du Ministère des affaires étrangères par M. Jules de Clerq, IDC, Leiden, 1987, p. 577 (Archives de la Marine)
  8. (pt) Mário Matos e Lemos, Política cultural portuguesa em África: o caso da Guiné-Bissau (1985-1998), Edição do Autor, 1999, p. 140

Voir aussi

Bibliographie

  • Laurent Jean Baptiste Bérenger-Féraud, Les peuplades de la Sénégambie. Histoires, ethnographie, mœurs et coutumes, légendes, etc., Paris, Ernest Leroux, 1879, p. 299
  • M. Biaye, « Origine des Balantes », Bulletin mensuel du Centre régional d'information de Ziguinchor, n° 5,
  • E. Bonvalet, « Au pays des Balantes », Bulletin de la Société de géographie de Lille, tome 18, 1892, p. 234-239
  • A. M. Diagne, « Contribution à l'étude des Balantes de Sédhiou », Outre-Mer, n° 1, , p. 16-42
  • A. Keita, La production des connaissances et solutions techniques chez les riziculteurs de mangrove ouest-africains : l’exemple des riziculteurs balantes de la Guinée-Bissau, Genève, Institut universitaire d’études du développement, 2000 (mémoire de diplôme)
  • Éric Penot, Structuration sociale et économique, liens et nécessité matériels dans une société de réciprocité : le cas des Balantes de la région de Tombali, Guinée-Bissau , in New Economics Papers, 2006
  • Dr. Maclaud, Ordalies collectives par le poison chez les Balantes de la Casamance, Institut français d'anthropologie, n° 6, séance du , p. 105-108
  • Christian Roche, « Les Balant », in Histoire de la Casamance : Conquête et résistance 1850-1920, Karthala, 2000, p. 46-52 (Thèse Université de Paris I, remaniée) (ISBN 2865371255)
  • Balla Moussa Sadio, Les Balante de Gan-Jaa (Bijaa Ngan-Jaa) : Répartition spatiale, organisation sociale et administrative, évolution socio-culturelle et politique, de l’éviction des Baïnounk à la mise en place de l’administration coloniale : 1830-1899, Dakar, Université Cheikh Anta Diop, 2002, 111 p. (Mémoire de Maîtrise)

Articles connexes

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