Arcturus
Arcturus (α Bootis selon la désignation de Bayer) est l'étoile la plus brillante de la constellation du Bouvier. C'est une étoile de type géante rouge, en fin de vie.
Pour les articles homonymes, voir Arcturus (homonymie).
Ne doit pas être confondu avec A Bootis.
α Bootis
Ascension droite | 14h 15m 39,67s[1] |
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Déclinaison | 19° 10′ 56,67″[1] |
Constellation | Bouvier |
Magnitude apparente | −0,05[2] |
Localisation dans la constellation : Bouvier |
Type spectral | K1.5 IIIFe-0.5[3] |
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Indice U-B | 1,28[2] |
Indice B-V | 1,23[2] |
Indice R-I | 0,65[2] |
Variabilité | Suspectée |
Vitesse radiale | −5,19 km/s[4] |
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Mouvement propre |
μα = −1 093,39[1] mas/a μδ = −2 000,06[1] mas/a |
Parallaxe | 88,83 ± 0,54 mas[1] |
Distance | 36,72±0,2 a.l. (∼11,3 pc) |
Magnitude absolue | −0,31[5] |
Masse | 1,08 ± 0,06 M☉[6] |
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Rayon | 25,4 ± 0,2 R☉[6] |
Gravité de surface (log g) | 1,66 ± 0,05[6] |
Luminosité | 170 L☉[7] |
Température | 4 286 ± 30 K[6] |
Métallicité | −0,52 ± 0,04 [Fe/H][6] |
Rotation | 2,4 ± 1,0 km/s[5] |
Âge |
7,1+1,5 −1,2×109 a[6] |
Autres désignations
Alramech, Abramech, 16 Boo (Flamsteed), HR 5340, HD 124897, BD+19 2777, HIP 69673, SAO 100944, LHS 48, GJ 541, FK5 526, GCTP 3240.00[8]
Le diamètre d'Arcturus est de 25 fois celui du Soleil, sa magnitude est de -0,05 et sa distance au Soleil est de 36,7 années-lumière. En prolongeant la queue de la Grande Ourse, on repère facilement cette étoile brillante et orangée. Elle constitue avec Spica et Régulus le Triangle du printemps.
Arcturus est une étoile âgée qui a évolué en une géante rouge. À terme, elle terminera sa vie en nébuleuse planétaire. Cette phase durera encore quelques dizaines de milliers d'années et laissera apparaître son cœur mis à nu. L'étoile évoluera alors vers le stade ultime de naine blanche.
Arcturus est une des étoiles les plus lumineuses de l’hémisphère nord. Elle est très proche du pôle nord galactique. C'est aussi une des étoiles proches les plus lumineuses (la plus proche avec une magnitude absolue négative). Mais bien qu’elle dégage 180 fois plus d’énergie que le Soleil, elle ne parait que 110 fois plus lumineuse car une grande partie de la lumière qu’elle émet est formée d’infrarouges que l’œil humain ne discerne pas. Il pourrait s’agir d’une étoile double mais l’autre étoile serait alors 20 fois moins lumineuse et très difficile à observer.
Arcturus se déplace sur le fond du ciel plus rapidement que la plupart des étoiles, d'environ un degré en seulement 1 600 ans, ce qui en fait l'étoile brillante au mouvement propre le plus élevé.
Origine
Arcturus fait partie d'un groupe d'étoiles (le groupe d'Arcturus) dont la vitesse (100 km/s) et l'abondance d'éléments lourds suggèrent que ces étoiles proviennent d'une petite galaxie qui serait entrée en collision et aurait fusionné avec la Voie lactée il y a 5 à 8 milliards d'années[9].
Étymologie et autres noms traditionnels
Le nom Arcturus vient du grec ancien Ἀρκτοῦρος / Arktoûros qui, formé de ἄρκτος (ours) et de οὖρος (gardien), signifie « le gardien des ours » (en raison de sa proximité avec la Grande Ourse et la Petite Ourse. Elle est citée pour la première fois par Hésiode[10]. Son lever héliaque, à la mi-septembre, sert de point de repère aux Grecs[11]. Son appartenance à la constellation du Bouvier illustre le mélange entre la mythologie grecque (les ours et leur gardien) et romaine, où la Grande Ourse représente une charrue tirée par des bœufs, d'où la présence d'un bouvier.
En astronomie chinoise, cette étoile est appelée Dajiao. Elle représente à elle seule un astérisme, qui symbolise le roi céleste, l'identification étant manifestement motivée par la grande brillance de l'astre.
En hawaïen, Arcturus se nomme Hokule'a (étoile du bonheur). Elle est l'étoile zénithale de l'île principale de Hawaii, et permettait aux navigateurs venant de l'hémisphère sud de rejoindre aisément le groupe des îles Sandwich. La pirogue double traditionnelle Hokule'a, la première des temps modernes à réussir une traversée entre Hawaii et Tahiti sans instruments de navigation, en 1976, tire son nom de cette étoile.
Notes et références
- (en) F. van Leeuwen, « Validation of the new Hipparcos reduction », Astronomy and Astrophysics, vol. 474, no 2, , p. 653–64 (DOI 10.1051/0004-6361:20078357, Bibcode 2007A&A...474..653V, arXiv 0708.1752)
- (en) J. R. Ducati, « VizieR Online Data Catalog: Catalogue of Stellar Photometry in Johnson's 11-color system », CDS/ADC Collection of Electronic Catalogues, vol. 2237, , p. 0 (Bibcode 2002yCat.2237....0D)
- (en) Philip C. Keenan et Raymond C. McNeil, « The Perkins Catalog of Revised MK Types for the Cooler Stars », Astrophysical Journal Supplement, vol. 71, , p. 245 (DOI 10.1086/191373, Bibcode 1989ApJS...71..245K)
- (en) Alessandro Massarotti et al., « Rotational and Radial Velocities for a Sample of 761 HIPPARCOS Giants and the Role of Binarity », The Astronomical Journal, vol. 135, no 1, , p. 209–231 (DOI 10.1088/0004-6256/135/1/209, Bibcode 2008AJ....135..209M)
- (en) Bruce W. Carney et al., « Rotation and Macroturbulence in Metal-Poor Field Red Giant and Red Horizontal Branch Stars », The Astronomical Journal, vol. 135, no 3, , p. 892–906 (DOI 10.1088/0004-6256/135/3/892, Bibcode 2008AJ....135..892C, arXiv 0711.4984)
- (en) I. Ramírez et C. Allende Prieto, « Fundamental Parameters and Chemical Composition of Arcturus », The Astrophysical Journal, vol. 743, no 2, , p. 135 (DOI 10.1088/0004-637X/743/2/135, Bibcode 2011ApJ...743..135R, arXiv 1109.4425)
- (en) K.-P. Schröder et M. Cuntz, « A critical test of empirical mass loss formulas applied to individual giants and supergiants », Astronomy and Astrophysics, vol. 465, no 2, , p. 593–601 (DOI 10.1051/0004-6361:20066633, Bibcode 2007A&A...465..593S, arXiv astro-ph/0702172)
- (en) * alf Boo -- Red Giant Branch star sur la base de données Simbad du Centre de données astronomiques de Strasbourg.
- (en) Curtis Struck, Galaxy Collisions, Springer Science & Business Media, , p. 219-220
- « ἀστὴρ Ἀρκτοῦρος (l'étoile Arcturus) », Hésiode, Les Travaux et les Jours [détail des éditions] [lire en ligne], 564.
- Sophocle, Œdipe roi [détail des éditions] [lire en ligne], 1137.
Voir aussi
Articles connexes
Lien externe
- (en) Arcturus sur la base de données Simbad du Centre de données astronomiques de Strasbourg.
- (en) James B. Kaler, « Arcturus », sur Stars
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