Alain Gardère
Alain Gardère, né le 28 septembre 1956 à Souk Ahras (Algérie), est un préfet français.
Biographie
Il est originaire du Bordelais[1].
Il commence sa carrière dans la police nationale. Il est commissaire de police à Puteaux[2]. Il devient par la suite chef d'état-major de la Sécurité publique. En 2001, il est nommé directeur départemental à Rennes, où il ne reste que quelques mois[3],[4].
Il est directeur de cabinet de Michel Gaudin à la Direction générale de la Police nationale en 2002. Gardère dirige alors la sécurité publique d'Ille-et-Vilaine[5]. Il monte avec Gaudin la police d'agglomération du Grand Paris[6]. Il est nommé directeur de la police urbaine de proximité de Paris en 2005[7],[8]. Il est nommé quatre ans plus tard directeur de la police du Grand Paris, où il dirige 26 000 hommes[9]. Il est crédité d'avoir fait chuter de 25% la criminalité dans l'agglomération[10].
En mars 2011, il est nommé préfet hors cadre et devient directeur adjoint de cabinet du ministre de l'Intérieur Claude Guéant[11].
Le président Nicolas Sarkozy décide de le nommer préfet chargé de la sécurité à Marseille en août 2011, avec la mission de juguler la délinquance[4]. Il remplace Gilles Leclair[12]. The Economist remarque que la tâche de la pacification de Marseille est difficile, de telle sorte qu'il est le troisième préfet à ce poste en trois ans[13]. Il met en place une « stratégie de harcèlement » en récupérant un maximum des armes utilisées par les bandits et délinquants, dont 290 pistolets et armes automatiques en 2011. En janvier 2012, 300 armes sont récupérées[14]. Le journal Le Monde considère que même s'il obtient des renforts de CRS, « il ne peut en fait que contenir la situation ». Il décide de s'intéresser aux accusations visant des actes de violence commis par la Brigade anti-criminalité de Marseille[3].
Il reste à ce poste jusqu'en septembre 2012. Il est alors remplacé par Jean-Paul Bonnetain[15]. Il devient en septembre préfet délégué à la sécurité des aéroports parisiens de Roissy et du Bourget jusqu'en décembre 2014[11].
En janvier 2015, il est nommé directeur du Conseil national des activités privées de sécurité (Cnaps)[16]. Il est contraint de quitter ce poste lorsqu'il est mis en examen en 2016. Il se reconvertit dans l'intérim[1].
Affaires judiciaires
Une enquête est ouverte en août 2013 à la suite d'un signalement de Tracfin, qui le soupçonne d'abus de bien social, de travail dissimulé et de blanchiment visant les activités d'une entreprise immobilière, France Pierre[17].
Il est mis en examen en janvier puis en septembre 2016[7]. Il est soupçonné d'avoir utilisé sa position pour obtenir des faveurs en échange de contreparties[18]. Il est placé sous contrôle judiciaire et se voit interdire l'exercice de tout emploi public ainsi que de tout emploi dans les secteurs de la sécurité ou des aéroports[11]. Il est défendu par Jean Veil[19].
Il est accusé de corruption passive, de recel, d'abus de biens sociaux et détournement de fonds publics[20]. La justice enquête sur le fait qu'il habite un logement social dans la ville de Puteaux, alors qu'il possède une dizaine d'autres propriétés immobilières[19]. S'étant fait offrir des locations de voiture, des restaurants de luxe et des téléphones cellulaires coûteux, Le Parisien surnomme Alain Gardère « le préfet qui ne payait jamais »[20].
L'enquête prend fin en septembre 2020[21]. Il fait partie des seuls quatre préfets mis en examen dans les années 2000 et 2010[11].
Références
- Didier HASSOUX, Christophe LABBÉ et Olivia RECASENS, Bienvenue Place Beauvau, Groupe Robert Laffont, (ISBN 978-2-221-19923-7, lire en ligne)
- Conseil national du sida (France), Ethique, sida et société: Rapport d'activité du Conseil national du sida. Janvier 1997-décembre 1998, Documentation française, (ISBN 978-2-11-004587-4, lire en ligne)
- « Avec la mise en examen d’Alain Gardère, la chute d’un pilier de l’ère Sarkozy », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
- Frédéric Ploquin, Vol au-dessus d'un nid de ripoux, Fayard, (ISBN 978-2-213-67643-2, lire en ligne)
- « Un nouveau préfet chargé de la sécurité à Marseille », sur LEFIGARO (consulté le )
- « Marseille : la méthode du préfet Gardère à l'épreuve », sur LEFIGARO (consulté le )
- « Corruption: le préfet Alain Gardère présenté à la justice », sur Challenges (consulté le )
- Paris Match, (lire en ligne)
- « Le Grand Paris sera d'abord celui de la sécurité », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
- « Marseille : une thérapie de choc contre la délinquance », sur LEFIGARO (consulté le )
- Le Point magazine, « Le préfet Gardère mis en examen pour corruption passive », sur Le Point, (consulté le )
- « À Marseille, un préfet chargé de la sécurité », sur LEFIGARO (consulté le )
- (en) The Economist, Economist Newspaper Limited, (lire en ligne)
- Le Point magazine, « Le paradoxe marseillais », sur Le Point, (consulté le )
- Le Point magazine, « Marseille: Jean-Claude Gaudin regrette le départ du préfet Gardère », sur Le Point, (consulté le )
- « Le préfet Alain Gardère en garde à vue pour corruption », sur Figaro Live, (consulté le )
- « Enquête sur le préfet Gardère : un patron de l’immobilier mis en examen et écroué », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
- Emmanuel Fansten, « Alain Gardère, un préfet en réseaux troubles », sur Libération.fr, (consulté le )
- « Polémique autour du logement HLM d'un préfet », sur LEFIGARO (consulté le )
- Par Timothée BoutryLe 28 novembre 2017 à 06h39, « Alain Gardère, le préfet qui ne payait jamais », sur leparisien.fr, (consulté le )
- « Justice. Affaire Gardère : cinq ans d'investigations et deux premières condamnations », sur www.estrepublicain.fr (consulté le )
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