Ahmed Mahsas

Ahmed Mahsas, aussi connu sous le nom de guerre d'Ali Mahsas, né le à L'Alma (actuelle Boudouaou, wilaya de Boumerdès) et mort le à Djasr Kasentina (wilaya d'Alger), est un militant nationaliste et homme politique algérien, et l'un des fondateurs de la Fédération de France, branche française du Front de libération nationale, puis, après l'indépendance, ministre de l'Agriculture de 1963 à 1966 et membre du Conseil de la Révolution de 1965 à 1966.

Biographie

Né en Kabylie, Ahmed Mahsas quitte cette région pour Alger. En 1940, il entre au Parti du peuple algérien (PPA) de Messali Hadj dans la section de Belcourt.

Après la Seconde Guerre mondiale, il fait partie de l'Organisation spéciale du PPA-MTLD; en 1950, au moment du démantèlement de l'OS par la police, il est condamné à cinq ans de prison pour complicité dans l'attaque de la poste d'Oran, mais s'évade en mars 1951 avec Ahmed Ben Bella. Ahmed Mahsas se réfugie en France sous une fausse identité : Haouassi M'Barek, étudiant en langues orientales[1].

Au début de 1954, alors que le MTLD connaît un conflit grave entre « messalistes » et « centralistes », il est avec Mourad Didouche un des proches de Mohamed Boudiaf, responsable de la Fédération de France du MTLD; à Paris, tous trois[2] élaborent un projet de parti véritablement révolutionnaire, que Boudiaf et Didouche vont réaliser en Algérie avec d'autres anciens de l'OS, sous l'appellation de « CRUA », puis de « FLN »; cette organisation à peine créée lance la lutte armée le , jour de la « Toussaint rouge ».

Ahmed Mahsas reste d'abord en France, avec la mission de pousser les militants du MTLD à suivre le CRUA, puis le FLN; il est l'un des fondateurs de la Fédération de France du FLN.

Par la suite, il devient délégué politico-militaire dans l’Est algérien, puis membre du Conseil national de la Révolution algérienne (CNRA).

Également membre du bureau politique et secrétaire du FLN, il est nommé, après l’indépendance, ministre de l’Agriculture et de la Réforme agraire dans le gouvernement de Ben Bella. Après la prise du pouvoir de Houari Boumédiène en juin 1965, il entre au Conseil de la révolution, mais se trouve rapidement en désaccord avec le nouvel homme fort du pouvoir algérien et s’exile en France en 1966. Il ne rentre à Alger qu'en 1981, deux ans après la mort de Boumédiène.

À l'avènement du multipartisme en Algérie, amorcé à la suite du soulèvement populaire du 5 octobre 1988, il fond un parti politique: l'Union des forces démocratiques (UFD). Un parti, qui n'a pas pu développer une assise populaire et disparaitra du paysage politique algérien peu après.[3]

Il sera nommé dans à la tète de la commission nationale de lutte contre la corruption en 2007 et en 2013 , il fut membre du tiers présidentiel du sénat algérien[3].

Il meurt le à l'hôpital militaire de Aïn Naâdja à Djasr Kasentina dans la banlieue d'Alger[4].

Notes et références

  1. Yves Courrière, 1990, p. 26.
  2. Courrière, 1990, pp. 27-30.
  3. liberte-algerie.com, « Ahmed Mahsas n’est plus: Toute l'actualité sur liberte-algerie.com », sur http://www.liberte-algerie.com/ (consulté le )
  4. « Algérie: Décès du moudjahid Ahmed Mahsas - A la une - El Watan » (consulté le ) (accès contrôlé, 28 juillet 2014).

Bibliographie

  • Yves Courrière, La Guerre d'Algérie,
    • 1. Les fils de la Toussaint, Paris, Fayard, 1968 (réédition : Robert Laffont, coll. « Bouquins », 1990)
    • 2. Le temps des léopards, Paris, Fayard, 1970 (réédition : Robert Laffont, coll. « Bouquins », 1990)

Liens externes

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