Anne Claude Louise d'Arpajon

Anne-Claude-Louise d'Arpajon, par mariage comtesse de Noailles (1741) princesse de Poix (1729), duchesse de Mouchy (1747), dite aussi maréchale de Poix ou maréchale de Mouchy (1775)[1], née le à Arpajon[2] et guillotinée le à Paris, à la barrière du Trône[3], est une dame de la haute noblesse française.

Pour les articles homonymes, voir Noailles et Arpajon (homonymie).

Elle est la première dame d'honneur des reines de France Marie Leszczynska et Marie-Antoinette d’Autriche.

Biographie

Famille

Issue d'une des plus illustres familles rouergates, les Arpajon, Anne-Claude-Louise en est la dernière représentante. Son père, Louis de Sévérac, marquis d'Arpajon (1667-1736), achète en 1720 le marquisat de Saint-Germain-lès-Châtres. Il obtient du régent Philippe d'Orléans le privilège de donner son nom à la ville principale, qui devient Arpajon[4]. Sa mère, Anne-Charlotte Le Bas de Montargis (1697-1767), est dame de compagnie de la duchesse de Berry, la fille du régent.

Anne-Claude-Louise d'Arpajon est la descendante en ligne directe de l'architecte Jules Hardouin-Mansart par une fille de ce dernier, Catherine-Henriette Hardouin-Mansart (1673-1748 ; épouse de Claude Lebas de Montargis, d'où Anne-Charlotte Le Bas de Montargis, mère de notre dame d'Arpajon), et la petite-cousine de Jacques Hardouin-Mansart de Sagonne, fils de Jacques et petit-fils de Jules Hardouin-Mansart[5].

Le a lieu à Versailles le mariage d'Anne-Claude-Louise d'Arpajon avec Philippe de Noailles (1715-1794), comte de Noailles[1],[2], prince de Poix et futur duc de Mouchy, futur maréchal de France et chevalier des ordres du Roi, gouverneur de la ville de Versailles et des châteaux de Versailles et de Marly, et capitaine des chasses des parcs dépendants de ces lieux,[6].

Descendance

De l'union d'Anne-Claude-Louise et de Philippe de Noailles (1715 † 1794), duc de Mouchy, naissent six enfants, dont trois meurent en bas âge :

Dame d'honneur

Dame d'honneur de la reine Marie Lesczsynska qui mourut en 1768, estimée pour ses qualités, elle est nommée deux ans plus tard dame d'honneur de la nouvelle dauphine Marie-Antoinette d'Autriche. Elle part pour la frontière, avec l'ensemble de l'entourage français, à la rencontre de la future souveraine âgée de 14 ans, qui pose pour la première fois le pied sur le sol Français le [7], pour n'en plus jamais repartir.

La comtesse de Noailles a la responsabilité de veiller à ce que la dauphine assimile et respecte bien les us et coutumes de la cour de Versailles. Très attachée au protocole, elle ne parvient pourtant pas à instruire la jeune et primesautière dauphine de ses fonctions représentatives, et protectrices à l'égard des importuns [8].

Par la suite, Marie-Antoinette ne lui accorde pas sa faveur[9], ayant le sentiment de ne pouvoir faire tout ce qu'elle aurait souhaité, et lui donne le surnom de Madame l'étiquette [10]. Quand, en 1774, Marie Antoinette devient reine de France, elle écarte la comtesse de Noailles, qui finit par rejoindre le parti d'opposition noble à la reine, avec Mesdames, les filles de Louis XV[9].

Révolution française

Ses deux fils sont élus députés aux Etats-généraux de 1789. Le plus jeune d'entre eux se signale par son enthousiasme pour l'abolition des privilèges.

La radicalisation de la Révolution les pousse finalement à émigrer.

Restés en France, le duc et la duchesse de Mouchy sont, en application de la loi des suspects, présumés parents d'émigrés et suspectés d'avoir aidé des prêtres réfractaires [11]. Arrêtés à Mouchy, ils sont emprisonnés, puis finalement guillotinés le , comme nombre de leurs parents.

Leurs corps sont jetés dans la fosse commune du cimetière de Picpus, cimetière où sont venus les rejoindre par la suite Lafayette et son épouse, Adrienne de Noailles, morts tous deux après la Révolution [12].

Au cinéma

Le rôle de la comtesse de Noailles est interprété par :

Pour approfondir

Bibliographie

  • Georges Martin, Histoire et généalogie de la Maison de Noailles, 1993, Lyon, l'auteur, 245 p., p. 145-160 ;
  • Philippe Cachau, "La descendance de Jules Hardouin-Mansart : illustres et inconnus", Bulletin Monumental, 2015.

Pages connexes

Notes et références

  1. Notice relative à Anne-Claude-Louise d’Aprajon, comtesse de Noailles dans la base biographique du Centre de Recherche du château de Versailles. Lire en ligne.
  2. Jean-Charles Poncelin de La Roche-Tilhac: État des cours de l'Europe et des provinces de France pour l'année 1785, Paris, 1785, p. 27. Lire en ligne.
  3. Généalogie de Carné
  4. Arpajon Site Officiel
  5. Philippe Cachau : Jacques Hardouin-Mansart de Sagonne, dernier des Mansart (1711-1778), thèse de doctorat d’histoire de l’art, Paris-I Panthéon-Sorbonne, 2004, t. I, p. 39-42
  6. Versailles : Histoire, Dictionnaire et Anthologie, publié sous la direction de Mahieu Da Vinha et de Raphaël Masson, collection Bouquins, Robert Laffont, Paris, 2015. Lire en ligne.
  7. Michel de Decker, Marie-Antoinette, les dangereuses liaisons de la reine, France Loisirs, 2005
  8. Georges Martin, Histoire et généalogie de la Maison de Noailles, Lyon, L'auteur, , 245 p., p. 152-153
  9. Stefan Zweig : Marie Antoinette, Förlag Forum, Juva, Finlande 1992, Erland Rådberg. (ISBN 91-37-10298-2).
  10. Georges Martin, Histoire et généalogie de la Maison de Noailles, Lyon, L'auteur, , 245 p., p. 151-153
  11. Georges Martin, Histoire et généalogie de la Maison de Noailles, Lyon, L'auteur, , 245 p., p. 149-150
  12. Ryan's Paris

Liens externes

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