Abraham Davel

Jean Daniel Abraham Davel, dit le major Davel (, à Morrens - , Vidy) est un soldat et patriote vaudois originaire de Riex.

Biographie

Fils de pasteur, Abraham Davel, après des études à Lausanne, devient notaire à Cully, petite ville de Lavaux proche de Lausanne, puis commissaire arpenteur. En 1692, il commence sa carrière militaire au service du prince Eugène de Savoie puis de John Churchill, duc de Marlborough. Il participe aux côtés des Bernois à la deuxième bataille de Villmergen de 1712. Après la victoire de l'alliance protestante, il est nommé major et reçoit une rente à vie[1]. Il s'établit dans le Pays de Vaud où il reprend une charge judiciaire. En 1717, il est nommé par les Bernois à la tête du commandement des milices vaudoises de l'arrondissement de Lavaux.

Alors que les Vaudois se montrent réticents à l'introduction du Consensus helvétique, des visions mystiques enjoignent à Davel de libérer sa patrie du pouvoir bernois. Le , il entre dans Lausanne accompagné de 500 à 600 soldats réunis pour une inspection, à un moment où le bailli bernois est absent[1]. Là, il rassemble le conseil municipal et lui présente un manifeste, par lequel il reproche de nombreux abus au gouvernement de Berne. Il rend alors public son plan visant à l'autonomie du Pays de Vaud. Le Conseil municipal feint l'intérêt face à ces doléances, mais adresse dans le même temps un rapport secret immédiat à Berne : Davel est arrêté le 1er avril et maintiendra même sous la torture que son entreprise lui a été suggérée directement par Dieu et qu'il n'a pas de complice. Il est condamné à mort par le tribunal (lausannois) des bourgeois et citoyens, et décapité le 24 avril au gibet de Vidy.

Le mémorial érigé dans le parc Louis-Bourget de Vidy.

Davel devient symbole patriotique après l'autonomie du canton en 1803. Aussi, le gouvernement cantonal commande-t-il un tableau en 1846 à Charles Gleyre, peintre lausannois installé à Paris. Cette œuvre magistrale, exposée au palais de Rumine à Lausanne, sera détruite par le feu en raison d'un acte de vandalisme commis par un inconnu dans la nuit du .

Aujourd'hui, la section vaudoise de la société suisse d'étudiants de Zofingue commémore tous les le sacrifice du Major Davel par une marche retraçant son parcours le même jour de 1723, partant du château Saint-Maire de Lausanne et menant jusqu'au monument de Vidy, endroit où il fut exécuté. Un monument a été érigé en 1899 dans le parc Louis-Bourget à l'endroit même où se dressait jadis le gibet. Il porte l'inscription suivante : « Ici Davel donna sa vie pour son pays. 24 avril 1723 ».

En 1755 on retrouva sa tête tranchée conservée dans du formol chez un apothicaire de Lausanne[2].

Littérature

  • Gilbert Coutaz: "Davel, Jean Daniel Abraham". In: Dictionnaire historique de la Suisse .
  • Charles-François Landry, Jean-Daniel-Abraham Davel : Le patriote sans patrie, Orbe, Bernard Campiche, coll. « campoche », , 139 p. (ISBN 978-2-88241-310-9).
  • Gilbert Coutaz : "Étude historiographique et archivistique des documents de l'affaire Davel". In : Revue historique vaudoise, 97, 1989, pp. 21-56 .
  • Marianne Mercier-Campiche :L'affaire Davel, Lausanne : Aux Editions Ovaphil, 1970, 137 p.
  • Antonin Scherrer, Davel. Des brumes de l'oubli aux feux de l'opéra. 256 pages. Éditions Favre. 2020.

Sources

Références

  1. Éric Vatzbed, « Les trois morts du major Davel », sur le site du journal Le Temps, (consulté le ).
  2. Antonin Scherrer 2020 p. 4.

Liens externes

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