Abdoulaye Fadiga (BCEAO)

Abdoulaye Fadiga, né le et mort le , est un économiste ivoirien, premier gouverneur de la Banque centrale des États de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO)[1].

Pour les articles homonymes, voir Fadiga.

Ne doit pas être confondu avec Abdoulaye Fadiga (sport).

Abdoulaye Fadiga
Fonctions
1er Gouverneur de la BCEAO
Prédécesseur poste créé
Successeur Alassane Ouattara
Directeur général de la Caisse de stabilisation et de soutien des produits agricoles
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Tuba, AOF
Date de décès (à 53 ans)
Lieu de décès Dakar, Sénégal
Nationalité Ivoirien
Conjoints Matieni Doukoure
Enfants 4
Diplômé de Université de Bourgogne
Profession Economiste

Formation et études

Abdoulaye Fadiga nait le 10 mars 1935, à Touba en Côte d’Ivoire, de Bambadjan Fadiga, épicier issu d'une famille de commerçants, et de Manama née Bamba. Sa mère décède alors qu'il n'a que quatre ans. Dans un premier temps, Abdoulaye Fadiga fréquente l’école coranique. Puis à partir de 1943, il est inscrit à l’école primaire de Touba, puis de Bingerville. Il poursuit sa scolarité au collège classique d’Abidjan (actuel Lycée classique). Elève brillant, en octobre 1948, il décroche une bourse d'étude pour terminer son enseignement secondaire au lycée de Troyes en France, où il obtient le baccalauréat (série Philo) en 1954. Il entre à la faculté de droit et des sciences économiques de l’université de Bourgogne, où il obtient une licence de droit en 1957. Il achève ses études par une succession de diplômes d’études supérieures (DESS), d’économie politique en 1958, de sciences économiques en 1959 et de droit public en 1960[2]. Pendant ses études, il rejoint la Fédération des étudiants d'Afrique noire en France (FEANF), organisation étudiante se voulant fer de lance du panafricanisme.

Débuts professionnels

À sa sortie d'études, à 25 ans, repéré par le président Félix Houphouët-Boigny, Abdoulaye Fadiga commence sa carrière professionnelle comme secrétaire général de l’Organisation interafricaine du café (OIAC) à Paris, tout juste créée en décembre 1960. En 1962, il rentre en Côte d'Ivoire où il est nommé directeur général-adjoint de la Caisse de stabilisation et de soutien des produits agricoles (CSSPPA). À tout juste 33 ans, en 1968, il devient directeur général de l'institution. Il y prône notamment la diversification de la production agricole jusqu'alors centrée sur le café, vers la production du caco, du coton, des oléagineux, de la banane et de l'ananas.

Gouverneur de la BCEAO

Le 15 décembre 1974, Abdoulaye Fadiga est nommé premier gouverneur de la Banque centrale des États de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO) par le Conseil des ministres de l’Union monétaire ouest-africaine (UMOA) réuni à Ouagadougou ; puis il prête serment et est installé officiellement dans ses fonctions le 10 février 1975[3].

Dans le contexte de sortie de la Mauritanie de l'UMOA et de la réforme de l'institution monétaire, Abdoulaye Fadiga, en charge de sa mise en œuvre, s'efforce d'africaniser la structure et le fonctionnement de l'institution issue de la colonisation, notamment en réduisant le poids et la place de la France. Dès le 14 février 1975, il commence la restructuration de la banque centrale par l'africanisation du personnel, en se séparant de cadres français, jusqu'à présent nombreux au sein de l'institution, dont le siège se situe alors 29 rue du Colisée à Paris. Il recrute Alassane Ouattara, comme conseiller spécial, et réorganise les services centraux de la banque en sept directions centrales dirigées par des africains ressortissants de l'Union, dont entre autres Charles Konan Banny. À la tête des directions nationales, il recrute notamment Lamine Diabaté et Boukary Adji.

Dans l'élan de la restructuration de la banque, Abdoulaye Fadiga accélère le transfert du siège de la BCEAO de Paris à Dakar, qui est effectué le 1er juillet 1978. Le siège est inauguré le 26 mai 1979, en présence de tous les chef d'État de l'UEMOA. Parallèlement, il inscrit au cœur de l'action de la banque la promotion d’une élite africaine formée suivant les meilleurs standards internationaux ; en créant le Centre ouest-africain de formation et d'études bancaire (COFEB), jouxtant le siège de la BCEAO à Dakar, inauguré le 3 octobre 1977[2].

Panafricaniste, attaché á l’intégration économique et monétaire des pays de l'UMOA et marqué par le départ de la Mauritanie, Abdoulaye Fadiga encourage l'adhésion du Mali à l'Union le 14 février 1984.

Après quatorze années au poste de gouverneur de la BCEAO, Abdoulaye Fadiga meurt le 11 octobre 1988, à l’âge de 53 ans. Sa dépouille est transportée de Dakar en Côte d'Ivoire par l'avion présidentiel, afin que les honneurs lui soient rendus à Abidjan puis à Man.

Hommages

Quelques mois après sa mort, le 10 juin 1989 la ville de Dakar rebaptise l’avenue où est établi le siège de la BCEAO "Avenue Abdoulaye Fadiga"[4].

En mars 2008, BCEAO lance un concours pour promouvoir la recherche économique au sein des États membres de l'Union économique et monétaire ouest-africaine, qu'elle baptise « Prix Abdoulaye Fadiga pour la promotion de la recherche économique »[5]. Doté de dix millions de francs CFA, le prix récompense un travail de recherche original portant sur un sujet d’ordre économique, monétaire ou financier présentant un intérêt scientifique avéré pour les États membres de l’UEMOA et pour la BCEAO[6].

Une salle de réunion du ministère de l'Économie et des Finance à Paris est renommée en l'honneur d'Abdoulaye Fadiga, en octobre 2012, en présence du ministre Pierre Moscovici et du président Alassane Ouattara[7].

Articles connexes

Notes et références

  1. « Abdoulaye FADIGA », sur bceao.int
  2. BCEAO, « Abdoulaye Fadiga », sur www.bceao.int (consulté le )
  3. « LE PREMIER GOUVERNEUR AFRICAIN DE LA BANQUE CENTRALE DES ÉTATS DE L'AFRIQUE DE L'OUEST A PRIS SES FONCTIONS. », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
  4. Khalifa Ababacar Gaye, « AUJOURD’HUI : 10 juin 1989, inauguration de l’Avenue Abdoulaye Fadiga, premier gouverneur de la Bceao », sur Senenews - Actualité au Sénégal, Politique, Économie, Sport (consulté le )
  5. Lassina Fabrice Sanou, « Afrique de l'Ouest : La BCEAO lance le concours Abdoulaye Fadiga », sur allafrica.com, (consulté le )
  6. BCEAO, « Lancement de l’édition 2020 du Prix Abdoulaye Fadiga », sur www.bceao.int (consulté le )
  7. « Déclaration de M. Pierre Moscovici, ministre de l'économie et des finances, sur les relations passées et à venir de la France avec les pays africains membres de la zone franc, Paris le 5 octobre 2012. », sur Vie publique.fr (consulté le )
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