Askia Mohammed V Gao

De son surnom Wayki fils de l'Askia Daoud, Askia Mohamed V Gao, prit brièvement le commandement de l'armée sonrai de résistance à la suite de la défaite de Tondibi de 1591. Soutenue par la dépouille d'une armée en débandade, ils descendirent vers le Dendi[1] où s'étaient réfugiés les descendants de Sonni Ali Ber (précisément dans la région de l'Anzourou dans le Nord de Tillabéri au Niger-signifiant « vous avez fui »). D'ores et déjà, les Si (descendants de Sonni Ali Ber) de l'Anzourou s'étaient presque assimilés avec leurs cousins zarmas, descendants de Malibéro qui a fui le Dirma au Macina à la suite de l'assassinat d'un Peul par un de ses frères. Ainsi, l'Askia Wayki (Mohamed V Gao) installa sa base en bordure du fleuve Niger dans l'actuelle localité de Sikié (Askia)[2], espérant en vain attendre un éventuel passage de la puissante flotte de guerre. Sénil, fatigué d'attendre et déçu, mourut vers 1632 sans pouvoir regrouper ses hommes et rétablir Gao tombé sous le commandement de Djouder.

Biographie

Son fils Fari Monzon (Fari Mondyo, Inspecteur de la collecte des impôts du temps de l'Askya Ishaak) lui succéda et tenta en 1661 de regrouper les Sonrai, frères ennemis (descendants de Si et Mamar haama*) afin de reprendre Gao. C'est ainsi qu'un grand rassemblement eut lieu à Sansanné Haoussa (Tillabéri) entre ces familles soutenues par les Zarmas et des Touaregs de l'Imanan et de l'Azawad. Reconnaissant la force des envahisseurs marocains, ils résolurent d'abandonner la lutte de rétablissement de l'entité impériale qui s'éclata en plusieurs principautés.

C'est ainsi que Tabari, fils de Fari Monzon (un borgne), prit le commandement de Karma, entité installée depuis le passage de l'Askia Mohamed lors de son pèlerinage à La Mecque, et ses autres frères et cousins créèrent les principautés de Namaro, Gothèye, Dargol, Téra, Kokorou, repoussant tantôt les Peuls, tantôt les Gourmantchés.

Le rassemblement des troupes ayant été impossible, c'est la fin de l'Empire qui a brillé pour son immensité et le courage de ses chefs, malgré les multiples en incessants conflits internes de succession.

Ces principautés ne retrouvent leur union, circonstancielle, qu'en mars 1906, lors de la bataille anticoloniale (que d'aucuns qualifient de révolte ou de résistance anticoloniale) de Karma-Boubon dirigé par Oumarou Kambessikonou dit Morou Karma, un descendant de l'Askia Daoud, frère de Mohamed V Gao.

Notes et références

  1. Le Dendi est la zone géographique située en aval du fleuve à partir de la ville de Gao qui est la référence en ce qui concerne l'Empire sonrai. Il ne s'agit pas seulement de l'actuelle région de Gaya jusqu'au nord-Bénin intégrées dans l'Empire, surtout après l'organisation de la nouvelle petite entité du Dendi par les descendants de Sonni Boukari, véritable héritier chassé du pouvoir par Mohamed Ibn Abi Bakr (Askia Mohamed que les griots appellent Mamar).
  2. La capitale de l'Empire était transférée à Sikié (Askia) par les troupes en fuite et non à Loulami qui pourrait néanmoins être une localité de transit. Il faut retenir aussi que dans toute guerre, lorsque vous êtes vaincu, aucun prince ne peut résider dans le pays. Soit ils sont exterminés, soit ils fuient le pays. Ce qui, logiquement, en son temps a vidé Gao de ses princes qui se retrouvent aujourd'hui dispersés dans les régions sus-indiquées réparties dans le Sikia du Sud et le Sikia du Nord, selon les dénominations évoquées par Zoumari Issa Kalikoye et Ph.D. Mamoudou Djibo.
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