Forces armées britanniques

Les Forces armées britanniques (en anglais, British Armed Forces ou Her Majesty's Armed Forces et légalement Armed Forces of the Crown[5]) englobent la Marine (la Royal Navy), l'Armée de terre (la British Army) et l’Armée de l'air (la Royal Air Force).

Forces armées britanniques
Her Majesty's Armed Forces
British Armed Forces

Badge tri-service des forces armées
Fondation 1707
Branches Royal Navy
British Army
Royal Air Force
Commandement
Commandant en chef Élisabeth II
Secrétaire d'État à la Défense Sir Ben Wallace
Chef d'État-Major des armées Général Sir Nick Carter (en) (depuis 2014)
Main-d'œuvre
Âges militaires 15 ans - 49 ans
(18 ans en opérations)
Disponibles au service militaire 14 856 917 (2010) (16-49 ans)[1] hommes
14 307 316 (2010) (16-49 ans)[1] femmes
Aptes au service militaire 12 255 452 (2010) (16-49 ans)[1] hommes
11 779 679 (2010) (16-49 ans)[1] femmes
Atteignant l'âge militaire chaque année 383 389 (2010)[1]  hommes
365 491 (2010)[1] femmes
Actifs 156 000 en 2020 (24e)
Troupes régulières 147 400[N 1]
Déployés hors du pays 11 000 (31 décembre 2018)[2]
Réservistes 44 770[N 1]
Budgets
Budget 35,1 milliards de £ en 2016[3]
42 milliards de £ en 2009[4]
≈ 47 milliards d'
Pourcentage du PNB 2,5 % (en 2009)
Articles annexes
Histoire Histoire militaire du Royaume-Uni
Grades Grades de l'Armée britannique

Au , les forces armées britanniques emploient 147 400 militaires actifs et 7 830 civils[6] et constituent l'une des plus grandes armées d'Europe[7].

Le Commandant en chef est le monarque britannique, actuellement la reine Élisabeth II, mais dans les faits, les Forces armées britanniques sont placées sous le contrôle du Conseil de la Défense (Defence Council) qui fait partie du Ministère de la Défense.

Historique

Historiquement, la Grande-Bretagne peut se définir comme une thalassocratie et compte beaucoup sur son statut insulaire pour sa sécurité, d'où la priorité donnée à sa marine de guerre longtemps privilégiée par rapport à son armée de terre qui était « un boulet de canon tiré par la marine » utilisé comme force expéditionnaire.

Durant les guerres napoléoniennes, le Royaume-Uni mobilise jusqu'à 750 000 hommes de 1792 à 1815, dont un tiers dans la Royal Navy.

Sous le règne de soixante-trois ans de la reine Victoria Ire, il y eut en tout soixante-douze campagnes militaires ; cependant les Forces armées britanniques n'ont représenté qu'environ 0,8 % de la population.

En 1898, la British Army (l’Armée de terre) comptait 99 000 soldats professionnels dans les îles Britanniques, 75 000 dans l'Inde britannique et 41 000 dans le reste de l'Empire britannique ; l'armée britannique des Indes était forte de 148 000 hommes tandis que la Royal Navy comptait 100 000 hommes. Le budget de la Défense était alors de 40 millions de livre sterling soit 2,5 % du PNB ; ce montant est faible si l'on tient compte de l'étendue de l'Empire britannique qui est le plus vaste du monde à l’époque[8].

Lors du déclenchement de la Première Guerre mondiale en 1914, la Royal Navy était toujours la plus puissante marine de guerre du monde mais le corps expéditionnaire britannique était composé de seulement six divisions d'infanterie et une de cavalerie soit environ 70 000 hommes. Le volontariat fit monter les effectifs globaux à 1,3 million d'hommes en 1915 mais les lourdes pertes ont imposé l'instauration du service militaire obligatoire le . En , on comptait 1,5 million de personnes sous les drapeaux, 48 divisions en France et une armée de 150 000 hommes en Égypte face à l'Empire ottoman[9]. Les forces du Commonwealth et de l'Empire participent pleinement à la victoire. Le bilan humain est estimé à 885 138 tués et 1 663 435 blessés pour les forces britanniques dont 624 000 morts au combat ; en outre, ce bilan est de 74 187 tués et 69 214 blessés dans les rangs de l'armée des Indes.

À la suite des tensions en Europe, on commence à mobiliser en les jeunes hommes de vingt à vingt-et-un ans. Le , lors de la déclaration de guerre à l'Allemagne, la conscription est votée au Royaume-Uni, mais elle ne concerne pas l'Irlande du Nord. Au , un million et demi d'hommes sont sous les drapeaux ainsi que 43 000 auxiliaires féminines. En , la conscription est étendue aux hommes de 18 à 51 ans et un service national est imposé aux hommes et femmes de 18 à 60 ans[10].

L'effectif maximal durant la Seconde Guerre mondiale fut de 5 120 000 militaires en juin 1944, 450 000 auxiliaires féminines ayant combattu sur quatre continents contre l'Axe Rome-Berlin-Tokyo[11]. Là aussi, l'appoint des forces de l'Empire fut déterminant dans le déroulement du conflit. Les pertes humaines sont estimées à 382 600 militaires tués[12],[13].

À la suite de la capitulation allemande, la British Army of the Rhine fut créée en Allemagne de l'Ouest en 1945 et sera intégrée au dispositif de l'OTAN à la suite de la Guerre froide. Le retrait des dernières unités britannique d'Allemagne est prévu pour 2018.

Le , le premier ministre britannique Harold Wilson annonce le « retrait des forces britanniques à l’est de Suez » avant la fin de l’année 1971 quittant ainsi ses anciennes bases d’Extrême-Orient et de facto son rôle d'arbitre du golfe Persique[14].

Structure

[Quand ?]

Force
British Army (2009)
Char d'assaut 227 Challenger 2
Véhicule de combat d'infanterie 575 Warrior
Véhicule de transport de troupes 3 250 à 4 000
Artillerie 376
Aéronefs 290 dont 50 hélicoptères d'attaques
Personnel (Armée réguliére) 114 260
Personnel (Territorial Army) 35 500
Royal Navy (2010)
SNLE 4
Flotte de Sous-marin nucléaire d'attaque (SNA) 7
Porte-aéronefs 2
Porte-hélicoptères 1
Destroyers 6
Frégates 17
Patrouilleurs 23
Navire d'assaut amphibie 2
Chasseur de mines 16
Navires océanographiques 5
Aéronefs 200
Personnel (Régulier, incluant les Royal Marines) 34 660
Personnel de réserve de la Royal Navy 3960
Personnel de réserve des Royal Marines 600
Royal Fleet Auxiliary
Pétroliers 9
Ravitaillieurs 2
Pétrolier/ravitailleurs 2
Navire d'entrainement aviation 1
Vaisseau de réparation 1
Bâtiment de débarquement 5
Bâtiments de transport stratégique 6
Royal Air Force (2009)
Aéronefs 942 (hélicoptères inclus) (?)
Personnel 40 830

Les Forces armées du Royaume-Uni se divisent en trois corps :

Commandement

À la tête de l'État, le monarque britannique, actuellement la reine Élisabeth II, est de facto commandant en chef des forces armées. Cependant, la reine a cédé ce pouvoir militaire au Premier ministre et à son Cabinet, mais reste l'« autorité suprême » militaire et conserve le pouvoir de prévenir son utilisation inconstitutionnelle.

Le ministère de la Défense (Ministry of Defence) est le département gouvernemental chargé de prévoir et d'exécuter la politique de défense de la nation à travers les forces armées. Le ministère est dirigé par le secrétaire d'État à la Défense (Secretary of State for Defence) et par trois responsables parlementaires : le ministre d'État aux Forces armées (Minister of State for the Armed Forces), le ministre pour l'approvisionnement militaire (Minister for Defence Procurement) et le ministre des vétérans (Minister for Veterans' Affairs).

Un certain nombre de comités et conseils sont responsables de la gestion des armées : le Defence Council (Conseil de la défense), le Chiefs of Staff Committee (Comité des Chefs d'État-Major), le Defence Management Board (Conseil d'administration de la défense), ainsi que trois conseils uni-arme (Army Board pour la British Army, Admiralty Board pour la Royal Navy et Air Force Board pour la Royal Air Force, tous présidés par le secrétaire d'État à la Défense).

Le Chief of the Defence Staff est le chef des forces armées professionnelles et il peut avoir le grade d'Amiral, d'Air Chief Marshal ou de Général en fonction de son arme d’origine. Les trois armes ont leurs propres chefs d'état-major, respectivement, le First Sea Lord, le Chief of the General Staff et le Chief of the Air Staff.

Équipement

Le fusil d’assaut standard est depuis 1985 le L85 de la marque Enfield. L'arme de soutien de groupe depuis les années 1960 est la FN Mag de la marque Belge FN-Herstal désigné sous le nom de L7.

Armement nucléaire

Le , le premier essai nucléaire du Royaume-Uni a lieu, faisant de cette nation la 3e puissance nucléaire de l'histoire[15].

Les dernières bombes pour avions, les WE 177 (en), furent retirées en [16].

En 2010, sur un total maximum de 225 ogives nucléaires britanniques, 160 sont immédiatement opérationnelles à bord des 58 missiles balistiques Trident D5[17] pouvant être embarqué à bord de 4 sous-marin nucléaire lanceur d'engins de la classe Vanguard[18].

Le gouvernement décide en 2021 d’augmenter de 45 % ses stocks d’ogives nucléaires, qualifiant la Russie de « menace aiguë ». Cette décision est dénoncée par la Campagne internationale pour l'abolition des armes nucléaires, selon laquelle « le Royaume-Uni aggrave intentionnellement la situation de la sécurité internationale avec cette décision » et « augmenter son stock d’armes de destruction massive en plein milieu d’une pandémie est irresponsable, dangereux et viole le droit international »[19].

Spatial

En 2012, les forces britanniques ne disposent plus d’aucun satellite artificiel militaire institutionnel et se reposent entièrement sur les capacités de leurs alliés en matière d’observation et de renseignement militaire, de positionnement par satellite, et de surveillance de l’espace. De la même manière, le Royaume-Uni a renoncé à tout accès indépendant à l’espace[20]. Leurs communications sont assurées par le réseau satellitaire Skynet actuellement géré par un opérateur privé.

Personnels

Service 1951 1975 1985 1993 1997 2006 2010 2017 2020
prévisions 2014[21]
Armée régulière
Total 489 600 338 400 326 200 274 800 210 800 195 900 177 890 83 300 147 000
Marine 131 000 76 200 70 400 59 400 45 100 39 400 35 500 30 000
Terre 209 700 167 100 162 400 134 600 108 800 107 700 102 260 82 000
Air 148 900 95 000 93 400 80 900 56 900 48 700 40 130 35 000
Service militaire
Total 319 600 - -
Marine 7 200
Terre 223 500 - -
Air 88 900 - -
Réserve
Total 205 700 258 300 259 300 222 300 - -
Marine 25 700 22 000 24 100 23 200 - -
Terre 150 200 190 200 190 100 160 200 - -
Air 29 800 46 100 45 400 35 000 - -
Réserve volontaire
Total 123 500 88 600 76 100 62 500 42 300 28 080 34 900
Marine 10 100 6 300 5 600 4 600 3 600 2 630 3 100
Terre 95 300 81 000 68 700 57 600 37 300 24 110 30 000
Air 18 100 1 200 1 800 1 400 1 400 1 340 1 800

Budget

Le Premier ministre Boris Johnson annonce en novembre 2020 sa décision d'augmenter de 10 % (soit 16,5 milliards de livres sterling) le budget de l'armée britannique pour les quatre prochaines années. Celui s'élevait alors à environ 41,5 milliards de livres sterling par année. Le Premier ministre précise avoir « décidé que l’ère des coupes budgétaires était terminée. [Ces sommes supplémentaires] vont nous permettre d'afficher des dépenses militaires d'au moins 2,2 % de notre produit intérieur brut [PIB] : c'est davantage que notre engagement dans le cadre de l'OTAN, davantage que tout autre pays européen et que tout autre pays de l'Alliance atlantique, hormis les États-Unis »[22].

Opérations militaires actuelles

L'armée britannique est actuellement (le ) déployée dans les pays suivants[2] :

Le réseau de bases militaires britanniques à l'étranger comprend 145 sites dans 42 pays[23].

Controverses

D'anciens enquêteurs chargés d'investigations sur des accusations de crimes de guerre contre les troupes britanniques accusent l'armée d'avoir couvert meurtres et tortures sur des civils en Irak et en Afghanistan. L'un d'eux, cité par la presse, affirme qu'il y avait « une pression de plus en plus importante de la part du ministère de la Défense pour clore les dossiers aussi vite que possible ». Pour un autre, enquêteur de l'Iraq Historic Allegations Team (IHAT), « le ministère de la Défense n'avait aucune intention de poursuivre le moindre soldat de quelque grade que ce soit à moins que ce soit absolument nécessaire »[24].

Notes

  1. En 2020.

Références

  1. « CIA World FactBook »
  2. « www.operationspaix »(ArchiveWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?)
  3. « Grande-Bretagne: des coupes bien claires dans les civils de la Défense », sur Ouest-France, (consulté le ).
  4. (en) « Building Britain's future », sur le site du Trésor britannique (consulté le )
  5. (en) « Armed Forces Act 1976 »(ArchiveWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?), sur raf.mod.uk
  6. [PDF](en) (en) « Statistiques sur les forces armées du Ministère de la Défense au  »
  7. (en) « Forces militaires britanniques par service au 1er avril de chaque année », sur le site de la Defense Analytical Service and Advice
  8. (en) Collège interarmées de défense, « La dynamique de la puissance britannique pendant l'âge Victorien, 1937-1901 » [PDF], sur http://www.infoguerre.fr, Infoguerre, (consulté le )
  9. Arthur Conte, Verdun : 24 octobre 1916, Paris, O. Orban, , 444 p. (ISBN 978-2-855-65376-1)
  10. Olivier Wievorka, Histoire du débarquement en Normandie : Des origines à la libération de Paris 1941-1944, Paris, Éditions du Seuil, , 441 p. (ISBN 978-2-02-052850-4), p. 75
  11. John Campbell, La Seconde Guerre mondiale : l'embrasement du monde, Paris/Bruxelles/Montréal, Sélection du Reader's Digest, , 255 p. (ISBN 2-7098-0326-7)
  12. France : Histoire : le Monde de 1939 à nos jours (Ed. pour Lycées - Terminales), Collection J. Marseille, Nathan, 1998
  13. Inde et Indonésie : Commonwealth war graves Commission
  14. Olivier Da Lage, « Il y a vingt ans, Les Britanniques quittent le Golfe », Le Blog d'Olivier Da Lage, (lire en ligne)
  15. (en) « Britain's Nuclear Weapons », Nuclear Weapon Archive,
  16. (en) « History of the British Nuclear Arsenal », Nuclear Weapon Archive,
  17. (en) « Dive bombers », The Times,
  18. « La Grande-Bretagne limite à 225 son stock de têtes nucléaires », L'Express,
  19. Pierre Barbancey, « Royaume-Uni. Boris Johnson relance la course au nucléaire », sur L'Humanité,
  20. Christophe Venet, « Dans l’espace aussi, l’Angleterre est une île »(ArchiveWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?), sur Ultima Ratio, (consulté le )
  21. Philippe Chapleau, « Un 4e (et final?) tour de vis chez les Britanniques », sur Lignes de défense, Ouest-France, (consulté le )
  22. « Le Royaume-Uni veut muscler son budget de défense », Le Monde, (lire en ligne)
  23. (en) Phil Miller, « Declassified UK: REVEALED: The UK military’s overseas base network involves 145 sites in 42 countries », sur Daily Maverick,
  24. « GB: l'armée accusée d'avoir couvert des crimes de guerre », sur www.i24news.tv,

Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

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