Ali Haydar Kaytan

Ali Haydar Kaytan, né en 1952 dans la province de Dersîm (Tunceli), est un militant politique kurde de Turquie.

Il est l'un des membres fondateurs et des dirigeants principaux du Parti des travailleurs du Kurdistan. Il est actuellement l'un des membres du comité exécutif de la Koma Civakên Kurdistan.

Biographie

Un membre fondateur

Alors qu'il est étudiant à l'université d'Ankara, Ali Haydar Kaytan fait partie, dès 1973, du tout premier groupe des « révolutionnaires du Kurdistan », avec Haki Karer, Baki Karer, Fehmi Yilmaz et Ibrahim Aydin, en fait alors un cercle d'étudiants, réuni autour d'Abdullah Öcalan. Ils seront ensuite rejoints par Cemil Bayık, Duran Kalkan, Mehmet Hayri Durmuş, Mazlum Doğan et d'autres[1],[2],[3].

Il participe au congrès fondateur du PKK, qui se déroule les 26 et 27 novembre 1978 dans le petit village de Fis (district de Lice, province de Diyarbakir)[4].

Un rôle central et polyvalent

Dans l'organisation, il est connu sous le nom de code de « Fuat », et membre du comité central du PKK. En 1981, il fait partie, avec Baki Karer, Resul Altinok, Çetin Güngör et Kesire Yildirim, du premier groupe de cadres dirigeants à être envoyés en Europe pour y organiser le travail politique de propagande, de formation et de recrutement[5].

En 1989, il est arrêté et jugé lors de la série des « procès de Düsseldorf », en même temps que dix-huit autres militants, dont Duran Kalkan, lui aussi membre du comité central du PKK, et Hüseyin Çelebi. Les prévenus sont accusés de racket, de « kidnapping » et d' « activités terroristes ». Emprisonné, il est libéré en 1994, en même temps que Duran Kalkan[6],[7].

Après sa libération, il est renvoyé au Kurdistan. En 1996, il est nommé commandant en chef du quartier général de l'ARGK (Armée de libération du peuple du Kurdistan), basé au Kurdistan irakien, à proximité de la frontière[8]. Mais fin 1997, il est à nouveau envoyé en Europe, comme coordinateur du travail politique[5].

Après l'arrestation d'Abdullah Öcalan le 15 février 1999, il est rappelé au Kurdistan et devient l'un des membres du Conseil présidentiel[8].

Notes et références

  1. (en) Joost Jongerden et Ahmet Hamdi Akkaya, « The Kurdistan Workers Party and a New Left in Turkey : analysis of the revolutionary movement in Turkey through the PKK’s memorial text on Haki Karer », European Journal of Turkish Studies, (lire en ligne)
  2. Ozcan Yilmaz, La formation de la nation kurde en Turquie, Paris, PUF, , 272 p. (ISBN 978-2-940503-17-9), p. 135-137
  3. (en) Marlies Casier et Joost Jongerden (éd.), Nationalisms and Politics in Turkey : Political Islam, Kemalism and the Kurdish Issue, Londres, Routledge, , 256 p. (ISBN 978-0-415-58345-9), p. 127-128
  4. Olivier Grojean, La révolution kurde : le PKK et la fabrique d'une utopie, Paris, La Découverte, coll. « Cahiers libres », , 256 p. (ISBN 978-2-7071-8847-2), p. 16-17
  5. Sabri Cigerli et Didier Le Saout, Ocalan et le PKK : Les mutations de la question kurde en Turquie et au Moyen-Orient, Paris, Maisonneuve et Larose, , 422 p. (ISBN 978-2-7068-1885-1), p. 48-49, 68-69
  6. (tr) « Aydın Enes Seydanlıoğlu | Kürt meselesinin Almanya’ya taşınması süreci (2) », sur Independent Türkçe, (consulté le )
  7. (tr) admin, « Düsseldorf duruşmaları », sur Yeni Özgür Politika, (consulté le )
  8. (en) Michael M. Gunter, Historical Dictionary of the Kurds, Toronto, Scarecrow Press, , 410 p. (ISBN 978-0-8108-6751-2), p. 95

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