Alfred Lemercier

Alfred Léon Lemercier (1831-1900) est un imprimeur-lithographe et un éditeur français.

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Biographie

Affiche de Gismonda(1894) par Alfons Mucha.

Fils du lithographe Ambroise[1] Lemercier (1807-1889), Alfred Léon naît le à Paris[2]. Il appartient à une famille parisienne entièrement dévolue au monde de l'imprimerie sur pierre. Son oncle, Joseph-Rose Lemercier (1803-1887), a fondé en 1828, dans le quartier de Saint-Germain-des-Près, une imprimerie qui va, en deux décennies, devenir la principale entreprise de cette nature sur la capitale. En 1852, l'Imprimerie Lemercier s'installe au 52 de la rue de Seine. Le jeune Alfred y fait son apprentissage, d'abord auprès de Jacques-François Llanta (1807-1864), puis passe par les ateliers de Jean Gigoux et Émile Lassalle[3]. En 1863, il expose au Salon de Paris des lithographies avec Jean-Adolphe Bocquin[4].

Fin des années 1870, il prend la direction de l'imprimerie familiale et associe aux affaires son fils Léon. Il intègre à sa production la photoglyptie. En , il cofonde avec Paul Maurou, la Société des artistes lithographes français et la préside jusqu'en 1891, année d'un premier dépôt de bilan. Cette année-là et l'année suivante, il expose au Salon des artistes français dont il est membre, des lithographies[5]. Très lié aux milieux artistiques, Alfred produit de nombreuses affiches de spectacles signées par Jules Chéret, Henri Boutet, Manuel Orazi, entre autres[3]. Fin 1894, l'affiche pour Gismonda signée Alfons Mucha commandée par Sarah Bernhardt, directrice du Théâtre de la Renaissance, vaut à l'imprimerie un succès retentissant (4 000 exemplaires collées dans tout Paris), les passants arrachaient les dites affiches sur les colonnes Morris pour s'en emparer. Sarah Bernhardt met fin à d'autres commandes, et en 1897, déclenche un procès coûteux pour la firme, qui perd le contrat au profit des établissements Champenois. Un nouveau dépôt de bilan met un terme aux activités de l'imprimerie, qui ferme en 1901[6],[7].

Alfred Lemercier meurt le à Nanterre, commune où il réside au no 25, Boulevard du Midi[8], et, est inhumé au cimetière du Montparnasse (8e division)[9].

Lemercier est, entre autres, le maître d'Auguste Clot[10],[11].

Notes et références

  1. Prénom du père cité par Alfred Lemercier dans La Lithographie française (1896), cf. infra.
  2. Archives de Paris, acte de naissance reconstitué, année 1831 (vue 45/51).
  3. « Lemercier, Rose Joseph », par Corinne Bouquin, in: Dictionnaire des imprimeurs-lithographes du XIXe siècle — Éditions en ligne de l'École des chartes.
  4. Fiche exposant Salon de 1863, base salons du musée d'Orsay.
  5. Fiche exposant SAF 1891, base salons du musée d'Orsay.
  6. « Mucha et le théâtre », par Isabelle Courty, mai 2006, in: L'Histoire par l'image - RMN.
  7. « Affiche pour Gismonda. Chromolithographie en 2 parties, format imprimé 213 x 75 cm. Imprimerie Lemercier, Paris », mars 2018, notice sur le site de Christian Richet.
  8. Archives des Hauts-de-Seine, commune de Nanterre, acte de décès no 837, année 1900 (vue 148/205)
  9. Registre journalier d'inhumation de Paris Montparnasse de 1900, en date du 17 septembre (vue 17/31).
  10. Les collaborateurs des artistes, in: Le Populaire, Paris, 1er mars 1927, p. 4lire sur Gallica.
  11. Jeanine Warnod, Vuillard, coll. « Les maîtres de la peinture », Flammarion, 1988, p. 47.

Annexes

Bibliographie

  • Alfred Lemercier, La Lithographie française de 1796 à 1896 et les arts qui s'y rattachent : manuel pratique s'adressant aux artistes et aux imprimeurs, Paris, Ch. Lorilleux, (lire en ligne).

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