Antoine-Martin Chaumont de La Galaizière
Antoine-Martin Chaumont, marquis de La Galaizière[1], né le à Namur et mort le à Paris, est un magistrat et haut fonctionnaire français, connu notamment pour avoir été chancelier de Lorraine de 1737 à 1758, pendant le règne de Stanislas Leszczynski.
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Biographie
Famille
il épouse en 1724 Louise Élisabeth Orry, sœur de Philibert Orry, futur contrôleur général des finances, dont il a eu quatre enfants :
- Antoine, futur intendant de Montauban (1758) , de Lorraine, puis d'Alsace (1778-1790),
- Philibert, capitaine des gardes du corps de Stanislas Leszczynski,
- Barthélémy-Louis-Martin, évêque de Saint-Dié de 1777 à 1802,
- Marie Catherine Stanislas.
Carrière française
Conseiller au Parlement de Metz, puis maître des requêtes (1720), il est nommé Intendant de la généralité de Soissons en 1731.
Carrière lorraine
En 1735-1736, dans le cadre de la guerre de succession de Pologne, des accords entre l'Autriche et la France prévoient que
1) les duchés de Lorraine et de Bar sont attribués à titre de dédommagement au roi de Pologne[2] Stanislas Leszczynski, beau-père de Louis XV ;
2) ils deviendront français à la mort de Stanislas.
Choisi dès 1736, Chaumont de la Galaizière est nommé chancelier de Lorraine et chef de ses conseils par lettres patentes du , avec de très grands pouvoirs, car, par la déclaration secrète de Meudon du 30 septembre 1736, Stanislas a abandonné la réalité du pouvoir au roi de France. Chaumont de la Galaizière reçoit aussi de Louis XV une commission en date du , qui le nomme « intendant des troupes françaises en Lorraine ».
Avec le baron Stanislas-Constantin de Meszek, représentant Stanislas, Chaumont de la Galaizière prend officiellement possession du duché de Bar le 8 février 1737, et du duché de Lorraine le 21 mars. Stanislas s'installe à Lunéville le 3 avril.
La mission du chancelier (c'est-à-dire intendant, agent du roi de France) consiste à introduire l'administration française dans les duchés, ce qu'il accomplit avec une grande rigueur. Il ordonne la construction de nouvelles routes, notamment la route de Toul à Nancy, ce qui l'amène à rétablir la corvée[3]. Il introduit en Lorraine et Barrois un châtiment inconnu jusqu'alors, la condamnation aux galères.
Il devient rapidement impopulaire. Il est attaqué publiquement par Georges Bagard, auditeur à la chambre des comptes de Lorraine, qui l'accuse de népotisme[4]. Saint-Lambert, qui est pourtant proche de la cour de Lunéville (notamment en tant qu'amant de la marquise de Boufflers) écrit des poèmes contre le « tyran » ; une chansonnette populaire chantée par les veilleurs à la suite de la « victoire fiscale » lorraine démontre cette impopularité du chancelier :
« Éveillez-vous, gens qui dormez et préparez vos jarretières pour étrangler La Galaizière. »
Chaumont de la Galaizière quitte ses fonctions en Lorraine le , mais est remplacé par son fils Antoine, qui restera en place jusqu'en 1777, ayant procédé au rattachement de la Lorraine à la France à la mort de Stanislas en 1766.
Revenu à Paris, Chaumont de la Galaizière est nommé conseiller d'État, puis membre du Conseil royal des finances (1776), fonction qu'il conserve jusqu'à sa mort en 1783.
Résidences
- En Lorraine : château de Neuviller-sur-Moselle.
- À Paris : il achète en 1768 l'Hôtel Gouffier de Thoix, rue de Varenne.
- À Condé-sur-Huisne (Orne) : manoir de La Galaizière.
- Dans les Yvelines actuelles, la seigneurie de Mareil-le-Guyon, acquise en 1719.
Armoiries
Blason : D’argent, à un mont de sable, dont le sommet est flambant d’une flamme de gueules, d’où sort de la fumée de chaque côté, roulée en forme de volute[5].
Références
Sources
- Arch Guerre, YA 32A, dossier Chaumont de La Galaizière.
- Archives départementales des Yvelines
- Série E : E231-467 lettres d'Antoine-Martin de Chaumont, marquis de La Galaisière, écrites de Lunéville, à la famille de Bombelles ;
- E646 bail à rente foncière et seigneuriale du moulin à masse, à vent de Montfort-l'Amaury et de pièces de terres situées à Montfort-l'Amaury, 1774-1783.
- Série F : 1F75 lettre de M. Turgot à M. de la Galaizière en 1776 ; 18F216 mémoires de Chaumont de Galaizière à l'Assemblée des notables.
- Série J : J2431 seigneurie de Mareil-le-Guyon ; J3050 (pièce 94) : fonds Dauvergne, copie manuscrite d'une lettre patente autorisant Antoine Chaumont de la Galaizière à réunir plusieurs fiefs à sa terre de Mareil-le-Guyon et à ériger le tout en comté, 1747 ; 2J1-45. Références en ligne.
- Série Q : 4Q74 dossier de séquestre révolutionnaire ; 5Q212 dossier individuel de la direction des domaines ; 5Q302 restitutions et indemnités, loi dite du Milliard, dossier individuel.
- Archives départementales de Meurthe-et-Moselle : Fonds de la Société d’archéologie lorraine, ms 58, pièces relatives à l’administration de La Galaizière en Lorraine : recueil (1757-1758), (manuscrits déposés aux archives départementales).
- Archives départementales des Vosges : E dpt 112/AA 2 1 organisation de l’assemblée municipale : lettre du marquis de la Galaizière, conseiller du roi, 1766.
Bibliographie
- Pierre Boyé, Le chancelier Chaumont de La Galaizière et sa famille, Nancy : Ed. du Pays lorrain, 1939, 115 p.
- Alfred Brossel, Antoine-Martin de Chaumont, marquis de La Galaizière, intendant de Lorraine, chancelier de Stanislas, 1697-1783, Nancy : G. Thomas, 1968, 38 p.
- Jean de Viguerie, Histoire et dictionnaire du temps des Lumières, Paris : Robert Laffont, collection « Bouquins », Paris, 1995. (ISBN 2221048105)
- Charles Le Blanc, Jacques-Charles Brunet, Manuel de l'amateur d'estampes, 1854, p. 225.
- Michel Antoine, Le dur métier de roi. Études sur la civilisation politique de la France d'Ancien Régime, 1986, p. 185
- Jacques Charles-Gaffiot, « Douze panneaux peints du château de Neuviller redécouverts par le peintre lorrain André Gergonne (1702-1790)», in L'Objet d'Art, no 387, p. 56-65 Résumé En ligne
Notes
- Aussi orthographié Chaumont de La Galaisière.
- Les accords stipulent que Stanislas conservera le titre de roi de Pologne, bien qu'il ait formellement renoncé au trône.
- M. Noël, Mémoires de la Lorraine n°5, vol.2, p.276; éd. Dard, 1840
- L'affaire pour laquelle Bagard est exilé à La Bresse dans les Vosges consiste en une lettre signée de « représentants des Lorrains » et adressée à Stainville, ambassadeur de l'ancien duc François III de Lorraine lui demandant de faire quelque chose pour le peuple lorrain qui « gémit sous le joug » de l'Intendant.
- Pierre-Paul Dubuisson, Armorial des principales maisons et familles du royaume, 1757.
Liens externes
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