Abbaye de Léoncel

L'abbaye Sainte-Marie de Léoncel était une abbaye cistercienne française fondée en 1137 à Léoncel, commune française, située dans le département de la Drôme et la région Rhône-Alpes.

Abbaye de Léoncel

Vue générale de l'abbaye

Diocèse Diocèse de Valence
Patronage Notre-Dame
Numéro d'ordre (selon Janauschek) CXIV (114)[1]
Fondation 1137
Origine religieuse XIIe siècle
Dissolution 1790
Abbaye-mère Abbaye de Bonnevaux
Congrégation Ordre cistercien
Période ou style
Protection  Classé MH (1840)[2]

Coordonnées 44° 54′ 41″ nord, 5° 11′ 37″ est
Pays France
Département Drôme
Commune Léoncel
Géolocalisation sur la carte : Rhône-Alpes
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Drôme

L'église abbatiale a été classée monument historique en 1840[2].

Présentation

Des moines de l'Abbaye de Bonnevaux sont à l'origine de sa fondation en 1137, à 900 m d'altitude dans un val du Vercors. Les cols donnant accès à la plaine de Valence, la proximité du col de la Bataille et du partage des eaux entre Isère et Drôme soulignent la qualité de la situation.
Commencée au milieu du XIIe siècle, consacrée en 1188, l'église fit en réalité l'objet de plusieurs campagnes enchaînées jusque vers 1230.
Elle propose une transition entre l'art roman dépouillé et robuste du chœur et les élans pré-gothiques de la nef.
Les éléments du chœur, abside et absidioles voûtées en cul-de-four, transept aux voûtes en plein cintre sans arc ni moulure, croisée portant coupole sur trompes, traduisent l'influence de l'art roman provençal. Les collatéraux, en berceau rampant, manifestent aussi une grande sobriété. Par contre les cinq travées du vaisseau central, voûtées en croisées d'ogives, affichent un art plus savant, en partie sous influence bourguignonne et auvergnate.
De fortes piles supportent les arcatures brisées des élévations latérales et, indirectement, les retombées des voûtes en porte-à-faux sur des colonnes engagées et ornées de chapiteaux.

À l'extérieur, on remarque surtout l'harmonie du chevet autour de l'abside pentagonale et le clocher de type alpin à deux étages, fort bien équilibré.

En 1389-1390, Raymond de Turenne ravage l'abbaye ; l'église reste seule debout. Le cloître, sauf la galerie orientale, et l'aile des convers ne furent pas relevés.

En 1681, l'abbaye est soumise au régime de la commende.

L'absentéisme des abbés, le refus de l'effort de réforme consenti ailleurs, la faiblesse du recrutement et plusieurs conflits de voisinage expliquent ou illustrent le déclin aux XVIIe et XVIIIe siècles. Mais les moines ne cessèrent de porter attention à leur monastère, surtout lorsque le partage des menses eut restreint leur accès à la plaine. Ils modifièrent la façade occidentale de l'église, le service paroissial suscitant l'ouverture du portail central et la fermeture des portes latérales. Ils refirent la coupole en élargissant l'oculus, remontèrent la clocher, reprirent le chevet, renforcèrent le mur gouttereau nord avec des contreforts. L'aile des moines fut remaniée et on acheva vers 1730 un bâtiment d'habitation, parallèle à l'église.
En 1777, après enquête, la Commission des réguliers décide la suppression de la communauté monastique de Léoncel dont les trois derniers religieux menaient une vie qui n'avait plus rien de religieuse, mais l'abbaye est maintenue.
En 1789, il n'y a plus que quatre moines, la Révolution mit un terme à la présence cistercienne, et l'abbatiale devint église paroissiale en 1790.

Le moine cistercien Dom Gauthey, connu pour ses travaux sur la communication à distance par tube, qui intéressèrent Condorcet et l'Académie des Sciences en 1782, faisait partie, en 1788-1789 de la communauté de l'abbaye de Léoncel, mais on ne sait pas si il y résidait.

Architecture et description

Filiation et dépendances

L'abbaye est fille de Bonnevaux.

Notes et références

  1. (la) Leopold Janauschek, Originum Cisterciensium : in quo, praemissis congregationum domiciliis adjectisque tabulis chronologico-genealogicis, veterum abbatiarum a monachis habitatarum fundationes ad fidem antiquissimorum fontium primus descripsit, t. I, Vienne, Puthod, , 491 p. (lire en ligne), p. 139-140.
  2. Notice no PA00116972, base Mérimée, ministère français de la Culture

Voir aussi

Sources et bibliographie

  • Thérèse Sclafert, Le Haut Dauphiné au Moyen Âge, Paris, Société anonyme du Recueil Sirey, 1926, XIX-765 pages [lir en ligne sir gallica].
  • Michel Wullschleger, « Léoncel, abbaye de montagne », Dossiers d'archéologie, no 234, , p. 74-75
  • F. Flavigny, « La construction de l'église abbatiale de Léoncel », Cahiers de Léoncel, no 5, , p. 42-49
  • J. Tardieu, « L'église abbatiale de Léoncel, l'archéologie monumentale, pour une nouvelle lectures des élévations », Cahiers de Léoncel, vol. 10, , p. 76-89
  • André Lange, "Dom Gauthey : faits et mythologies sur le "moine français inventeur du téléphone", Site Histoire de la télévision.

Articles connexes

Liens externes

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