Robert Baden-Powell
Lord Robert Stephenson Smyth Baden-Powell of Gilwell (, Paddington, Londres, Royaume-Uni – Nyeri, Kenya) est un militaire britannique, fondateur du scoutisme.
Ne doit pas être confondu avec Baden Powell de Aquino.
« Baden-Powell » redirige ici. Pour les autres significations, voir Baden Powell.
Robert Baden-Powell Lord Baden-Powell | ||
Robert Baden-Powell en tenue militaire. | ||
Surnom | BP | |
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Naissance | Paddington, Londres, Royaume-Uni |
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Décès | Nyeri, Kenya |
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Origine | Britannique | |
Allégeance | Royaume-Uni | |
Arme | British Army | |
Grade | Lieutenant général | |
Années de service | 1876 – 1910 | |
Conflits | Seconde guerre des Boers | |
Faits d'armes | Siège de Mafeking | |
Distinctions | Ordre du Mérite, ordre de Saint-Michel et Saint-Georges, ordre royal de Victoria, ordre du Bain | |
Autres fonctions | fondateur du scoutisme | |
Famille | Agnès Baden-Powell (sœur) Olave Baden-Powell (épouse) |
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Biographie
Enfance
Robert Stephenson Smyth Baden-Powell of Gilwell, surnommé « BP » ou Lord Baden-Powell, est né le dans le quartier de Paddington à Londres. Il est né dans une famille de neuf enfants du révérend Baden-Powell, professeur de mathématiques à l'université d'Oxford, et d'Henriette Grace Powell. Il est prénommé Robert Stephenson Smyth, du nom de son parrain Robert Stephenson (fils de George Stephenson), et de ses grands-parents maternels (dont l'amiral William Henry Smyth, qui est aussi géographe et astronome). Son père meurt alors qu'il n'a que trois ans. Un de ses frères, Baden Fletcher Smyth Baden-Powell, sera un inventeur, connu notamment pour son vélo pliable, un cerf-volant opérationnel en TSF et un projet de télévision[1].
Baden-Powell fait ses études à Charterhouse, collège réputé pour sa discipline. Baden-Powell est un adepte de l’école buissonnière et se cache régulièrement dans le bois derrière l’établissement scolaire. Il y développe son sens de l’observation. Ses frères l’emmènent régulièrement explorer la campagne, camper et naviguer.
Il n'a jamais été un très bon élève et rate ses examens d’entrée à l'université. Il se présente alors à l’école militaire et obtient la seconde place au concours d’entrée, à dix-neuf ans (1876).
Carrière militaire
Il intègre le 13e hussards, un régiment de cavalerie, et est dispensé de suivre les stages de l'école d'officiers. En 1877, il est envoyé comme sous-lieutenant en Inde (alors colonie britannique). C'est pendant ses loisirs qu'il s'intéresse plus particulièrement au travail des éclaireurs, et qu'il se rend compte de leur importance dans les opérations militaires.
À l'âge de vingt-six ans, il est promu capitaine. Son régiment est déplacé en Afrique du Sud, où il a l'occasion d'entrer en contact avec des « éclaireurs » indigènes pour lesquels il a beaucoup d'admiration. Il se perfectionne ainsi dans l'art de l'approche et de l'exploration. C'est en Afrique qu'il a pour la première fois la possibilité de former des éclaireurs militaires selon ses méthodes : il les forme en petites unités ou patrouilles, chacune sous les ordres d'un chef, et attribue aux plus méritants un insigne dont le dessin s'inspire du point Nord de la boussole, très similaire à ce qui deviendra le badge du scoutisme mondial.
Il a une brillante carrière militaire, respecté et obéi parce qu’il est un chef qui donne l'exemple. Il passe par les Indes où il devient, entre autres, instructeur, l’Afghanistan, les Balkans, Malte, la Russie (comme agent de renseignement) et surtout l'Afrique du Sud. En 1896, Frederick Russell Burnham lui enseigne des techniques de survie, ce qui aura une grande influence plus tard sur la création du scoutisme.
Il est remarqué pour ses talents d'éclaireur mais aussi ses talents artistiques. En effet, régulièrement il organise, dans sa garnison, des pièces de théâtre, des comédies et il interprétait à sa façon des pièces de Shakespeare. Il a même été jusqu'à se déguiser en général et à faire « pousser la chansonnette » à son personnage[réf. nécessaire].
L'événement qui le rend célèbre dans tout l'Empire britannique est le sauvetage de la petite ville de Mafeking en 1899, durant la seconde guerre des Boers. Avec beaucoup d'astuce et de courage communicatif, il réussit à sauver la ville qui est assiégée pendant 217 jours par des troupes ennemies quatre fois plus nombreuses. Il utilise les jeunes de la ville comme estafettes (pour transmettre des messages à pied et à vélo), comme observateurs, sentinelles ou éclaireurs.
À la libération de la ville, le , il est acclamé comme un héros et nommé major général. Il prouva que des jeunes étaient tout à fait capables de réussir une mission, pourvu qu'on leur fasse confiance. Il publie ses observations sous le nom de Scouting (L’art des éclaireurs) dans un petit fascicule destiné aux militaires appelé : Aids to scouting. Promu au rang de lieutenant général en 1907, il prend le commandement d'une unité de l'armée territoriale britannique, alors en cours de formation. En 1910, il fait valoir ses droits à la retraite afin de mieux se consacrer au scoutisme.
Création du scoutisme
À son retour au Royaume-Uni, il est accueilli triomphalement. Il constate que Aids to scouting a un immense succès auprès des garçons britanniques et est utilisé par des éducateurs. Il reçoit même beaucoup de courriers de garçons lui demandant des conseils. Marqué par la jeunesse britannique des quartiers désœuvrés, souvent en mauvaise santé et délinquante, il décide de mettre en pratique, au service de jeunes garçons et dans une optique de paix, tous les principes qu’il a observés à la guerre.
« À la fin de ma carrière militaire, dit Baden-Powell, je me mis à l'œuvre pour transformer ce qui était un art d'apprendre aux hommes à faire la guerre, en un art d'apprendre aux jeunes à faire la paix ; le scoutisme n'a rien de commun avec les principes militaires. »[2]
Il rencontre Ernest Thompson Seton.
En 1907, alors âgé de 50 ans, il organise un camp de huit jours avec vingt garçons de différentes classes sociales sur l'île de Brownsea[3]. Il y teste ses idées d'éducation par le jeu, d'indépendance et de confiance. Il inaugure ce camp le premier août à huit heures en soufflant dans sa corne de koudou.
À la suite de ce camp, Sir William Smith (fondateur des boy’s brigade) lui demande d’écrire un ouvrage sur la manière dont le scouting pouvait être adapté à la jeunesse qu’il appelle : Scouting for boys (Éclaireurs). Avec ce livre, il tente de lancer un nouveau mouvement autonome. Il crée la base du scoutisme avec les cinq buts :
- Santé ;
- Sens du concret ;
- Personnalité ;
- Service ;
- Sens de Dieu.
Ainsi que les dix articles de la loi scoute et la promesse scoute qui n'imposent aucune interdiction mais proposent une hygiène de vie que chaque adhérent promet d’essayer de mettre en pratique (faire de son mieux).
C’est en 1909, que les premières compagnies de guides apparaissent organisées par Agnès Baden-Powell.
En 1910, il différencie trois classes d’âge :
- Les Louveteaux (8-12 ans) ;
- Les Éclaireurs (12-17 ans) ;
- Les Routiers (17 ans et plus).
Cette même année, sur les conseils du roi du Royaume-Uni Édouard VII, il démissionne de l’armée pour prendre la direction du mouvement qu’il vient de lancer.
En 1912, il se marie avec Olave Saint Claire Soames, qui devient Chef-guide mondiale. Ils eurent trois enfants : Peter, Heather et Betty.
En 1918, il publie une revue intitulée Girl guiding edition. Il appelle le mouvement féminin les Guides plutôt que scoutes ou éclaireuses car il estime que leur rôle n’est pas d’éclairer mais de guider : « Une femme qui est capable de se tirer d’affaire toute seule est respectée aussi bien par les hommes que par les femmes. Ils sont toujours prêts à suivre ses conseils et son exemple, elle est leur guide. »
Le mouvement prend vite beaucoup d'importance, et se développe dans de nombreux pays du monde. Le Jamboree de 1920 réunit pour la première fois des scouts de 21 pays. Baden-Powell y fut nommé World Chief (chef scout mondial).
En 1927, il est anobli par le roi George V. Il prend le nom de Lord Baden-Powell of Gilwell, du nom d'une propriété et du grand parc qu'il a reçu de la famille McLaren pour en faire un centre de formation des chefs.
En 2020, il y a plus de 50 millions de scouts dans le monde entier.
Dernier mot
Baden-Powell et son épouse passent beaucoup de leur temps à parcourir le monde pour soutenir le scoutisme dans son développement, et participent aux cérémonies de création du mouvement dans de nouveaux pays. À la fin de sa vie, il se retire au Kenya et fait parvenir aux scouts du monde entier son dernier message :
« Chers scouts,
Rappelez-vous que c'est le dernier message que vous recevrez de moi ; méditez-le soigneusement. J'ai eu une vie très heureuse et je souhaite à chacun de pouvoir en dire autant. Je crois que Dieu vous a placés dans ce monde pour y être heureux et jouir de la vie. Ce n'est ni la richesse, ni le succès, ni le laisser-aller qui créent le bonheur. L'étude de la nature vous apprendra que Dieu a créé des choses belles et merveilleuses afin que vous en jouissiez. Contentez-vous de ce que vous avez et faites-en le meilleur usage possible. Regardez le beau côté des choses et non le plus sombre.
Essayez de laisser ce monde un peu meilleur qu'il ne l'était quand vous y êtes venus et quand l'heure de la mort approchera, vous pourrez mourir heureux en pensant que vous n'avez pas perdu votre temps et que vous avez fait « de votre mieux ».
Soyez prêts à vivre heureux et à mourir heureux. Soyez toujours fidèles à votre promesse même quand vous serez adultes.
Que Dieu vous aide.
Votre ami
Robert Baden-Powell »
Il meurt le à Nyeri au Kenya où il est enterré. Sur sa tombe est gravé un signe de piste (symbole), le signe « fin de piste, retour au camp » () et qui peut être interprété par « Je suis rentré chez moi ».
Lady Baden-Powell continua son rôle de lien entre les éclaireuses du monde entier. Elle meurt le en Angleterre.
Les deux ont un mémorial commémoratif dans l'abbaye de Westminster.
Documents déclassifiés
Le , le MI-5 a déclassifié des documents qui indiquent que le service de renseignement intérieur britannique s'était intéressé aux activités de Baden-Powell après sa rencontre en avec Joachim von Ribbentrop et Hartmann Lauterbacher, un haut responsable des Jeunesses hitlériennes[4],[5].
Ouvrages
Ouvrages militaire
- 1884 : Reconnaissance and Scouting
- 1885 : Cavalry Instruction
- 1896 : The Downfall of Prempeh
- 1897 : The Matabele Campaign
- 1899 : Aids to Scouting for N.-C.Os and Men
- 1901 : Notes and Instructions for the South African Constabulary
- 1914 : Quick Training for War
Ouvrages scouts
- 1908 : Scouting for Boys. Traduction française : Éclaireurs
- 1909 : Yarns for Boy Scouts
- 1912 : How Girls Can Help to Build Up the Empire (rédigé avec Agnes Baden-Powell)
- 1913 : Boy Scouts Beyond The Sea: My World Tour
- 1916 : The Wolf Cub's Handbook
- 1918 : Girl Guiding
- 1919 : Aids To Scoutmastership
- 1921 : What Scouts Can Do: More Yarns
- 1922 : Rovering to Success. Traduction française : La Route du succès
- 1929 : Scouting and Youth Movements
- 1929 : Last Message to Scouts
- 1935 : Scouting Round the World
Divers, souvenirs, chasse
- 1889 : Pig-sticking or Hog-hunting. A complete account for sportmen and others
- 1900 : Sport in War
- 1905 : Ambidexterity (rédigé avec John Jackson)
- 1915 : Indian Memories
- 1915 : My Adventures as a Spy. Traduction française : Orléans, Pavillon noir, 2011
- 1916 : Young Knights of the Empire: Their Code, and Further Scout Yarns
- 1921 : An Old Wolf's Favourites
- 1927 : Life's Snags and How to Meet Them
- 1933 : Lessons From the Varsity of Life
- 1934 : Adventures and Accidents
- 1935 : Mes aventures de chasse, de guerre et d'espionnage. Paris, Payot, 1935
- 1936 : Adventuring to Manhood
- 1937 : African Adventures. Traduction française : Paris, Delachaux & Niestlé, 1939
- 1938 : Birds and beasts of Africa
- 1939 : Paddle Your Own Canoe
- 1940 : More Sketches Of Kenya
Sculpture
1905 : John Smith
Traductions
Robert Baden-Powell, Conseils aux chefs scouts, Presses d'Île-de-France, Paris, 2007.
Références
- Croire.com, « Qui fonda le scoutisme ? », sur Croire, (consulté le )
- (en) « Baden Powells Experimental Camp Brownsea Island Information Sheet », sur shop.scouts.org.uk (consulté le ).
- « Révélations sur le père du scoutisme, Baden-Powell », 24 Heures, (lire en ligne[archive]).
- « Hitler tenait à rencontrer Baden-Powell, le père du scoutisme », Libération, (lire en ligne).
Voir aussi
Bibliographie
- (en) Harold Begbie, The story of Baden-Powell: The Wolf that never Sleeps, Londres, Grant Richards, .
- Pierre Bovet, Le génie de Baden-Powell, éditions Delachaux et Niestlé, .
- (en) Mary Drewery, Baden-Powell: the man who lived twice, Londres, Hodder & Stoughton, .
- (en) Tim Jeal, Baden-Powell, Londres, .
- (en) R.H. Kiernan, Baden-Powell, Londres, Harrap, .
- Jean Mauduit, Baden-Powell, Paris, La Table ronde, , 124 p..
- Philippe Maxence, Baden-Powell, éclaireur de légende et fondateur du scoutisme, Éditions Perrin, 2003.
- Philippe Maxence, Baden-Powell, Perrin, Tempus, , 498 p..
- (nl) Theo Palstra, Baden-Powel, zijn leven en werk. Den Haag : De Nationale Padvindersraad, .
- (en) fr. Carlo Muratori, A-Bibliographical-Catalogue-of-Robert-Baden-Powell, Bologna, Biblioteca Cappuccini, (lire en ligne).
Articles connexes
Liens externes
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