Attentat de la place de la Loggia

L'attentat de la place de la Loggia, connu en Italie sous l'appellation strage di piazza della Loggia (massacre de la place de la Loggia), est un acte terroriste qui a eu lieu à Brescia, en Italie, le à 10h12, causant la mort de 8 personnes et faisant 102 blessés.

Attentat de la Place de la Loggia

La bombe a explosé à proximité du pilier droit, en dessous de l'horloge

Localisation Place de la Loggia, Brescia, Italie
Coordonnées 45° 32′ 23″ nord, 10° 13′ 11″ est
Date
Vers 10 h 12
Morts 8
Blessés 102
Organisations Ordine Nuovo
Mouvance Terrorisme néofasciste
Géolocalisation sur la carte : Italie

Contexte

Ce massacre s'est déroulé durant la période des années de plomb. Il fait partie des plus grands actes terroristes survenus en Italie, avec celui de l'attentat de la piazza Fontana à Milan en 1969, l'attentat de l'Italicus Express, dans un train à San Benedetto Val di Sambro la même année, et l'attentat de la gare de Bologne à Bologne en 1980.

Ce jour-là, une manifestation fut organisée sur la place de la Loggia, à l'appel de syndicats et du comité antifasciste, contre le terrorisme néofasciste.

Victimes


Les victimes ayant perdu la vie furent :

  • Giulietta Banzi Bazoli, 34 ans, enseignante de français.
  • Livia Bottardi in Milani, 32 ans, enseignante de lettres.
  • Alberto Trebeschi, 37 ans, enseignant de physique.
  • Clementina Calzari Trebeschi, 31 ans, enseignante.
  • Euplo Natali, 69 ans, retraité.
  • Luigi Pinto, 25 ans, enseignant.
  • Bartolomeo Talenti, 56 ans, ouvrier.
  • Vittorio Zambarda, 60 ans, ouvrier.

Procédures judiciaires

Impact de la bombe sur le pilier
Reproduction de l'affiche de la manifestation

Après trois procès qui se sont déroulés entre 1979 et le 14 avril 2012, la justice n’a pu démontrer aucune culpabilité parmi les accusés, faute de preuves, bien que de forts soupçons aient pesé sur les membres du Mouvement Politique Ordre Nouveau d’extrême droite[1]. Néanmoins, le 21 février 2014, la cour de cassation a décidé d’ouvrir un nouveau procès pour Carlo Maria Maggi et Maurizio Tramonte, remettant ainsi en cause leurs acquittements[2],[3].

Le , la cour d'appel de Milan a condamné à la perpétuité, Carlo Maria Maggi, qui était le dirigeant de la section locale du groupuscule Ordre nouveau, et Maurizio Tramonte, un jeune militant du Mouvement social italien (MSI) qui au moment des faits était un « infiltré » chargé d’espionner Ordre nouveau pour le compte du Service des renseignements de la Défense (SID). Concernant Maurizio Tramonte, des photos attestent de sa présence sur la place de la Loggia le jour de l’explosion[4],[5].

Soupçons d'implication des services secrets italiens

Au cours des différentes procédures judiciaires liées au massacre, l'hypothèse de l'implication de branches des services secrets et de l'appareil d'État dans l'affaire a été constamment élargie.

Une telle reconstruction semble s'appuyer sur une longue série de circonstances: ainsi de l'ordre donné par le chef adjoint Aniello Damare moins de deux heures après le massacre, de sorte qu'une équipe de pompiers a nettoyé à la hâte le lieu de l'explosion avec un camion de pompiers , balayant ainsi les indices, les artefacts et les traces d'explosifs avant qu'un magistrat ou un expert puisse procéder à une inspection ou à une enquête ; ensuite, la mystérieuse disparition de tous les objets rassemblés à l'hôpital dans les corps des blessés et des cadavres, qui revêtait également une importance fondamentale aux fins de l'enquête ; enfin, la récente enquête anthropologique commandée par le procureur général de Brescia sur une photo du jour de l'attentat qui prouverait la présence sur le site du massacre de Maurizio Tramonte, militant d'Ordine Nuovo et collaborateur du SID.

Des circonstances obscures et des obstacles institutionnels se sont également manifestés au cours de la deuxième enquête, notamment l'envoi en 1989 par le Service des renseignements et de la sécurité militaire (SISMI) d'un mouchoir en papier se rapportant à une piste cubaine improbable, en précisant qu' « Il n’existe pas d’autres documents sur lesquels des éléments d’évaluation utiles puissent être tirés » et la mystérieuse évasion d’un témoin en Argentine, qui s’est produite juste avant que les magistrats puissent l’entendre, ce qui a amené le juge d’instruction Zorzi à dénoncer l’existence d’un mécanisme « qui donne littéralement des frissons, surtout de la colère, car il est la preuve, le cas échéant, de l’existence et du fonctionnement constant d’un filet de sécurité prêt à être tiré à tout moment et en tout lieu »[6].

Notes et références

  1. Italie : l'attentat de Brescia, en 1974, restera sans coupable, lemonde.fr, 17 avril 2012
  2. Strage di Piazza Loggia, ci sarà nuovo processo, Corriere della Sera, 21 février 2014
  3. Strage di Brescia, la Cassazione su Maggi e Tramonte : "Neofascisti ipergarantiti", Milano repubblica, 15 avril 2014
  4. Deux Italiens reconnus coupables de l’attentat fasciste de Brescia, 41 ans après, lemonde.fr, 23 juillet 2015
  5. (it) « Strage di Brescia, Tramonte in fuga dopo l'ergastolo: catturato in Portogallo », sur Repubblica.it, (consulté le ).
  6. (it) « L'ex bimbo della strage ora difende le vittime », Corriere della Sera.it,

Liens externes

  • Portail de l’Italie
  • Portail du terrorisme
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.