Back to Black

Back To Black est le deuxième et dernier album studio de la chanteuse et compositrice soul britannique Amy Winehouse sorti en octobre 2006 au Royaume-Uni et en mars 2007 en France. Le groupe Sharon Jones & The Dap-Kings a collaboré à cet album. Amy Winehouse a principalement basé l'album sur sa relation tumultueuse avec son ex-petit ami et futur mari Blake Fielder-Civil, qui l'a temporairement laissée pour poursuivre sa relation avec son ancienne ex-petite amie. Leur séparation de courte durée l'a incité à créer un album qui explore les thèmes de la culpabilité, du chagrin et de l'infidélité.

Pour le single, voir Back to Black (chanson).

Ne doit pas être confondu avec Back in Black.

Back To Black

Album de Amy Winehouse
Sortie 27 octobre 2006
13 mars 2007
Enregistré 2006
Durée 34 min et 55 s
Genre R&B/Soul, Jazz
Producteur Mark Ronson
Salaam Remi
Label Island Records
Critique

Albums de Amy Winehouse

Entre 2005 et 2006, elle enregistre les chansons de l'album avec Salaam Remi, puis avec Mark Ronson et les Dap-Kings (en) aux studios Chung King et Daptone à New York.

Cinq chansons de l'album sont sorties en singles : Rehab, You Know I'm No Good, Back To Black, Tears Dry on Their Own, et Love Is a Losing Game. Back To Black a été universellement salué par la critique[1]. Les critiques ont apprécié sa tonalité R&B/soul et jazz classique et sa « production vintage »[2], ainsi que son écriture soignée, et le style mûr et émouvant d'Amy Winehouse. De fait l'album a été produit et enregistré avec des technologies analogiques, ce qui confère une tonalité particulière à cet album. De nombreux journaux et magazines anglo-saxons ont placé cet album dans leurs tops 10 des meilleurs albums de 2007 : Billboard Magazine, Blender Magazine, Slant Magazine, Entertainment Weekly, The New York Times[3] et Time Magazine[4].

À la cérémonie des Grammy Awards 2008, Back To Black remporte le prix de « meilleur album vocal pop » et reçoit une nomination comme « album de l'année ». La chanson Rehab est désignée « chanson de l'année ». Amy Winehouse remporte aussi les prix de « meilleure performance féminine pop de l'année » et « meilleure nouvelle artiste », égalant ainsi le record (de Lauryn Hill, Norah Jones, Alicia Keys, et Beyoncé) du plus grand nombre de récompenses remportées par une artiste féminine au cours d'une même cérémonie.

L'album atteint les 9 millions d'exemplaires vendus dans le monde en [5]. En 2019, il s'est vendu à 16 millions d'exemplaires[6]. Une édition de luxe de Back to Black est sortie en avec un disque bonus.

Historique

Contexte

Le premier album album d'Amy Winehouse, Frank, sort en 2003. Il atteint la treizième place du classement britannique et est salué par la critique, notamment pour la voix de la chanteuse et pour le regard critique sur l'industrie musicale qui se dégage des paroles[7],[8]. Cependant, Winehouse n'en est pas satisfaite et déclare même ne l'avoir jamais écouté en entier, rappelant qu'elle n'est « qu'à 80 % derrière l'album » et jugeant sa promotion « désastreuse »[9].

Alors que son premier album était fortement influencé par le jazz, Winehouse redécouvre en 2005 la musique des années 1960 souvent entendue dans son enfance. Avec Blake Fielder-Civil, son petit ami de l'époque et futur mari[10], elle passe beaucoup de temps dans un bar de Camden Town, écoutant du blues, des girl groups des années 1960 et des artistes de Motown qui l'inspirent pour l'écriture d'un nouvel album[11]. La même année, elle traverse une période de toxicomanie et de perte de poids[12], compensée par le début de l'écriture de Back to Black. La mort de sa grand-mère mi-2006[13], puis la rupture avec Fielder-Civil, qui la quitte pour retourner avec son ex-petite amie, la laissent dans un état « de chagrin, de peine et de culpabilité » qui influence fortement l'album[11],[14].

Enregistrement

La chanson Tears Dry on Their Own contient un échantillon (en anglais sample) de Ain't No Mountain High Enough.

La chanson He Can Only Hold Her contient un échantillon de She's a Fox de Jimi Hendrix.

Accueil critique

Back To Black a été chaleureusement accueilli par la critique, qui l'a comparé au R&B produit par la Motown[15],[16],[17]. Rolling Stone a estimé que dans cet album, Amy Winehouse fait preuve d'une « énergie et d'une intelligence que les rockeurs indie, les fans de pop et de hip-hop peuvent admirer[15] ». Pour le magazine américain People, Back To Black « est un disque qui se révèle encore meilleur à chaque écoute[18] ». Le New Statesman a déclaré que cet album était meilleur que le précédent, parlant d'un « époustouflant disque soul ayant réussi à aspirer le son de la Motown et des groupes féminins des années 1960 et à les recracher avec panache, glamour et une touche contemporaine[16] ». Le Billboard a déclaré de son côté que Back to Black était un « brutal album de rupture pouvant tenir la comparaison avec les meilleurs d'entre eux, construit d'après les meilleurs sons de l'ancien rock[17] ».
L'écrivain Josh Tyrangiel a félicité Amy Winehouse pour sa confiance en elle, notamment dans la chanson Rehab : « Elle ne mâche pas ses mots, elle est drôle et passionnée, et probablement folle [...] Il est impossible de ne pas être séduit par son originalité. Ajoutez à cela la production de Mark Ronson, qui arrive à compiler quatre décennies de musique soul sans la copier, et vous obtenez la meilleure chanson de 2007[19],[20]. »

Cet album fut nommé aux Grammy Awards dans la catégorie « Album de l'année » et remporte le prix dans la catégorie « Meilleur album vocal pop », et a aidé Mark Ronson à obtenir le Grammy de « Producteur de l'année »[21],[22]. En juillet 2007, l'album était en lice pour le Mercury Music Prize, avec les albums des groupes Klaxons (les gagnants), Dizzee Rascal et Arctic Monkeys. Le précédent album d'Amy Winehouse, Frank, était déjà en lice pour le même prix en 2004.
Back To Black fut classé 40e sur la liste des 50 albums de 2007 publiée par le magazine Rolling Stone[23]. Entertainment Weekly a classé Back to Black 2e dans sa liste des 10 meilleurs albums de l'année, déclarant que cet album restera une des percées les plus fulgurantes pour un artiste de nos jours ». Le critique ajoute : « En définitive, la peine qu'éprouve la chanteuse dans la vraie vie envers son mari incarcéré est une preuve de ce qui ressort de façon évidente dans sa musique : quand elle chante l'amour, elle ressent chaque mot ».

Ventes de l'album

L'album s'est vendu à plus de 11 000 000 d'exemplaires dans le monde et sera l'album le mieux vendu en 2007. Au Royaume-Uni, l'album atteint à plusieurs reprises la première position mais sera certifié 6 fois platine seulement 8 semaines après sa sortie et depuis il s'est vendu à 2,3 millions exemplaires dans ce pays. L'édition deluxe de Back to Black est lancée dans ce pays-là en novembre 2007 et atteint la première position et depuis il est certifié 2 fois platine. Combiné l'édition simple et deluxe, il s'est écoulé à près de 3 millions depuis sa sortie.

Le succès est aussi instantané en France car il s'est vendu à 1 million d'exemplaires et obtient un disque diamant. En Europe, il s'est vendu à 5 millions d'exemplaires et il est certifié 5 fois platine. Le succès se fait aussi en Amérique du Nord. Au Canada, où l'album sortira le 12 décembre 2006, il débute en 9e position avec 8 700 exemplaires et depuis ce temps, il s'est écoulé à 200 000 exemplaires et est certifié 2x platine. Aux États-Unis, il sortira le 13 mars 2007, mais sous le label Universal. Celui-ci débute en 7e position avec 5 100 exemplaires avant de descendre à la 9e position la semaine suivante. Après la soirée des Grammy Awards 2008, lors de laquelle elle remporte cinq prix, elle passe de la 24e position à la 2e position avec 115 000 copies écoulés, une augmentation de 370 % cette semaine-là. Il s'est vendu à 2 millions d'exemplaires aux États-Unis et il est certifié 2 fois platine.

Titres

Édition originale

Producteurs
No TitreAuteur Durée
1. RehabAmy Winehouse 3:35
2. You Know I'm No GoodAmy Winehouse 4:17
3. Me & Mr JonesAmy Winehouse 2:33
4. Just FriendsAmy Winehouse 3:13
5. Back to BlackAmy Winehouse, Mark Ronson 4:01
6. Love Is a Losing GameAmy Winehouse 2:35
7. Tears Dry on Their OwnAmy Winehouse, Ashford & Simpson 3:06
8. Wake Up AloneAmy Winehouse, Paul O’Duffy 3:42
9. Some Unholy WarAmy Winehouse 2:22
10. He Can Only Hold HerAmy Winehouse, Richard & Robert Poindexter 2:46
11. AddictedAmy Winehouse 2:46
Version américaine
No TitreAuteur Durée
11. You Know I'm No Good (Remix featuring Ghostface Killah)Amy Winehouse 3:22

Édition Deluxe : disque bonus

  1. Valerie (Radio 1 Live Lounge) – 3:53
  2. Cupid (Deluxe Edition Version) – 3:48
  3. Monkey Man – 2:56
  4. Some Unholy War (Down Tempo) – 3:16
  5. Hey Little Rich Girl – 3:35
  6. You're Wondering Now – 2:33
  7. To Know Him Is to Love Him (NapsterLive) – 2:25
  8. Love Is a Losing Game (Original Demo) – 3:43

Charts mondiaux

Pays Meilleure
position
Certification Ventes[6]
Argentine -  Or 75 000
Australie 4 3 ×  Platine 280 000
Autriche 1 (8 semaines) 5 ×  Platine 165 000
Belgique néerlandophone 1 (2 semaines) 3 ×  Platine 90 000
Belgique francophone 3
Brésil - 3 ×  Diamant 470 000
Canada 4  Platine 450 000
République tchèque 4  Platine 6 000
Danemark 1 4 ×  Platine 120 000
Finlande 2  Platine 33 300
France 1  Diamant 1 400 000
Allemagne 1 6 ×  Platine 1 680 000
Grèce 2 2 ×  Platine 30 000
Hongrie 3  Platine 6 000
Irlande 1  Platine 25 000
Italie 2  Platine 469 500
Japon 23  Or 200 000
Mexique 23  Or 100 000
Pays-Bas 1 (14 semaines) 5 ×  Platine 345 000
Nouvelle-Zélande 1 (7 semaines) 2 ×  Platine 65 000
Norvège 1 (5 semaines)  Platine 40 000
Pologne 1 2 ×  Platine 40 000
Portugal 1 (5 semaines) 3 ×  Platine 120 000
Espagne 1 2 ×  Platine 340 000
Suède 4  Platine 90 000
Suisse 1 (9 semaines) 7 ×  Platine 260 000
Turquie  Or 5 000
Royaume-Uni 1 (4 semaines) 11 ×  Platine 3 835 000
États-Unis 2 2 ×  Platine 3 555 000

Articles connexes

Références

  1. « Back to Black », Metacritic, 23 janvier 2008.
  2. « Back to Black », New York Times, 12 mars 2007 ; 23 janvier 2008.
  3. « Back to Black », Metacritic ; consulté le 23 janvier 2008.
  4. « Top 10 Albums », Time Magazine, 27 janvier 2008.
  5. (en) Robert Sandall, « Can Amy Winehouse be saved? » (version du 7 octobre 2008 sur l'Internet Archive), The Times, 27 juillet 2008.
  6. (en-US) Stephen, « Amy Winehouse albums and singles sales », sur ChartMasters, (consulté le )
  7. (en) Beccy Lindon, « Amy Winehouse, Frank », The Guardian, (consulté le )
  8. (en) John Bush, « Frank – Amy Winehouse », sur AllMusic (consulté le )
  9. (en) Garry Mulholland, « Charmed and dangerous », The Guardian, (consulté le )
  10. (en) Brian Orloff et Debi Springer, « Amy Winehouse Weds in Miami », People, (consulté le )
  11. (en) Jenny Eliscu, « Amy Winehouse: The Diva and Her Demons », Rolling Stone, (consulté le )
  12. (en) Robert Sandall, « Can Amy Winehouse be saved? », [[The Sunday Times (Royaume-Uni)|]], (consulté le )
  13. (en) « Can Amy Winehouse be saved? - Times Online » (version du 7 octobre 2008 sur l'Internet Archive),
  14. (en) Claire Hoffman, « Up All Night With Amy Winehouse », Rolling Stone, (consulté le )
  15. Christian Hoard, « Back to Black », Rolling Stone (1020):76, 22 février 2007.
  16. Jude Rogers, « Year of the woman », New Statesman. 135 (4822):36-38, 11 décembre 2006.
  17. Kerri Mason, « Back to Black », Billboard, 119 (11):51, 17 mars 2007.
  18. Joyce Chang, « Back to Black », People, volume and issue unknown:64, 1er mars 2007.
  19. Josh Tyrangiel, « The Best Top 10 Lists of the Year », « The 10 Best Songs », Time, 24 décembre 2007, p. 39.
  20. Time magazine's Top 10 Songs of 2007, Time
  21. « The Envelope Please », Los Angeles Times, 6 décembre 2007.
  22. « The Envelope Please », Los Angeles Times, 6 décembre 2007.
  23. Robert Christgau, David Fricke, Christian Hoard, Rob Sheffield, « The Top 50 Albums of 2007 » Rolling Stone, 17 décembre 2007.
  • Portail de la musique
  • Portail des années 2000
  • Portail du Royaume-Uni
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.