Dercéto

Dercéto (en grec ancien Δερκετώ[1] / Derketố) ou Dercétis (Δερκετίς / Derketís) est le nom donné chez les Phéniciens à une grande déesse du nord de la Syrie dont le sanctuaire principal se trouvait dans la ville sainte de Hiérapolis Bambyce (aujourd'hui, Mambidj, au nord d'Alep). Elle est aussi nommée Atargatis (ou Atar’ateh) en araméen[2].

Atargatis sur le revers d'une pièce de Démétrios III.

D'après Olivier Rayet[2], « malgré la forme toute différente sous laquelle on la représentait, Atargatis a les rapports les plus étroits avec la Dercéto d'Ascalon et du pays philistin. Les éléments des deux noms sont les mêmes, et le peu de détails que les auteurs anciens nous ont transmis sur les deux cultes sont exactement semblables. »

Comme souveraine des eaux et des sources, Dercéto avait un corps de poisson et un visage de femme, et elle vivait, d'après Diodore de Sicile, dans un lac de Syrie proche d'Ascalon. Aphrodite voulut se venger d'elle et lui inspira une violente passion pour un jeune Syrien nommé Caÿstros, dont elle eut une fille, Sémiramis[3]. Après la naissance de celle-ci, honteuse de sa faiblesse, Dercéto exposa l'enfant, tua Caÿstros et se jeta au fond du lac où elle fut transformée en poisson.

Les rois hellénistiques, respectueux des sanctuaires et des cultes syriens, conformément à la tradition inaugurée par Alexandre le Grand, s'approprièrent les panthéons locaux : c'est ainsi que le culte d'Atargatis fut attesté, à cette époque, en Égypte, en Grèce et en Macédoine[4].

Références

  1. Ce nom n'est pas grec, il s'agit d'une transposition dans cette langue d'un nom sémitique. Les indigènes hellénisés de Syrie souhaitaient rendre leurs dieux aussi grecs qu'ils souhaitaient l'être eux-mêmes. Voir Maurice Sartre, D'Alexandre à Zénobie, Histoire du Levant antique, Fayard, 2003, p. 288-290.
  2. Olivier Rayet, « Dédicace à la déesse Atergatis », Bulletin de correspondance hellénique, vol. 3, , p. 406-408 (e-ISSN 2241-0104, DOI 10.3406/bch.1879.4407).
  3. @NatGeoFrance, « La véritable histoire de Sémiramis, la légendaire reine assyrienne », sur La véritable histoire de Sémiramis, la légendaire reine assyrienne | National Geographic, (consulté le )
  4. Maurice Sartre, D'Alexandre à Zénobie, Histoire du Levant antique, IVe siècle av. J.-C.IIIe siècle apr. J.-C., Fayard, 2003, p. 293.

Sources antiques

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