Angiostrongylus cantonensis

Angiostrongylus cantonensis est une espèce de nématodes, dont l'adulte parasite les artères pulmonaires du rat et dont les larves au stade 3 peuvent évoluer chez l'espèce humaine en donnant la méningite angiostrongylienne à éosinophiles.

Angiostrongylus cantonensis
Angiostrongylus cantonensis
échelle du barreau : 1 mm
Classification
Règne Animalia
Embranchement Nemata
Classe Secernentea
Ordre Strongylida
Famille Metastrongylidae
Genre Angiostrongylus

Espèce

Angiostrongylus cantonensis
Chen, 1935 [1]

Écologie et comportement

Le rat élimine avec ses matières fécales les larves du 1er stade, qui doivent obligatoirement séjourner chez un mollusque - hôte intermédiaire - pour aboutir à la larve du 3e stade, seule infectieuse pour l'hôte définitif. Différents mollusques terrestres et aquatiques peuvent jouer ce rôle, parfois relayés par certains crustacés d'eau douce qui servent d'« hôte paraténique » (crevettes, crabes de mangrove...) C'est en mangeant crus ces mollusques et crustacés, qui entrent dans la composition de diverses préparations culinaires traditionnelles, que l'homme s'infecte le plus souvent. Des crudités mal lavées cachant une limace infectée ou de l'eau de puits contaminés par des larves après la mort de mollusques parasités ont été incriminées dans les contaminations accidentelles. Libérées par la digestion, les larves franchissent la muqueuse intestinale et migrent par voie sanguine vers le cerveau où elles s'installent.

Répartition

A. cantonensis existe à l'intérieur de la ceinture intertropicale : très répandu en Extrême-Orient, en Australie, dans toutes les îles du Pacifique, de l'Océan Indien et à Madagascar. Dans les années 1980, il a été signalé en Afrique, mais la contamination humaine y semble exceptionnelle, et dans les Caraïbes, où il est responsable de cas humains sporadiques, notamment à Cuba et en Martinique [2] , et de contamination de voyageurs, notamment en Jamaïque et en République Dominicaine, destinations fortement touristiques.

Classification

L'espèce a été décrite en 1935[1].

Impact sanitaire

Les larves au stade 3 peuvent évoluer chez l'espèce humaine en donnant la méningite angiostrongylienne à éosinophiles.

Simple curiosité nosologique dans les régions où la contamination est purement accidentelle, la méningite angiostrongylienne devient endémo-épidémique dans toutes celles où cette contamination est liée à des coutumes alimentaires dangereuses (Thaïlande, Polynésie...).

Clinique

  • L'incubation muette dure 2 à 3 semaines.
  • La période d'état est marquée par l'installation brutale d'un syndrome méningé typique auquel peuvent s'associer une atteinte des paires crâniennes (paralysie faciale, diplopie...) et des troubles de la sensibilité subjective (dysesthésies, paresthésies...). L'examen du LCR montre une forte éosinophilie, une hypercytorachie entre 100 et 500 éléments par mm³ et une albuminorachie modérée. L'éosinophilie sanguine est augmentée parallèlement aux environs de 30 %.
  • L'évolution se fait presque toujours vers la résolution sans séquelles en quelques semaines.

Toutefois, l'issue n'est pas nécessairement heureuse. Selon divers titres de presse[3], en 2010, un patient australien serait devenu paraplégique après avoir ingéré une limace porteuse d'Angiostrongylus cantonensis. Il est décédé en 2018.

Diagnostic

Le diagnostic repose sur la constatation de l'éosinophilie rachidienne, la notion de contexte épidémiologique et le mode d'évolution.

Traitement

Le traitement est purement symptomatique.

Références

  1. (en-GB) H.-T. Chen, « Un nouveau nématode pulmonaire, Pulmonema cantonensis, n. g., n. sp. », Annales de Parasitologie Humaine et Comparée, vol. 13, no 4, , p. 312–317 (DOI 10.1051/parasite/1935134312, lire en ligne )
  2. Céline Dard, Eve Tessier, Duc Nguyen, Loïc Epelboin, Dorothée Harrois, Christopher Swale, André Cabié, Katia de Meuron, Charline Miossec et Nicole Desbois-Nogard, « First cases of Angiostrongylus cantonensis infection reported in Martinique, 2002–2017 », Parasite, vol. 27, , p. 31 (ISSN 1776-1042, DOI 10.1051/parasite/2020032)
  3. « Paralysé après avoir mangé une limace, un Australien décède après huit ans d'agonie »


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