Androphages

Les Androphages (en grec ancien. Ἀνδροφάγοι) étaient un ancien peuple nomade de l'Europe de l'Est. En grec, leur nom signifie « mangeurs d'hommes ». Selon Hérodote, ils vivaient dans le cours supérieur du Dniepr et du Don, au nord des Scythes Hérodote, Histoire, Livre IV, à l'est des Neuri. Même si on disait d’eux qu'ils étaient extrêmement attardés dans leur développement, pratiquant le nomadisme et même le cannibalisme[1], Hérodote nous parle de rois des Androphages auxquels les Scythes s'étaient adressés pour les aider dans leur lutte contre les Perses[2]. Par ailleurs, dans ses Histoires, Hérodote les situe entre les Neuri et les Melanchlaeni (en).

L'archéologie permet d'établir une comparaison avec la culture du Dniepr et de la Dvina (de)[3],[4],[5], peut-être en raison de leurs ancêtres latgaliens ; il existe une interprétation qui compare les tribus androphages à la culture de Gorodets[6],[7], mais les interprétations ne concordent pas sur les relations des Androphages avec des groupes ethniques plus tardifs sur ce territoire. Au début du XXe siècle l'érudit tchèque Wilhelm Tomaschek a proposé une transcription du nom « Androphages » dans ses cours à l'Université de Vienne, il suppose que c'est la traduction grecque du nom iranien des Mordves : mardkha-var (à partir de racines mard - « personne humaine » et khvar « dévorer »)[8]. L'archéologue tchèque Lubor Niederle leur donnait une origine finlandaise[9].

Notes

  1. « Il n'est point d'hommes qui aient des mœurs plus sauvages que les Androphages (anthropophages). Ils ne connaissent ni les lois ni la justice ; ils sont nomades. Leurs habits ressemblent à ceux des Scythes ; mais ils ont une langue particulière. De tous les peuples dont je viens de parler, ce sont les seuls qui mangent de la chair humaine ». Histoire d'Hérodote, Livre IV, Traduction de Pierre-Henri Larcher Paris : Charpentier, 1850.
  2. Sans succès d’ailleurs. « Les rois des Gélons, des Budins et des Sauromates promirent unanimement du secours aux Scythes ; mais ceux des Agathyrses, des Neures, des Androphages, des Mélanchlaenes et des Taures leur firent cette réponse : « Si vous n'aviez pas fait les premiers une guerre injuste aux Perses, vos demandes nous paraîtraient équitables, et, pleins de déférence pour vous, nous ferions la même chose que vous. Mais vous avez envahi leur pays sans notre participation, vous l'avez tenu sous le joug aussi longtemps que le dieu l'a permis ; et aujourd'hui que le même dieu suscite les Perses contre vous, ils vous rendent la pareille. Pour nous, nous ne les offensâmes point alors, et nous ne serons pas aujourd'hui les premiers agresseurs. Si cependant ils viennent aussi attaquer notre pays, s'ils commencent des hostilités contre nous, nous saurons les repousser; mais jusqu'à ce moment nous resterons tranquilles, car il nous paraît que les Perses n'en veulent qu'à ceux qui les ont insultés les premiers. » Histoire d'Hérodote, id.
  3. Андрофаги и «клятi москалi» «2.000», 2007, №37, p. F 6
  4. 2. ПРАСЛАВЯНЕ И БАЛТОСЛАВЯНЕ
  5. [Полiський аспект балто-слов`янського питання // Ономастика Полiсся. - К. - 1999, pp. 139-146, 150]
  6. Kuussaari, Eero, Suomen suvun tiet, F. Tilgmann Oy, Helsinki 1935
  7. Бубрих Д. В. Можно ли отождествлять мордву с андрофагами Геродота? — Записки Мордовского научно-исследовательского института социаль-ной культуры, Саранск, 1941, n° 3, p. 31.
  8. Ellis Minns (en), Scythians and Greeks: A Survey of Ancient History and Archaeology on the North Coast of the Euxine from the Danube to the Caucasus, Cambridge University Press, 2011, p. 104-106 lire sur Google Livres
  9. Lubor Niederle, Manuel de l'antiquité slave, t. I, E. Champion, 1923, p. 182 [lire en ligne]
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