André Claudot

André Claudot, né le à Dijon et mort le à Lœuilley (Haute-Saône)[1], est un dessinateur, peintre, militant libertaire anticlérical, antimilitariste, puis socialiste.

André Claudot
Naissance
Dijon, France
Décès
Lœuilley, France
Origine Français
Type de militance peinture
dessin
Cause défendue libertaire
anticléricalisme
antimilitarisme

André Claudot est un peintre « militant pour le bonheur et la fraternité des hommes ». Antimilitariste en 1914, dessinateur politique dans la presse libertaire des années 1920, professeur à l'Institut National des Arts de Pékin, témoin du Front populaire, résistant, anti-colonialiste.

Biographie

Il fait ses études au lycée et aux Beaux-Arts de Dijon, et, boursier en 1909, entre aux Arts Décoratifs à Paris.

C’est là qu’il rencontre des militants anarchistes comme Pierre Martin, ancien compagnon de cellule de Kropotkine à Clairvaux.

Anticlérical, il devient libertaire. Un dessin, paru dans Le Libertaire en 1911, lui occasionne de gros ennuis.

Fiché au Carnet B (des antimilitaristes)[2], il est mobilisé en 1914, mais continue à collaborer durant et après le conflit à la presse libertaire[3] : Le Libertaire, Clarté d'Henri Barbusse, La Revue anarchiste, La Jeunesse anarchiste, organe de la Fédération anarchiste communiste, Ce qu’il faut dire de Sébastien Faure, Le Raffût de Georges Cochon et Le Réfractaire, journal de l’association Les Amis de Louis Lecoin[4].

Démobilisé en 1919, il revient de Serbie où il a terminé la guerre, jusqu’à Dijon où il se marie et à Paris où il s’installe à La Ruche en 1920.

Artiste engagé dans un combat sur tous les fronts, il part en Chine en 1926 où il devient professeur à l’Institut National des Arts de Pékin[5] au début de la Révolution, puis à l'Académie des arts de Chine (Hangzhou), où il a notamment comme élève Li Keran[6].

En 1927 et 1928, il prend part au Salon des indépendants[7] et, en 1930, revient à Paris où il est initié en franc-maçonnerie à la loge Travail et vrais amis fidèles.

Dans les années vingt, à la Ruche (1920-1926, puis 1930-1932), puis à la Cité des artistes de Montmartre (1932-34), il réalise des portraits comme celui du sculpteur Mattia Léoni, son voisin d’atelier, qui partage ses idées libertaires, ceux de Michel Kikoïne, Pinchus Krémègne ou Albert Boucher (le fondateur de la Ruche), ainsi que ceux de Mathieu Battaglia ou du sculpteur juif lithuanien Anton Joutsaytis par exemple.

Nommé professeur à l'École des Beaux-Arts de Dijon, il a notamment pour élève Maurice Boitel entre 1935 et 1939 (peut-être 1940), jusqu'à ce que celui-ci soit mobilisé dans une unité combattante.

Révoqué par le régime de Vichy en , comme franc-maçon, il participe à la Résistance dans le Front national. Par la suite, il dénonce avec vigueur le franquisme, la guerre d'Algérie, la guerre du Vietnam[8]. Désormais communiste, son engagement s'inscrit dans la Guerre froide. Il dénonce ainsi l'impérialisme américain et s'insurge contre

En 1954, il crée rue Musette à Dijon où il habite[9], une école de peinture, L’Atelier et il est honoré d’expositions, notamment en 1978 à Pavillons-sous-Bois et en 1980 à Dijon, expositions couvrant ses travaux depuis 1914.

À 85 ans, toujours révolté et véhément, il raconte son itinéraire à l'historien du mouvement ouvrier Jean Maitron, dans un documentaire, « Écoutez Claudot », réalisé en 1978, par Bernard Baissat, film récompensé par le prix de la qualité du Centre National de la Cinématographie.

En 1982, quelques mois avant sa mort, la ville de Dijon accueille une nouvelle rétrospective sur le peintre (dans les salles annexes du musée). En 2021 (25 juin-20 septembre), une exposition (cette fois dans le musée des Beaux-Arts lui même), retrace le parcours engagé de cet artiste dans son siècle, tout en tentant de mettre en valeur le rôle qu'il a pu avoir en Chine dans les années vingt[10].

Œuvres

  • La Rue (1923), dans le cadre de l'exposition La Ruche, cité des artistes – 1902-2008, Palais Lumière d’Évian, - , dossier de presse pdf.
  • André Claudot : 60 œuvres de 1914 à 1980, Imprimerie Cricadi, 1981.

Cinéma

Notes et références

  1. Archives de la Côte d'Or, commune de Dijon, acte de naissance no 194, année 1892 (avec mention marginale de décès) (page 53/195)
  2. Rachel Mazuy, « André Claudot, une jeune militant libertaire inscrit au Carnet B », sur Hypothèses - Circulations et transferts avec l'URSS (consulté le )
  3. L'Éphéméride anarchiste : notice biographique.
  4. René Bianco, 100 ans de presse anarchiste : André Claudot.
  5. Éric Janicot, L'esthétique moderne chinoise : L'épreuve de l'Occident, Éditions You Feng, 2007, page 280.
  6. (en) « Fiche biographique de Li Keran », sur chinaonlinemuseum.com (consulté le ).
  7. René Édouard-Joseph, Dictionnaire biographique des artistes contemporains, tome 1, A-E, Art & Édition, 1930, p. 300
  8. Dictionnaire des anarchistes, « Le Maitron » : notice biographique.
  9. Pascal Commère, Dijon, Champ Vallon, 1989, page 86.
  10. « André Claudot (1892-1982) La couleur et le siècle | Musée et Patrimoine Dijon », sur musees.dijon.fr (consulté le )

Annexes

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

  • Portail de l’anarchisme
  • Portail de la peinture
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.