Anastasio Bustamante

Anastasio Bustamante y Oseguera né le à Jiquilpan et décédé le à San Miguel de Allende, est un homme d'État mexicain. Général au service de Agustín de Iturbide, il se rallie par la suite à la république fédérale et au président Vicente Guerrero qu'il renverse en 1829. Il suspend la constitution et prend alors les pleins pouvoirs.[1],[2]. Il est chassé du pouvoir une première fois en au profit de la restauration républicaine.

Anastasio Bustamante

Portrait d'Anastasio Bustamante.
Fonctions
Président à vie du Mexique

(2 ans, 11 mois et 13 jours)
Gouvernement Bustamante I
Prédécesseur José María Bocanegra (intérim)
Vicente Guerrero (président de la république)
Successeur Melchor Múzquiz (président de la république)

(1 an, 11 mois et 1 jour)
Gouvernement Bustamante II
Prédécesseur José Justo Corro (président de la république)
Successeur Antonio López de Santa Anna

(2 ans, 2 mois et 1 jour)
Gouvernement Bustamante III
Prédécesseur Antonio López de Santa Anna
Successeur Francisco Javier Echeverría (intérim)
Antonio López de Santa Anna
Biographie
Nom de naissance Trinidad Anastasio Francisco de Sales Ruiz Bustamante y Oseguera
Date de naissance
Lieu de naissance Jiquilpan (Mexique)
Date de décès
Lieu de décès San Miguel de Allende (Mexique)
Nationalité Mexicain


Liste des chefs d'État mexicains

En 1837, il profite de l'avènement de la république centraliste pour organiser un coup d'État et ainsi reprendre le pouvoir. En , il est renversé par Santa Anna, lui-même ancien président à vie. Avec ses partisans, les « bustamantistes », il prend les armes contre ce dernier déclenchant la guerre civile. De retour à Mexico en juillet, il est contraint de céder le pouvoir à un gouvernement intérimaire, présidé par Francisco Javier Echeverría, en . Après le retour de Santa Anna au pouvoir, il est exilé en Europe et s'installe en France avant de revenir mourir au Mexique en 1853.

Carrière militaire

Lorsqu'en septembre 1810, Miguel Hidalgo pousse son fameux Grito de Dolores, le premier appel à l'indépendance du Mexique, qui mit à feu et à sang la Nouvelle-Espagne, Bustamente, âgé de trente ans, exerce alors la profession de médecin à Guadalajara. Forcé de se joindre aux Espagnols, contre ses concitoyens insurgés, il sert sous les ordres du général Félix María Calleja del Rey, et participe à la bataille du pont Calderon, le . Bustamante se distingue lors de cette bataille qui marque le début de sa réussite militaire. Il est alors nommé colonel.

Il devient général après s'être rallié, en 1821, au général Iturbide, futur empereur du Mexique, et lui restera fidèle jusqu'à son abdication en 1823. C'est alors le général Guadalupe Victoria qui devient le premier président de la République fédérale mexicaine. Jusqu'en 1828, Bustamante prend une part active dans les affaires de l'État.

Au pouvoir

Première prise du pouvoir

Portrait du président Anastasio Bustamante.

En 1828, il se rallie au général Vicente Guerrero qui devient président de la république après la fin du mandat de Victoria quelques mois plus-tard. En décembre 1829, Bustamante commande une division stationnée à Jalapa, où ses soldats le choisissent pour renverser Guerrero, nouveau président désigné. Il se met en marche et s'empare de Mexico. En 1830, il prend les pleins pouvoirs, soumet le Congrès et suspend la constitution, avant d'être proclamé président à vie. Arrivé au pouvoir, il gouverne en dictateur, emprisonnant, exilant ou exécutant les chefs libéraux, supprimant leurs journaux, se débarrassant de la résistance armée de Guerrero par une ruse qui lui permet de le faire mettre à mort en 1831. Il conserve le pouvoir jusqu'en 1832, date à laquelle le général républicain Melchor Múzquiz le renverse. Banni du pays, il séjourne trois ans à Paris.

Fin de l'exil et retour au pouvoir

En 1836, le Texas se déclare indépendant à la suite de l'établissement de la nouvelle république centraliste. Bustamante, traverse l'Atlantique pour offrir ses talents militaires contre cette province révoltée. À son arrivée, il est accueilli par plusieurs de ses partisans, dont des soldats, avec lesquels il marche sur Mexico et reprend le pouvoir le , rétablissant sa dictature. Il conclut bientôt un traité définitif avec l'Espagne qui reconnaît l'indépendance de son ancienne colonie.

Guerre civile

Gravure de Bustamante dans les dernières années de sa vie.

Bustamante fait montre d'un grand sang froid lorsqu'il traite avec l'amiral français Charles Baudin, lors de la guerre de la pâtisserie en 1838, puis lors du siège de Mexico par son rival, le général Santa Anna. L'année suivante, en , celui-ci le renverse et prend les pleins pouvoirs à son tour. Chassé, Bustamante, avec l'aide de ses fidèles et partisans, prend les armes contre Santa Anna. C'est le début d'une guerre civile entre deux factions : les « bustamantistes » et les « santanistes ». En , il reprend Mexico qu'il conserve difficilement face aux attaques de Santa Anna. En , victime de plusieurs contestations après plusieurs défaites contre Santa Anna, il est contraint de céder le pouvoir à un gouvernement provisoire sous la présidence de Francisco Javier Echeverría, ancien ministre, qui est lui-même renversé par Santa Anna un mois plus-tard.

Dernier exil et mort

Contraint de revenir en France à cause du retour de Santa Anna au pouvoir, il débarque à Paris en octobre 1842. Le mois suivant, il part pour l'Italie où il vit à Gênes jusqu'en 1844. Puis, il obtient l'autorisation de revenir au pays et se retire à San Miguel de Allende, où il meurt en 1853.

Annexes

Notes et références

  1. (en) Burton Kirkwood, History of Mexico., Westport, CT, Greenwood Publishing Group, Incorporated, , 1re éd., 245 p., poche (ISBN 978-1-4039-6258-4, lire en ligne), p. 107
  2. (en) Burton Kirkwood, History of Mexico., Westport, CT, Greenwood Publishing Group, Incorporated, , 1re éd., 245 p., poche (ISBN 978-1-4039-6258-4, lire en ligne), p. 100

Bibliographie

  • (es) Lucas Alamán, Historia de México desde los primeros movimientos que prepararon su independencia en 1808 hasta la época presente, México D.F., Fondo de Cultura Económica,
  • (es) Carmen Blázquez Domínguez, Veracruz, una historia compartida, Mexico, Gobierno del Estado de Veracruz, Instituto Veracruzano de Cultura, , 369 p. (ISBN 968-6173-60-9)
  • (es) Francisco Bulnes, La guerra de Independencia, México, Distrito Federal, 1910.,
  • (es) Carlos María de Bustamante, Cuadro histórico de la Revolución mexicana, México D.F., INEHRM, (réimpr. 1985)
  • (es) Luis Garfias Magana, Guerrilleros de México : Personajes famosos y sus hazanas, desde la Independencia hasta le Revolución mexicana, México D.F., Panorama, , 138 p.
  • Alexander Von Humboldt, Essai politique sur le royaume de la Nouvelle-Espagne, Paris,
  • (es) Luis Pazos, Historia sinóptica de México : de los Olmecas a Salinas, México D.F., Diana, , 165 p. (ISBN 968-13-2560-5)
  • (es) Guillermo Prieto, Memorias de mis tiempos, Editorial Pátria, (réimpr. 1906)
  • Vicente Rivas Palacio (coord.), Julio Zárate, México a través de los siglos, vol. III : La guerra de independencia (1808 - 1821), México D.F., Cumbre, (réimpr. 1970)
  • Vicente Rivas Palacio (coord.), Juan de Dios Arias, Enrique de Olavarría y Ferrari, México a través de los siglos, vol. IV : México independiente (1821 - 1855), México D.F., Cumbre, (réimpr. 1970)

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