Ariarathia

Ariarathia ou Ariaratheia est une ville épiscopale d'Asie Mineure fondée par le roi Ariarathe IV entre 220 et 163 avant notre ère. Durant l’Antiquité, cette ville se situait en Cappadoce. Lorsque la Cappadoce fut divisée, en 386 pCn (en Cappadoce I au nord-ouest, Cappadoce II au sud-ouest et Armenia Secunda au nord-est), la ville s’est alors trouvée en Armenia Secunda[1]. Aujourd’hui Ariarathia correspond à la ville de Pinarbasi, située en Turquie dans la province de Kayseri[2].

Province de Kayseri.

Histoire

Antiquité

Ariarathia a été fondée par le roi Ariarathe IV, durant son règne en Cappadoce, de 220 à 163 aCn[3]. Avant l’arrivée du roi Ariariathe, ce lieu portait le nom d’Azysie. Jusqu’à la fin de époque hellénistique que l’on situe aux environs de 200 aCn. Ariarathia fut une cité grecque[4]. C’est sous le règne de Constantin (entre 306 et 337 pCn) qu’elle sera incorporée à l’Asie Mineure[5].

Elle fait partie des villes de Sargarausène, région stratégique du royaume de Cappadoce. Au IVe siècle pCn, la partie orientale de la Cappadoce est amputée lors de la création des provinces d’Arménie Mineure et de l’Armenia Secunda. À partir de 386 pCn, Ariaratheia appartient donc à l’Arménie II. Plus tard ce royaume fut incorporé à l’Empire romain comme une province, sous Tibère, après la mort d’Archélaüs (17 pCn)[6].

Moyen-Âge

Les Byzantins la renommèrent Dasmenda durant le Moyen Âge. À cette époque, les Byzantins avaient l’habitude de donner aux régions transformées en cités (polis) par les rois de Cappadoce un ancien nom indigène. Ainsi, Ariaratheia, d'après Ramsay, s’appelait alors Dasmenda[7],[8].

Paysage et climat

La Cappadoce est une région connue pour ses volcans. C’est une région où la terre est fertile et abondante en eau malgré le manque de pluie. Ce climat explique le rôle de refuge qu’a joué la Cappadoce à plusieurs reprises, comme lors de l’invasion des arabes et puis des turcs durant le Moyen Âge[9].

Notes et références

  1. BouilletMarie-Nicolas, op. cit.
  2. Grässe Johann Georg Theodor (e.a.), Orbis Latinus. Lexikon lateinischer geographischer Namen des Mittelalters und der Neuzeit, t. I, Brunswick, Klinkhardt & Biermann, 1972, p. 144
  3. Issu de la dynastie des Ariatiadide d’Iran et il fut roi de Cappadoce de 220 à 163 ACN. Son règne marque le début de la phase d’hellénisation du royaume de Cappadoce. Thierry Nicole, La Cappadoce de l’Antiquité au Moyen Âge, Turnhout, Brepols Publishers, 2002, p. 25.
  4. Bandinelli Ranuccio, Enciclopedia dell’arte antica. Classica e orientale, Roma, Istituto poligrafico dello stato, 1958, p.634.
  5. Cancik Hubert et Schneider Helmuth, Der neuwe Pauly, Stuttgart, J.B. Meetzler, 1996, p. 1079
  6. Bouillet Marie-Nicolas, Dictionnaire universel d’histoire et géographie, 32e, Paris, Librairie Hachette et Cie, 1901, p. 334-335
  7. Ramsay, The Historical Geography of Asia Minor p. 310 et 298-290 [lire en ligne]
  8. Grégoire Henry, « Note sur une inscription gréco-araméenne trouvée à Farasa (Ariaramneia-Rhodandos) », dans Comptes rendus des séances de l'Académie des inscriptions et belles-lettres, 52e année, n° 6, 1908. p. 434- 447.
  9. Nagel Encyclopédie de Voyage. Turquie, Genève, éditions Nagel, 1973.

Bibliographie

  • Bandinelli R. (dir.), Enciclopedia dell’arte antica. Classica e orientale, Roma, Istituto poligrafico dello stato, 1958, p. 634.
  • Cancik H. et Schneider H., Der neuwe Pauly, Stuttgart, J. B. Meetzler, 1996, p.1079.
  • Gassiot-Talabot G., Les Guides bleus. Turquie, Paris, Hachette, 1978.
  • Graesse, Benedicte et Plechl, Orbis Latinus. Lexikon lateinischer geographischer Namen des Mittelalters und der Neuzeit, t. I, Brunswick, Klinkhardt & Biermann, 1972, p. 144.
  • Grand atlas international sequoia, Paris-Bruxelles, éd. Séquoia, 1962.
  • Grégoire H., « Note sur une inscription gréco-araméenne trouvée à Farasa (Ariaramneia-Rhodandos) », dans Comptes rendus des séances de l'Académie des inscriptions et belles-lettres, 52e année, 6, 1908. p. 434- 447.
  • hornblower S., Spaworth A., The Oxford Classical Dictionary, 3e éd., Oxford, Oxford University Press, 1996, p. 156-157 et 378-380
  • Charles-Louis Richard, Bibliothèque sacrée, ou Dictionnaire universel, historique, dogmatique, canonique, géographique et chronologique des sciences ecclésiastiques, Méquignon, 1822 books.google
  • Meer F. Van der, Norhmann C., Atlas de l’Antiquité chrétienne, trad. du néerlandais par Van Weelderen-Bakelents D. et Collet P, Paris, éd. Sequoia, 1960.
  • Métivier S., La Cappadoce (IVe-VIe siècle). Une histoire provinciale de l’Empire romain d’Orient, Paris, Publications de la Sorbonne, 2005.
  • Mutafian C., La Cilicie au carrefour des empires, t. I et II, Paris, Société d’édition « les belles lettres », 1988, p. 307 et 375 (collection d’Études anciennes).
  • Nagel encyclopédie de voyage. Turquie, Genève, éditions Nagel, 1973.
  • Thierry N., La Cappadoce de l’Antiquité au Moyen Âge, Turnhout, Brepols Publishers, 2002.
  • Thierry N., Mystérieuse Cappadoce, « Géographie physique et humaine », dans Dossier d‘archéologie, n° 283, Dijon, éditions Faton, mai 2003.
  • Wittke A.-M., Olshausen E., Szydlak R., Historischer Atlas der antiken Welt, t. III Weimar, J.B. Metzler, 2007, p. 183.
  • Portail de la Rome antique
  • Portail de la Turquie
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.