Ave Maria (Vavilov)
L’Ave Maria dit de Caccini est un aria enregistré par Vladimir Vavilov en 1970 sous le titre « Ave Maria - auteur inconnu du XVIe siècle » sous le label Melodiya.
Une identité remise en cause
Certains musicologues continuent de débattre sur l'identité du compositeur demeurée inconnue. Différentes hypothèses ont été émises :
- La première hypothèse (néanmoins parfaitement irrecevable et saugrenue) serait que l’Ave Maria aurait été écrit par Caccini à la fin de sa vie, souhaitant un renouveau musical. La deuxième hypothèse (tout aussi irrecevable) est que l’Ave Maria aurait été composé par l'un des élèves de Caccini.
- Comme il fut enregistré en 1970 par Vladimir Vavilov comme « Ave Maria - auteur inconnu du XVIe siècle », une hypothèse émergea : non celle de la redécouverte d'une pièce oubliée par un musicien faisant un travail de mémoire, mais celle d'un pastiche, d'une supercherie musicale, venant de Vladimir Vavilov lui-même, ayant subi l'influence de compositeurs italiens ; cette hypothèse est renforcée par la relative pauvreté harmonique et mélodique de l'œuvre.
Dans l'hypothèse la plus probable, à savoir qu'il s'agirait d'une composition de Vladimir Vavilov (1925-1973), celui-ci aurait donc d'abord écrit l’Ave Maria dans les années 1960. L’Ave Maria fut ensuite enregistré par Vasilov dans l'album Musique de luth des XVIe et XVIIe siècles (ru) (1970) et publié comme une œuvre sans attribution (« auteur inconnu du XVIe siècle »). L’attribution à Giulio Caccini (1551-1618) apparaît dans un enregistrement d'Irina Bogatcheva de 1975. Cette attribution est d’autant plus étonnante que cet Ave Maria est éloigné du style du compositeur italien et de celui de son époque. De plus, un compositeur de la Renaissance aurait composé sa musique sur l'intégralité (ou une part significative) de la prière à la Vierge (pour la faire entendre au cours d'un office liturgique) et non sur les deux seuls mots « Ave Maria ».
Si l'on s'en tient au choix de croire que Vavilov aurait pu composer les pièces de l'album Musique de luth des XVIe et XVIIe siècles, alors dans un souci d'exactitude, cette pièce musicale devrait être réintitulée Ave Maria (dit de Caccini) par Vladimir Vavilov.
Enregistrements
En 1987, l'Ave Maria de Caccini fut enregistré par Irina Arkhipova. Plusieurs années plus tard, la soprano lettone Inessa Galante l'enregistra à son tour en 1994 et 1995. L'ayant entendu en tournée (probablement en Russie), la chanteuse l’aurait transcrite afin de pouvoir l’interpréter lors de ses propres concerts. Le succès obtenu fut immédiat et immense, d’abord dans les pays baltes et en Russie, puis dans le reste du monde. L’œuvre fut par la suite popularisée également par :
- Vyatcheslav Kagan-Paley (en) (1995, Ave Maria, arrangement utilisé dans la bande son du film One More Kiss, 1999),
- Lesley Garrett (1997, A Soprano Inspired),
- Charlotte Church (1998, Voice of an Angel (en)),
- Julian Lloyd Webber (1998, Cello Moods),
- Andrea Bocelli (1999, Secret Arias),
- Sumi Jo (2001, Prayers),
- les Petits chanteurs de Saint-Marc,
- Ginette Reno (2002, The F1rst Noel).
- Jackie Evancho (2014 Awakening )
- Vincent Niclo & Les Prêtres Orthodoxes (2020, Esperanto)
Influences
- En 2002, Sasha Lazard, une artiste américaine, dans son album The Myth of Red, s'est inspirée de l'aria pour créer Ode of Innocence, qui est repris en 2004 dans la bande originale du film Modigliani.
- En mars 2008 est sorti le quatrième album studio de Era, intitulé Reborn, dont la chanson Sinfoni Deo s'inspire de l'Ave Maria de Caccini.