BN-800

Le réacteur BN-800 est un réacteur rapide refroidi au sodium, construit à la centrale nucléaire de Beloïarsk, dans la ville de Zarechny à l'oblast de Sverdlovsk, en Russie. Conçue pour générer une puissance électrique de 880 MW au total, l'usine est l'étape finale avant un surgénérateur commercial au plutonium. En juillet 2014, le réacteur est démarré à puissance contrôlée minimale pour exécuter les diagnostics[1]. Le , le réacteur Beloyarsk-4 est connecté au réseau électrique national russe[2].

Description

L'usine est composée d'un réacteur de type piscine, où les pompes de refroidissement du coeur, les échangeurs de chaleur intermédiaires et la tuyauterie connexe sont tous situés dans une cuve commune remplie de sodium liquide. La conception de cette usine a été commencée en 1983, entièrement révisée en 1987 après la catastrophe de Tchernobyl et à un moindre degré en 1993 selon de nouvelles directives de sécurité. Après la deuxième révision la puissance électrique de sortie a été augmentée de 10 % à 880 MW grâce à l'efficacité accrue des turbines à vapeur du générateur de puissance prévues à la base.

Le cœur du réacteur est, en taille et en propriétés mécaniques, très similaires au réacteur BN-600, mais la composition du combustible est très différente : quand le BN-600 utilise un combustible de dioxyde d'uranium enrichi, cette nouvelle centrale va utiliser un mélange de dioxydes d'uranium et de plutonium, aidant à réduire le plutonium qualifié pour l'armement et fournissant ainsi des informations sur le fonctionnement du cycle fermé du combustible uranium-plutonium. Il a été spécialement mentionné que le cycle fermé ne nécessitera pas la séparation du plutonium, ni d'autres traitements chimiques.

L'appareil utilise un cycle de refroidissement en trois circuits ; le refroidissement est assuré par du sodium qui circule dans les deux circuits primaires et secondaires. L'eau et la production de vapeur sont dans le troisième circuit. Cette chaleur est transférée à partir du cœur du réacteur par l'intermédiaire de plusieurs boucles de circulation indépendantes. Chacun comprend une pompe primaire de sodium, deux échangeurs de chaleur intermédiaires, une pompe à sodium secondaire avec un vase d'expansion située en amont, et un réservoir de décharge de pression d'urgence. Ceux-ci alimentent un générateur de vapeur, qui à son tour alimente une turbine à vapeur qui entraîne un alternateur[3].

Exportation

Deux réacteurs de type BN-800 devaient être construits par la Russie dans la ville chinoise de Sanming[4],[5], dans le cadre d'un partenariat conclu en 2009[6], et mis en service après 2020[7]. Des désaccords sur les coûts et transferts de technologie ont finalement décidé la Chine à capitaliser sur l'expérience du CEFR pour concevoir et construire son propre modèle de RNR, le modèle CFR-600[8],[9], dont le combustible sera fourni par TVEL, filiale du groupe Rosatom, d'après le contrat signé en 2019[10].

Notes et références

  1. « Un réacteur rapide commence une nouvelle ère de l'énergie nucléaire en Russie », sur RT, .
  2. (en) « Russia connects BN-800 fast reactor to grid », sur World Nuclear News, .
  3. (ru) Фотографии со строительства блока с реактором БН-800 на Белоярской АЭС, [« Photos de la construction d'une unité avec réacteur BN-800 à la centrale nucléaire de Beloyarsk »], sur atominfo.ru.
  4. (en) Nuclear power reactors in the World, AIEA (no 2), , 86 p. (lire en ligne [PDF]), p. 26.
  5. OPECST 2011, p. 92, 93, 217.
  6. (en) « Joint venture launched for Chinese fast reactor » Joint venture lancée pour un réacteur rapide chinois »], sur World Nuclear News, .
  7. (en-US) Brian Wang, « Russia’s fast neutron 789MWe reactor commercially operating and several countries are building 14 new fast reactor designs by 2028 », sur www.nextbigfuture.com, (consulté le ).
  8. (en) « China begins building pilot fast reactor », sur World Nuclear News, (consulté le ).
  9. (en) « CFR-600 » [PDF], sur Agence internationale de l'énergie atomique (consulté le ).
  10. (en) « Russia’s Tvel to supply fuel for China’s CFR-600 fast reactor », sur Nuclear Engineering International, (consulté le ).

Voir aussi

Bibliographie

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Articles connexes

Liens externes

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