Adab (Sumer)

Adab était une ville de la Mésopotamie antique, située au nord du pays de Sumer (actuel sud de l'Irak), entre Girsou et Nippur, dont les ruines se trouvent à l'emplacement du site archéologique de Bismaya, près de la ville de Diwaniya. Adab fut une des principales cités de Sumer au IIIe millénaire av. J.‑C., mais son histoire et son aspect restent mal connus.

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Adab

Un buste en provenance d'Adab.
Localisation
Pays Irak
Coordonnées 31° 57′ 00″ nord, 45° 58′ 00″ est
Géolocalisation sur la carte : Irak
Adab

Fouilles

Le site a été repéré en 1885 par John Punnett Peters de l'Université de Pennsylvanie, alors qu'il fouillait le site de Nuffar (l'antique Nippur) et fit l'objet de fouilles dirigées par Edgar James Banks en 1903 et 1904. Les ruines de Bismaya s'étendent sur un tell rectangulaire d'environ 1,5 kilomètre de long pour 0,5 de large. Une muraille le défendait. Les principaux monuments qui y ont été repérés sont son centre religieux, dominé par l'É.MAH, le temple principal de sa déesse tutélaire, la déesse Ninmah/Nintu, qui disposait d'une ziggurat. Ailleurs sur le site a été repéré ce qui semble être un édifice palatial, ainsi que quelques résidences privées. Vu la brièveté des fouilles, peu de choses sont connues de ces édifices. Quelques objets remarquables ont été mis au jour, notamment dans le secteur sacré, comme des vases en pierre et une statuette en albâtre d'un personnage masculin, datant vraisemblablement de la période d'Akkad. Un lot de tablettes de cette même époque a été mis au jour dans le secteur palatial.

Histoire

Fragment des Instructions de Shuruppak mis au jour à Bismaya. Daté du DA III A (v. 2600-2500 av. J.-C.). Musée de l'Oriental Institute de Chicago.

L'histoire d'Adab reste mal connue, mais quelques inscriptions royales retrouvées sur ce site ainsi que d'autres provenant de sites mésopotamiens viennent apporter un éclairage et indiquer l'importance de cette cité durant la période des dynasties archaïques (2900-2350 av. J.-C.). La Liste royale sumérienne prétend que cette cité a exercé l'hégémonie sur le pays de Sumer durant le règne d'un certain Lugal-Ane-mundu, qui aurait duré 99 ans, ce qui est manifestement fantaisiste ; une inscription se présentant comme une inscription de ce roi, mais manifestement apocryphe, relate une expédition qu'il a mené vers le pays de Marhashi (en Iran) et la reconstruction du temple de Ninmah entreprise par ce souverain, qui serait alors un des figures marquantes de cette cité. Mais aucune inscription assurément attribuable à son règne n'est connue. Huit autres souverains sont connus par des inscriptions retrouvées à Bismaya attestant des activités cultuelles : de brèves inscriptions dédicatoires sur des objets votifs (statues et vases en pierre) retrouvés dans des temples, ou des inscriptions commémorant la restauration de temples. Une trentaine de tablettes de nature diverse (administratives et économiques, juridiques, littéraires) est daté de cette période.

Sous le règne de Meski-gal, Adab est vaincue par le roi Lugal-zagesi d'Uruk (v. 2350 av. J.-C.), avant de passer sous la coupe de Sargon d'Akkad. Le fils de ce dernier, Rimush, proclame avoir vaincu cette cité après sa révolte aux côtés de Zabalam, et aurait déporté une partie de sa population et détruit ses murailles. Adab devient cependant un centre provincial important de l'empire d'Akkad comme l'attestent les tablettes de la période et des inscriptions mentionnant de l'activité des rois de cette période (dont Naram-Sîn). Elle conserve cette situation sous la domination de la troisième dynastie d'Ur au XXIe siècle av. J.-C., quand est sans doute érigée sa ziggurat (sous Shulgi ?). Durant le IIe millénaire av. J.‑C., Adab est un centre religieux du royaume de Babylone : parmi les rois restaurant son temple majeur, on compte Hammurabi (1792-1750 av. J.-C.) et Kurigalzu Ier (début du XIVe siècle av. J.-C.). Après cela, il n'y a plus de mention de cette cité.

Bibliographie

  • (en) Edgar James Banks, Bismaya or the lost city of Adab : A story of adventure, of exploration, and of excavation among the ruins of the oldest of the buried cities of Babylonia, G. P. Putnam's Sons, New York, 1912.
  • (en) Harriet Crawford, « Adab », dans Eric M. Meyers (dir.), Oxford Encyclopaedia of Archaeology in the Ancient Near East, Volume 1, Oxford et New York, 1997, p. 14-15
  • (en) Douglas Frayne, Pre-Sargonic Period (2700-2350 BC), Royal Inscriptions of Mesopotamia, Early Periods 1, Toronto, Buffalo et Londres, 2008, p. 17-34
  • (en) Karen Wilson, Jacob Lauinger, Monica Louise Phillips, Benjamin Studevent-Hickman et Aage Westenholz, Bismaya : Recovering the Lost City of Adab, Chicago, The Oriental Institute of the University of Chicago, coll. « Oriental Institute Publications », (lire en ligne)
  • (en) Giuseppe Visicato et Aage Westenholz, Early Dynastic and Early Sargonic Tablets from Adab in the Cornell University Collections, Bethesda, CDL Press,

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