Alix Aymé
Alix Aymé, née Alix Hava le à Marseille, morte le à Montlignon[1], est une artiste peintre française qui a vécu en Chine et au Viêt Nam[2]. Professeur à l'École des beaux-arts de l'Indochine, elle a contribué à y relancer l'art de la laque.
Biographie
Alix Hava étudie la musique et le dessin à Toulouse, puis est l'élève du peintre Maurice Denis, qu'elle assiste dans la décoration de la coupole du Théâtre des Champs-Élysées à Paris. En 1920, elle épouse le professeur de lettres Paul de Fautereau-Vassel et l'accompagne à Shanghai, puis à Hanoï. En 1925-1926, elle enseigne le dessin au lycée français de Hanoï[3].
Le couple revint en France, où il vit de 1926 à 1928, et a un fils.
Elle se sépare ensuite de son mari et repart avec son enfant en Indochine, chargé d'une mission par le gouvernement français, en rapport avec la préparation de l'Exposition coloniale internationale de 1931. En 1931, elle épouse le lieutenant-colonel[4] Georges Aymé[5][nb 1], futur second du général Eugène Mordant, commandant de l'armée française en Indochine, et frère aîné de l'écrivain Marcel Aymé[3],[5]. Elle voyage et peint au Laos, où elle devient proche de la famille du roi Sisavang Vong, pour lequel elle réalise de grandes fresques au Palais royal de Luang Prabang[6]. Elle devient professeur à l'École des beaux-arts de l'Indochine, où elle contribua au réveil de l'intérêt pour la laque, aux côtés de Joseph Inguimberty à partir de 1934.
Après la Seconde Guerre mondiale, elle réalise notamment le chemin de croix en laque de la chapelle du couvent Notre-Dame-de-Fidélité à Douvres-la-Délivrande[7], classé en 2010 Monument historique à titre d'objet[8].
Alix Aymé est morte en 1989.
Une exposition de ses œuvres se tient en 2012 à l'Université Johns-Hopkins ; elle y est décrite comme « une participante influente à la promotion du modernisme parisien durant l'entre-deux-guerres[9]. » Cette exposition présente son développement artistique sur presque quatre décennies, depuis ses premières œuvres influencées par Maurice Denis jusqu'à son adoption d'éléments asiatiques et modernistes dans ses paysages de maturité. Elle a entretenu une correspondance avec son maître Maurice Denis, qui est conservée au centre de documentation du musée Maurice Denis à Saint-Germain-en-Laye.
Collections publiques
- Palais royal de Luang Prabang : fresques, 1930
- Douvres-la-Délivrande, chapelle du couvent Notre-Dame-de-Fidélité : Chemin de croix en laque, 1945
Publications
- « Sur la Laque », in L'Illustration, 1949
Expositions
Bibliographie
- Pascal Lacombe et Guy Ferrer, Alix Aymé : une artiste peintre en Indochine, 1920-1945, Paris, Somogy Editions D'Art, , 119 p. (ISBN 978-2-7572-0484-9).
- Du fleuve Rouge au Mékong : visions du Viêt Nam. Exposition, Paris, Musée Cernuschi, du au , Paris-Musées, Findakly, Musée Cernuschi, 2012.
Notes et références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Alix Aymé » (voir la liste des auteurs).
Notes
- « Surnommé « Nimbus » par son état-major, Mordant ne s'entendait guère avec Decoux. Le gouverneur le garde en Indochine et désigne à son poste le général Aymé, chef de la division du Tonkin. Personnalité brillante et impulsive, Aymé était d'ailleurs le principal collaborateur de Mordant à la tête de la résistance. »[5]
Références
- État civil sur le fichier des personnes décédées en France depuis 1970
- Corinne De Menonville, Alix Aymé : une artiste peintre en Indochine, 1920-1945, Paris, Somogy Editions d'Art, , 119 p. (ISBN 978-2-7572-0484-9, lire en ligne)
- (en) Alix Aymé. Fletcher/Copenhaver Fine Art. Consulté le 29 janvier 2013.
- Plus tard devenu général.
- Héduy, Philippe, (1998). Histoire de l'Indochine : la perle de l'Empire (1624-1954): Volume 1. A. Michel. p. ?. (ISBN 2226099654)
- Michel Lécureur, Marcel Aymé : un honnête homme, 1997. Un ancien d'Indochine, M. Chenivesse, a confié au sujet de celle-ci : « Alors que j'étais reçu au palais royal de Louang- Prabang, mon attention (…) fut attirée par les grandes fresques sur la vie laotienne d'Alix de Fautereau. Je connus là-bas cette artiste — à la ville Mme Alix Aymé — qui était l'épouse du général commandant (…) et donc belle-sœur de l'écrivain Marcel Aymé. Mme Aymé fut professeur à l'école des beaux-arts d'Hanoï, où elle a largement contribué à relancer la laque. Je devais la revoir plus tard à Rouen, où elle présentait une exposition de ses… »
- Présentation de la chapelle et du chemin de croix sur le site de la Congrégation Notre-Dame-de-Fidélité
- Notice no PM14001325, base Palissy, ministère français de la Culture
- (en) Alix Aymé: European Perception and Asian Poeticism, Johns Hopkins University
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