Ansoumane Mané

Ansoumane Mané (né en 1940 et mort le ) était un soldat de la Guinée-Bissau et homme d'État qui a mené un soulèvement en 1998 contre le gouvernement du président João Bernardo Vieira, ce qui a provoqué une brève mais sanglante guerre civile.

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Biographie

Carrière militaire

Mané a combattu durant la guerre d'indépendance contre le Portugal aux côtés de Vieira, et il a soutenu Vieira lorsque celui-ci a pris le pouvoir lors du coup d'État de 1980.

Au début de 1998, il a été suspendu de son poste de chef d'état-major des forces armées à la suite d'allégations de contrebande d'armes en direction de la Casamance au profit des rebelles séparatistes du Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance (MFDC). Dans une lettre publiée au début du mois d', il a à son tour porté la même accusation contre le ministre de la Défense, Samba Lamine Mané, et d'autres officiers. Il a également déclaré que Vieira avait permis la contrebande d'armes et a affirmé qu'il était suspendu de son poste de chef d'état-major pour son rôle supposé dans un « obscur complot de coup d'État »[1]. Mané a ensuite été limogé par Vieira et remplacé par le général Humberto Gomes, le . Dès le lendemain, il dirigeait une rébellion militaire contre Vieira laquelle se transforma en guerre civile[2]. Un accord de paix signé en prévoyait un gouvernement d'union nationale de transition ainsi que de nouvelles élections.

Après que Vieira eut été chassé du pouvoir le [3],[4] à la suite d’une recrudescence des combats, Mané est devenu le chef provisoire de l'État, président du commandement suprême de la junte militaire jusqu'au , date à laquelle Malam Bacai Sanhá, le président de l'Assemblée nationale populaire de Guinée-Bissau a été installé comme président par intérim.

Ambitions politiques

La junte militaire dirigée par Mané est restée en place pendant la période transitoire en vue de nouvelles élections tandis que Mané s’autoproclamait gardien de la démocratie. Une élection législative a été organisée le en même temps que le premier tour de l'élection présidentielle. Deux semaines auparavant, la junte de Mané avait proposé un arrangement destiné à lui conférer les pleins pouvoirs sur le gouvernement pour une période de dix ans. Cela devait lui permettrait de dissoudre le gouvernement en cas de crise politique grave. Cependant, les partis politiques se sont opposés à cela et la proposition a été abandonnée.

Kumba Yalá du Parti pour la rénovation sociale (PRS) sortit finalement victorieux du second tour de l'élection présidentielle (organisé en ) malgré le soutien apporté par la junte à la candidature du président par interim Malam Bacai Sanha du Parti africain pour l'indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC).

Mort

Ansoumane Mané a été tué lors d'une fusillade avec les forces gouvernementales dans la région de Biombo une semaine plus tard, le , avec deux autres personnes[5]. Les trois corps diffusés par la télévision d'État ont été jugés méconnaissables par les médias internationaux[6]. Le PAIGC a déclaré que Mané a eu raison de s'opposer aux promotions effectuées dans l’armée, ce qui lui aurait coûté la vie. L’un des alliés les plus importants de Mané fut le chef d’État-major de la marine bissau-guinéenne Mohamed Lamine Sanha.

Notes et références

  1. (en) "GUINEA-BISSAU: Minister accused of arming Senegalese rebels", IRIN-West Africa Daily Update 181, 6 avril 1998.
  2. (en) "GUINEA BISSAU: Fighting in capital continues", IRIN-West Africa Update 224, 8 juin 1998.
  3. (en) « GUINEA BISSAU: Loyalist troops capitulate », sur IRINnews (consulté le )
  4. (en) « Guinea-Bissau palace ablaze », sur BBC News (consulté le )
  5. « RFI - Guinée-Bissau - La mort du général Mané », sur RFI, (consulté le )
  6. (en) "GUINEA-BISSAU: Former military strongman shot dead, reports say", IRIN, 1er décembre 2000.
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