Artaxerxès II

Artaxerxès II Mnémon (en grec Ἀρταξέρξης, « qui a de la mémoire », en persan : Ardaschīr, Ŗtachschaçā) est roi de Perse de -404 à -358, soit le plus long règne d'un souverain de la famille des Achéménides. Il est aussi brièvement pharaon d'Égypte, avant que celle-ci ne se révolte en -404 / -402.

Artaxerxès II Mnémon

Détail de la tombe d'Artaxerxès II
Titre
Grand roi achéménide
Prédécesseur Darius II
Successeur Artaxerxès III
Pharaon
Prédécesseur Darius II
Successeur Amyrtée
Biographie
Dynastie Achéménides
XXVIIe dynastie
Date de naissance 445 ou
Date de décès
Père Darius II
Mère Parysatis
Fratrie Cyrus le Jeune
Ostanès
Amestris
Conjoint Stateira
Enfants Sisygambis
Artaxerxès III

Généalogie

Nommé Arsicas dans sa jeunesse, Artaxerxès est le fils aîné de Darius II et de sa demi-sœur Parysatis. Cette dernière semble intriguer pour que son fils cadet, Cyrus le Jeune, accède au trône mais Darius II impose Artaxerxès et éloigne Cyrus en faisant de lui le satrape de Lydie, Phrygie et Cappadoce.

Sa famille

Les sources sont très diverses quant à ses épouses. Certaines sources donnent 350 épouses avec 115 fils. Parmi celles-ci, il y avait Miltô de Phocée que Cyrus fit appeler Aspasie (en honneur de la concubine de Périclès). Il aurait aussi aimé un jeune eunuque du nom de Tiridate, mort très jeune. Cette mort aurait causé un très grand chagrin à Artaxerxés, qui aurait en effet imposé un deuil dans tout l'Empire en sa mémoire. Il lui est attesté comme épouse sa sœur Amestris avec qui il a peut-être eu deux fils, Darius et Arsamès. Puis Stateira, fille d'Hydarnès III d'Arménie, qui lui donna cinq enfants :

Règne

Selon Plutarque[1], Cyrus fomente un complot contre son frère dès -404, à la mort de Darius II, alors qu'Artaxerxès va être sacré par les prêtres à Pasargadès. Xénophon note pour sa part qu'il s'agit d'une calomnie. Quoi qu'il en soit, Artaxerxès épargne Cyrus suite aux suppliques de Parysatis qui, toute sa vie, conservera une forte influence sur son fils aîné.

Cyrus est envoyé à Sardes, en Ionie, loin de la capitale Persépolis ou encore de Pasargadès. Cyrus recrute alors une armée de mercenaires grecs, sans doute plus de 10 000, dirigés par le Spartiate Cléarque (cette expédition des 10 000 est connu par le récit qu'en a fait Xénophon dans l'Anabase). Prétendant vouloir mater une révolte à l'intérieur du pays, il les mène jusqu'à Counaxa (-401) affronter les troupes de son frère. Les mercenaires remportent la bataille, mais Cyrus meurt au combat. Le massacre des chefs grecs par le satrape Tissapherne sauve le trône d'Artaxerxès II, tandis que les mercenaires restants regagnent difficilement la Grèce sous la conduite de Xénophon.

Le règne d’Artaxerxès II est celui du lent déclin de l'empire achéménide. Il perd l'Égypte (-404) et la côte syro-phénicienne est confronté à un dynaste de Chypre, Évagoras, qui réussit provisoirement à faire l'unité de l'île. Il faut plus de dix ans pour le réduire (-381) et encore doit-on lui laisser la possession de Salamine.

Tombe d'Artaxerxes II à Persépolis.

La fin du règne d'Artaxerxès II se passe dans le chaos puisque l'aîné de ses fils, Darius, est exécuté après un complot contre lui. Ariaspes, très populaire auprès de la cour, devient le nouveau prince héritier. Cependant les conspirateurs, qui comprenaient Artaxerxès III, le troisième fils du roi et l'un des commandants de la garde royale nommé Tiribaze (ou Tiribazus), accusent Ariaspes de trahison, ce qui pousse ce dernier au suicide. Les espoirs du roi s'orientent alors sur son quatrième fils, Arsamès, qui est lui aussi assassiné. Quant à Tissapherne, qui l'aida contre son frère Cyrus le Jeune, il épouse une des filles d'Artaxerxès II et s'attaque ensuite aux villes d'Ionie. Il entre en guerre avec Sparte, mais est battu en -395 sur les bords du Pactole par le roi Agésilas II (-398/-360). C'est le prétexte qu'attendait la reine Parysatis pour venger son fils Cyrus le Jeune. Elle accuse Tissapherne de trahison et il est exécuté à Colosses, en Phrygie, en -395.

Avec la Grèce, Artaxerxès réussit à se poser en arbitre entre Sparte et Athènes, en partie grâce aux énormes sommes d'argent corrupteur déversées sur les cités grecques. En -386 est signée la « Paix du roi », ou paix d'Antalcidas, qui assure à la Perse le contrôle des villes d'Asie Mineure. En -365 Artaxerxès est confronté à une révolte générale des satrapes d'Asie Mineure, pourtant déjà largement autonomes, comme Mausole en Carie. En fait la mort de Cyrus a affermi le trône du grand roi, selon l'expression de l'époque, mais l'intrusion de ce dernier dans les affaires de la Grèce est la conséquence des incessantes rivalités internes aux cités grecques, non celle de sa puissance propre. Durant tout son règne l'immense état est menacé de dislocation et s'il échappe à ce sort, c'est avant tout par la division de ses adversaires.

Au cours de son long règne, Artaxerxès fut aussi un grand constructeur. Beaucoup de richesses ont été consacrés à des projets de construction. Il a restauré le palais de Darius Ier à Suse et fait construire des fortifications, dont une imposante redoute, à l'angle sud de l’enceinte. Il a donné au palais d'Ecbatane une nouvelle apadana (salle du trône) et des sculptures. Il ne semble pas avoir beaucoup construit à Persépolis.

Notes

  1. Artaxerxès (III) et Ctésias, FGrHist. 688 F16

Sources

Bibliographie

  • (de) Carsten Binder : Plutarchs Vita des Artaxerxes. Ein historischer Kommentar, Berlin 2008.
  • Pierre Briant, Histoire de l’Empire perse, de Cyrus à Alexandre, [détail de l’édition]

Liens externes

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