Alasdair Gray
Alasdair Gray, né le à Glasgow et mort dans la même ville le [1], est un romancier, poète, dramaturge et peintre écossais.
Naissance |
Glasgow (Écosse) |
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Décès |
Glasgow (Écosse) |
Nationalité | Écossais |
Activité principale |
Langue d’écriture | Anglais britannique |
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Mouvement | École de Glasgow |
Genres |
Œuvres principales
- Lanark
Compléments
- Auteurs influencés : Ian Banks, Anthony Burgess, Will Self, A. L. Kennedy, Jonathan Coe
Son premier roman, Lanark fut publié en 1981 et connut un immense succès critique[2]. Le critique André Clavel le décrit comme « un illusionniste écossais aussi insaisissable que le monstre du Loch Ness »[3]. Avec l'autodérision qui le caractérise, Alasdair Gray se définit lui-même ainsi : « un Glaswegien, gros, vieux, et asthmatique, qui gagne son pain grâce à la peinture et à l'écriture. »[4].
Biographie
L'enfance d'Alasdair Gray est marquée par son évacuation à la campagne durant les bombardements de la seconde guerre mondiale, en 1940, puis en 1942. Il affirme que ces expériences ont compté dans sa carrière et son œuvre[5].
Il étudie (1952-1957) puis enseigne (1958-1962) à l'école des beaux-arts de Glasgow. C'est au cours de ses études qu’il commence à travailler à son roman Lanark. En 1954, il peint sa première fresque Horrors of War (Glasgow Crucifixion and Apocalypse with Fall of Star Wormwood) au 8 Belmont Crescent, Hillhead à Glasgow.
Après l'obtention de son diplôme, Alasdair Gray devient metteur en scène et continue de peindre portraits et fresques. Ses premières pièces de théâtre sont diffusées à la radio et à la télévision en 1968.
En 2001, il se porte candidat au rectorat de l'université de Glasgow avec l'étiquette du Glasgow University Scottish Nationalist Association. Cet engagement concret rappelle que l'auteur est nationaliste écossais, le GUSNA étant un acteur historique de l'indépendantisme écossais qui donna naissance aux principaux partis modernes. Un mur du bâtiment du Parlement écossais reprend d’ailleurs une citation célèbre de Gray : « Work as if you live in the early days of a better nation » (« Œuvrez comme si vous viviez les premiers jours d’une nation meilleure »).
Il meurt le 29 décembre 2019, lendemain de ses 85 ans à Glasgow.
Œuvre
L'œuvre romanesque d'Alasdair Gray tient à la fois du réalisme, du fantastique et de la science-fiction. L'auteur se démarque par une utilisation originale de la typographie et de ses propres illustrations. Il produit de nombreuses peintures murales et tableaux. Deux de ses fresques les plus remarquables sont visibles dans le restaurant Ubiquitous Chip et sur le plafond mural de l'auditorium Oran Mor à Glasgow.
Ses écrits politiques sont engagés vers le socialisme et le nationalisme écossais.
Au début des années 1970, Alasdair Gray participe à des émissions de radio et de télé, Lanark est en cours d’écriture, il est particulièrement admiratif du travail du poète Tom Leonard et du romancier James Kelman. Avec eux, il fonde l'École de Glasgow[6] qui regroupe des auteurs qui bousculent les usages littéraires et linguistiques de la littérature écossaise, britannique et même mondiale. Gray s'inscrit dans une tradition écossaise de réalisme social, dans la lignée de Stevenson[Lequel ?], mais la renouvelle surtout au niveau de la forme même : l'humour, et en particulier l'autodérision, est omniprésent dans ses écrits. Bien que de formation universitaire et intellectuelle de haut niveau, il se réclame d'une « culture populaire fondée sur le plaisir du lecteur » [7]. Il rompt ainsi avec « la narration linéaire traditionnelle, le phrasé bourgeois et les descriptions pudibondes »[7].
Le nationalisme écossais est également présent dans sa fiction, comme dans Pauvres créatures (Poor Things) qui annonce la naissance d’une « Lady Scotland », symbole de la prise de conscience politique d'une Nouvelle-Écosse[8].
En France, ce côté politique de l'œuvre est moins connu et les critiques littéraires retiennent surtout l'aspect novateur, avant-gardiste du génie littéraire, comme dans son roman Lanark. « Lanark est un jeune peintre du Glasgow des années 1960-70. Frappé d’amnésie, il erre dans un monde en pleine décomposition et ne s'intéresse qu'à la lumière ; désespéré, il se suicide et reprend pied dans un univers de science-fiction où il devient thérapeute de dragons, retrouve une femme qu'il aime et découvre sa véritable identité. Au cours d'aventures étranges, il se trouve confronté à son créateur : l'écrivain... et négocie avec lui son destin »[9].
Romans et nouvelles
- Lanark, roman, Métailié, 1981
- Unlikely Stories, Mostly, nouvelles, non traduit en français, 1983
- 1982, Janine, roman, non traduit en français, 1984
- The Fall of Kelvin Walker: A Fable of the Sixties, nouvelles, non traduit en français, 1985
- Lean Tales, (avec James Kelman et Agnes Owen), nouvelles,1985, traduites en français par Catherine Richard sous le titre d'Histoires maigres (Éditions Passage du Nord/Ouest, 2008)
- Something Leather, roman, non traduit en français, 1990
- McGrotty and Ludmilla, roman, non traduit en français, 1990
- Pauvres créatures (titre original : Poor Things), roman, Métailié, 2003
- Ten Tales Tall & True, nouvelles, non traduit en français, 1993
- Le faiseur d'histoires (titre original : A History Maker), roman, Métailié, 2004
- Mavis Belfrage, nouvelles, non traduit en français, 1996
- The Ends of Our Tethers: 13 Sorry Stories, nouvelles, non traduit en français, 2003
- Old Men In Love, roman, non traduit en français, 2007
Conférence publiée
- La littérature ou le refus de l'amnésie / Literature against Amnesia, édition bilingue français-anglais, éditions Universitaires d'Avignon, 2010.
Notes et références
- (en) « Alasdair Gray, the beloved author and artist, has died », sur canongate.co.uk, 29 décembre 2019
- Chronic'art, juin 2000
- L'Express, 5 mai 2000
- La Quinzaine littéraire, 16 mai 2003
- (en) Site officiel de l'auteur
- Transfuge, janvier 2005
- Lire, septembre 2000
- Écosse, littérature et nationalisme culturel : le phantasme d'une nation ?, Camille Manfredi, université de Bretagne Occidentale, Brest, juin 2002, In Revue de civilisation contemporaine de l’université de Bretagne Occidentale
- Page du livre sur le site officiel de Métailié, son éditeur français
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