Armand de Saint-Félix

Armand Philippe Germain de Cajarc de Saint Félix, marquis de Maurémont, dit le « marquis de Saint-Félix » (titre de courtoisie), né au château de Cajarc (dit « des corrompis ») en Albigeois, aux Cabannes (Tarn), le , mort au même lieu le , est un officier de marine et aristocrate français des XVIIIe et XIXe siècles. Il termine sa carrière au rang de vice-amiral.

Armand de Saint-Félix
Marquis de Maurémont

Portrait d'Armand de Saint-Félix

Surnom Marquis de Saint-Félix
Naissance
Château de Cajarc, à Cabannes (Tarn)
Décès
Château de Cajarc (Tarn)
Origine Royaume de France
Allégeance Royaume de France
 République française
 République française
Empire français
 Royaume de France
Arme  Marine royale française
 Marine nationale
Grade Vice-amiral
Années de service 17551810
Conflits Guerre d'indépendance des États-Unis
Distinctions Grand-croix de Saint-Louis

Biographie

Origines et jeunesse

Fils d'Armand de Saint-Félix et de Marie Cottet, Germain est le quinzième enfant sur seize de cette nombreuse famille. Son aïeul s’était ruiné à la suite d'une opposition stérile au cardinal de Richelieu et son père ne parviendra jamais à recouvrer sa fortune, compromettant le peu qu'il lui restait dans le jeu. L’avenir de cet enfant était incertain.

À 12 ans, sa première éducation faite, il décide d'aller retrouver son frère aîné à Paris afin de tenter sa chance. Sa mère consent à le laisser partir et c’est avec 12 livres d'argent de poche qu’il prend la route. Son père, étonné du départ de son fils, dépêche des courriers et prévient la police afin qu'elle mette fin à cette fugue. En cours de route, le jeune garçon fait de bonnes rencontres, fait son entrée dans la capitale en compagnie de cavaliers et retrouve son frère aîné. L’aventure est connue et l’on en parla de lui dans les salons. Le retour à Cajarc n’était plus envisageable devant l’émotion soulevée par l’initiative audacieuse de cet enfant.

Mademoiselle de Charolais, fille du duc de Bourbon, le prend comme page et prend soin de son éducation et de son instruction. Quelques semaines plus tard, il est présenté au roi Louis XV, qui l'interroge : « Que ferons-nous de cet enfant ? » — « Je serai marin », répond le jeune homme, « s’il plaît à Dieu et à Votre Majesté ».

Carrière dans la Marine royale

Cinq ans après, le , il entre dans la Marine royale dans une compagnie de gardes-marine. Il participe sur la corvette (16 canons, 5 officiers et 150 membres d'équipage) Calypso à l'affaire de Quiberon en 1759. Il devint enseigne de vaisseau en 1762, avant d'être promu lieutenant de vaisseau, le . Chargé, en 1772, par Le gouverneur général des Mascareignes et de l'île Desroches, gouverneur de l'île de France (île Maurice), du commandement de l’Heure du Berger et a la mission de vérifier l'existence d'une île dite San-Juan-de-Lisboa, que plusieurs navigateurs avaient prétendu avoir aperçue dans la mer des Indes, et d'en prendre possession avant les Anglais, Saint-Félix en démontra l’inexistence par de longues et minutieuses recherches. Il transporte, en 1773, Maurice Beniowski, aventurier hongrois, à Madagascar et passe avec lui quarante-cinq jours pour l'aider à commencer son établissement. De retour à l'île de France en 1774, Saint-Félix prend le commandement du navire Le Coromandel, fait plusieurs excursions dans l'Inde, rentre en France en 1777, puis s'embarque comme lieutenant sur Le Solitaire et assiste en 1778 à la bataille d'Ouessant. Il est nommé lieutenant-colonel des armées navales le . Fait prisonnier avec Le Protée (en) (64 canons) qui escortait un convoi le 24 février 1780 (en) au large de Madère, et bientôt échangé, il fut chargé, en qualité de commandant de l’Astrée, de croiser dans le golfe de Gascogne en 1781, puis d'inspecter avec l’Amazone les bâtiments de commerce mouillés dans les ports de la Manche et, de l'Océan, depuis Saint-Brieuc jusqu'à Bordeaux. Capitaine de vaisseau le 5 mars 1781, il combat sous les ordres de Suffren dans plusieurs batailles navales et s'y couvrit de gloire. Il reparaît en France un moment en 1782, reprend la mer à la fin de la même année il prend part , dans l’escadre de Suffren, aux combats de Provédien (1782) avec le Brillant (64 canons), de Trinquemalay (1782) où il dégage le vaisseau de Suffren lui-même avec l’Artésien (64 canons - 640 hommes), de Gondelour (1783) où il est blessé au combat avec le Fendant (74 canons).

Il revient encore en France en 1784 avec le Flamand (50 canons) et, nommé, en 1786, commandant de la frégate la Flèche, il alla recevoir à Cherbourg le roi Louis XVI. Chef de division navale le , Saint-Félix est, en 1790, nommé commandant des forces navales au-delà du cap de Bonne-Espérance et sait faire respecter le pavillon français par les Anglais. Fin 1791, Saint-Félix est de retour en France où il commande, en rade de Brest, le vaisseau Tourville (74 canons). Du à 1794, il a commandé la frégate la Cybèle et la station navale des Indes orientales de l'île Bourbon. Après une retraite de moins de six mois causée par le mauvais état de sa santé (crise bilieuse et scorbut), il est nommé capitaine de vaisseau de 1re classe et rentre au service avec le titre de vice-amiral, le .

La Révolution française ayant eu un contrecoup à l'Île de France, Saint-Félix ne peut tomber d'accord avec le parti avancé de l'île au sujet des opérations maritimes ; pour l'exécution desquelles il veut se conformer strictement aux ordres de la métropole. L'île décrète la déchéance du vice-amiral, qui est arrêté et relâché en 1795 seulement. Saint-Félix a participé à 18 campagnes, formant ensemble 26 ans de navigation au cours desquelles il a participé à de très nombreux combats et a été fait prisonnier deux fois. Dans les années suivantes, Saint-Félix éprouve de fortes pertes en argent ; il retourne en France en 1810 où la pension de 4 000 francs qui lui avait été accordée en 1800 est élevée à 6 000 francs. Il obtient en 1816 la grand-croix de Saint-Louis.

Mariage et descendance

Il épouse à Port-Louis en île de France le , Marie-Anne Louise du Guermeur de Penhouët, qui n'avait que 12 ans, fille de Philippe François du Guermeur, chevalier de Penhouët, capitaine au long cours de la Compagnie des Indes orientales et de Marie Anne Claude du Sollier, d'une famille de planteurs bien fortunée. Ce mariage lui valut, étant âgé lui-même de 39 ans, de nombreuses et vives critiques. Si Saint-Félix n'en a pas moins bravé l'opinion publique, c'est qu'il voulait s'assurer que cette toute jeune héritière l'attendrait sans faillir, lui qui parcourait les mers et était sans fortune. De cette union naissent 4 enfants :

Veuf en 1793 ou en 1795 selon les sources, il se remarie au quartier des Pamplemousses, à l'Île de France, avec demoiselle Rose Blanche Sébastienne Saint-Remy Merville le 13 floréal an VIII ().

Voir aussi

Sources et bibliographie

  • Étienne Léon de La Mothe-Langon, Jean Théodore Laurent-Gousse, Biographie toulousaine, ou Dictionnaire historique des personnages (…), Paris, 1823, p. 365-368.
  • P. Levot, A. Doneaud, Les gloires maritimes de la France. Notices biographiques sur les plus célèbres marins, Arthus Bertrand éditeur, Paris, 1866, p. 468-469 (lire en ligne)
  • Mémoires du Comte de Villèle, Paris, 1889 (lire en ligne)

Articles connexes

Liens externes

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