Anik de Ribaupierre

Anik de Ribaupierre, née en 1946 à Lausanne, est une psychologue suisse. Spécialiste en psychologie développementale et différentielle, elle est professeure honoraire de psychologie à l'université de Genève et a été la vice-rectrice de l'université de 2006 à 2011. Elle a contribué à l'étude des différences individuelles dans le développement cognitif de l'enfant puis a élargi son champ à l'étude du Lifespan (Cycles de vie), de l'enfant à la personne âgée [1].

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Biographie

Anik de Ribaupierre a obtenu, après sa scolarité accomplie dans le Canton de Vaud, une licence en 1968 en psychologie génétique à l'université de Genève. De 1968 à 1970, elle se spécialise en psychologie appliquée à l'éducation et en psychologie clinique toujours à l'université de Genève. De 1968 à 1970, elle a été psychologue scolaire. De 1969 à 1971, elle est collaboratrice de Bärbel Inhelder et Elsa Schmid-Kitsikis, et travaille sur des épreuves piagétiennes expérimentales dans le domaine de la psycho-pathologie infantile. Dès 1971, elle travaille à l’Université de Toronto (Ontario Institute for Studies in Education) et à York University en collaboration avec Juan Pascual-Leone. En 1975, elle obtient son doctorat en psychologie expérimentale de l'Université de Toronto sur le thème  « Mental space and formal operations . » [2].

En 1993, elle est nommée professeure ordinaire à la faculté de psychologie et des sciences de l'éducation de l'université de Genève[3]. De 1999 à 2006 elle devient la doyenne de la faculté de psychologie et science de l'éducation. Elle a également été la directrice du Centre Interfacultaire de Gérontologie (CIG) de l’Université de Genève de 2003 à .

De retour à l’Université de Genève en 1975, elle y occupe diverses charges d’enseignement et de recherche. Elle a été nommée professeure ordinaire à la faculté de psychologie et des sciences de l'éducation de l'université de Genève[3] dès 1993, professeure invitée à l’Université de Fribourg de 1991-1993, et Guest scientist au Max-Planck Institut for Human Development and Education à Berlin. Elle a également occupé diverses charges institutionnelles, dont celle de Doyenne de la faculté de psychologie et science de l'éducation, de 1999 à 2006, puis celle de vice-rectrice de l’Université de Genève de 2006 à 2011. Après une crise de l'université de Genève survenue en 2006, Anik de Ribaupierre fait en effet partie des professeurs appelés par intérim pour constituer la nouvelle équipe du rectorat[4]. En 2007, après une nouvelle nomination du recteur de l'université de Genève, Anik de Ribaupierre est nommée à nouveau vice-rectrice de l'université de Genève pour un mandat de quatre ans[5]. Elle a également dirigé le Centre Interfacultaire de Gérontologie (CIG – actuellement CIGEV) de l’Université de Genève de 2003 à 2007.  Elle a été membre du Comité de Coordination du Network for Longitudinal studies on individual development, European Science Foundation (1985-91), de l’ Advisory Board (Beirat) du Max Planck Institute for Human Development à Berlin, de comités de la League of European Research Universities (LERU), notamment du Steering Group de la Community of Social Sciences and Humanities (2013-17) et du Research and Policy Committee (2006-2011). Elle a aussi appartenu à plusieurs conseils de fondation, dont le Prix Marcel-Benoist, (2009-2019), l’Institut Universitaire Kurt Boesch (2011-2014) et celui du NCCR LIVES (dès 2011). Elle a fait partie de nombreuses sociétés scientifiques.  Membre de l’Academia Europaea (dès 1997), elle a reçu récemment (2016) le Prix «distinguished lifetime career award » de la Society for the Study of Human Development[6].

Durant sa carrière universitaire, elle a dirigé de nombreux travaux de recherche d’étudiants (licence, maîtrise, doctorat), et obtenu plus d’une vingtaine de subsides de recherche, essentiellement du Fonds National de la Recherche scientifique suisse. Elle a aussi participé activement à des titres divers (organisation, membre de comité scientifique, exposés invités), à de nombreux congrès scientifiques internationaux.  Durant la première partie de sa carrière universitaire, considérée comme néo-piagétienne, elle a travaillé sur le développement cognitif  de l’enfant et l’adolescent, notamment en collaboration avec Laurence Rieben (Genève) et Jacques Lautrey [7]. Elle a ensuite élargi son champ de recherches à l’étude du Lifespan, de l’enfant à l’adulte âgé. Elle a ainsi, depuis une vingtaine d’années, lancé une série de projets de recherche à large spectre,  portant sur le fonctionnement cognitif (mémoire de travail, vitesse de traitement, inhibition cognitive, fonctions exécutives)  au travers de la vie.  Elle a également contribué à une vision interdisciplinaire, collaborant tant avec des chercheurs des sciences sociales qu’avec des neurologues et des médecins, contribuant ainsi à l’essor des neurosciences genevoises. Elle s’intéresse particulièrement aux différences inter-individuelles et à  la variabilité intra-individuelle [8] . Elle a conduit une étude longitudinale (encore en cours) dans  laquelle des personnes âgées de plus de 60 ans ont été suivies régulièrement au moyen d’un même ensemble d’épreuves cognitives expérimentales, afin d’ identifier les changements avec l’âge.  Les résultats de quatre vagues d’évaluation démontrent clairement l’importance de la variabilité individuelle [9]. Plusieurs thèses recourant à la neuroimagerie ont aussi été  réalisées sous sa direction, dont la plus récente s’est intéressée aux effets d’un entraînement cognitif de la mémoire de travail sur la réorganisation cérébrale chez la personne âgée. 

Anik de Ribaupierre, désormais professeur honoraire, est invitée en tant qu'experte dans divers débats publics qui concernent un de ses sujets de recherche, les différences cognitives chez la personne âgée[10]. Elle est présidente de l'université des seniors de Genève[11]. Elle continue aussi ses travaux de recherche en collaboration avec d’anciens collaborateurs, notamment Delphine Fagot et Nathalie Mella.

Références

  1. Nicolas Dufour, « Après les crises, le nouveau rectorat genevois calme le ton », Le Temps, (lire en ligne, consulté le ).
  2. (en) Ribaupierre, A. (de) et Pascual‐Leone, J., « Formal operations and M power: A neo‐Piagetian investigation », New Directions for Child and Adolescent Development, (lire en ligne, consulté le ).
  3. « Base de données des élites suisses au XXe s », sur unil (consulté le ).
  4. « Le nouveau patron de l’Uni est garanti sans casseroles » Association des médecins du canton de Genève » (consulté le ).
  5. Nicolas Dufour, « Jean-Dominique Vassalli: «L'opération de nettoyage menée à l'Université de Genève était nécessaire» », Le temps, (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le ).
  6. (en-US) « Society Awards », sur Society for the Study of Human Development (consulté le )
  7. Serge Larivee, Sylvie Normandeau et Sophie Parent, « The French Connection: Some Contributions of French-Language Research in the Post-Piagetian Era », Child Development, vol. 71, no 4, , p. 823–839 (ISSN 0009-3920 et 1467-8624, DOI 10.1111/1467-8624.00188, lire en ligne, consulté le )
  8. Anik de Ribaupierre, « Pourquoi faut-il étudier la variabilité intra-individuelle lorsqu’on s’intéresse au développement cognitif ? », dans Différences et variabilités en psychologie, Presses universitaires de Rennes, coll. « Psychologies », (ISBN 9782753564190, lire en ligne), p. 159–178
  9. Anik de Ribaupierre, « Why Should Cognitive Developmental Psychology Remember that Individuals Are Different? », Research in Human Development, vol. 12, nos 3-4, , p. 237–245 (ISSN 1542-7609, DOI 10.1080/15427609.2015.1068059, lire en ligne, consulté le )
  10. « La vieillesse - Radio », sur Play RTS (consulté le ).
  11. « – Geneve, Université du 3e Age », sur uni-3.ch (consulté le )

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