Alliance du 14-Mars
L’Alliance du 14-Mars (2005) est une coalition politique libanaise regroupant les personnalités et mouvements politiques qui ont pris part à la révolution du Cèdre à la suite de l’assassinat, le , de l’ancien Premier ministre Rafiq Hariri.
Historique
Ces forces constituaient avant les élections législatives de mai- l’opposition à l’hégémonie syrienne sur le Liban. La représentation parlementaire de l'Alliance à l'assemblée nationale libanaise a pour nom le « bloc du 14-Mars ».
L’appellation « 14-Mars » fait référence à la date de la grande manifestation qui a regroupé à Beyrouth plus de 1,3 million de Libanais réclamant le retrait des troupes syriennes du pays et la pleine lumière sur l’assassinat de Rafiq Hariri.
Les partis et mouvements politiques qui appartiennent à cette alliance sont les suivants :
- le Courant du futur, dirigé par le député sunnite de Beyrouth Saad Hariri ;
- les Forces libanaises (FL) dirigées par l’ancien chef de milice chrétienne Samir Geagea ;
- le parti Kataëb dirigé par le député Samy Gemayel ;
- le Mouvement de la gauche démocratique représenté par le député Elias Atallah et auquel appartenait le journaliste assassiné Samir Kassir ;
- le Mouvement du renouveau démocratique dirigé par l’ancien député Nassib Lahoud ;
- le rassemblement de Kornet Chehwane regroupant diverses personnalités dont la ministre Nayla Moawad, les députés Boutros Harb et Samir Frangié et le journaliste et député assassiné Gébrane Tuéni.
Le Courant patriotique libre du général Michel Aoun a pris part à la révolution du Cèdre jusqu'à la manifestation du 14 mars, mais s’est séparé du rassemblement politique à la suite des dissensions créées par les alliances électorales de 2005. Le CPL reprochait à l’Alliance du 14-Mars de ne pas se soucier des interférences extérieures autres que syriennes (émanant notamment des puissances occidentales et de l'Arabie saoudite) et de perpétuer l’ordre communautaire traditionnel au détriment de la laïcité[1].
Revendications
Les positions politiques principales défendues par l’Alliance du 14-Mars étaient ou sont les suivantes :
- l’éviction du président de la République Émile Lahoud dont le mandat est jugé illégitime depuis sa prorogation sous diktat syrien en ;
- la création d’un tribunal à caractère international pour juger les assassins de l’ex-Premier ministre Rafiq Hariri ;
- la mise en place de relations diplomatiques avec la Syrie et le tracé de la frontière avec ce pays ;
- une hostilité à l’égard de la politique syrienne envers le Liban ;
- le monopole de la détention des armes et de la décision de la guerre et de la paix entre les mains du gouvernement libanais, ainsi le Hezbollah doit désarmer (l’armée reste sous le contrôle du président et du général Michel Sleiman mais la gendarmerie est aux mains du premier ministre).
Évolution
À l’issue des élections législatives de 2005, l’Alliance du 14-Mars a remporté la majorité parlementaire avec 72 députés sur 128 (ramenée à 71 députés après la mort du député Edmond Naïm et son remplacement par un député indépendant Pierre Daccache). Cette majorité s’est rétrécie à 69 députés depuis lors, à la suite de la défection du député alaouite du Akkar Moustapha Hussein et à l’assassinat des députés Pierre Amine Gemayel le et Walid Eido le . Les sièges de ces deux derniers ont été occupés à la suite d'élections partielles qui ont eu lieu le , le premier par le Dr Camille Khoury du Courant patriotique libre et le second par un membre du Courant du futur (donc de l’alliance du 14-Mars).
Références
- Nicolas Dot-Pouillard, « Révolution chez les chrétiens du Liban », sur Le Monde diplomatique,
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