Aas
Aas est une ancienne commune française du département des Pyrénées-Atlantiques. En 1861, la commune est absorbée par les Eaux-Bonnes. C'est aujourd'hui un village d'une centaine d'habitants.
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Géographie
Accroché sur les flancs de la Montagne Verte, le village d'Aas fait face au massif du Gourzy et au pic de Ger, surplombant la commune de Laruns et le village d'Eaux-Bonnes.
Toponymie
Le toponyme Aas apparaît sous les formes Aas et As (1328[1] pour les deux formes, traité d'Ossau - Val de Tena), Haas (1343[2], hommages de Béarn[3]), Ahas-en-Ossau (1384[2], notaires de Navarrenx[4]), Saint-Laurent-d'Aas (1654[2], insinuations du diocèse d'Oloron[5]), Aas (XVIIIe siècle[1], carte de Cassini) et Aast (1801[6], Bulletin des Lois).
Il a une racine basco-aquitaine aitz, pointe rocheuse[1].
Histoire
En 1090, Aas comptait 15 feux. En 1385[2], 13 familles sont toujours répertoriées. Il faudra attendre l'essor des Eaux-Bonnes à la fin du XIXe siècle pour que le village atteigne une quarantaine de maisons et une dizaine de granges.
Ses habitants étaient autrefois réputés pour leur rudesse; on les surnommait en patois les « queyos », car on disait d'eux qu'ils avaient l'habitude d'accueillir les étrangers à coup de cailloux (ou « queyos » en occitan).
Démographie
Le pastoralisme
En haute vallée d’Ossau, le terrain accidenté, l’altitude et les conditions climatiques ne permettent pas une culture de primeurs, de céréales, ou de légumes telle que l’on puisse la commercialiser.
Par contre les pâturages de la basse et de la haute montagne favorisent l’élevage de vaches et surtout de brebis et de chèvres capables de se contenter de l’herbe rase des hauteurs.
La devette
La devette, c’est-à-dire le transit des bêtes de la basse à la haute montagne (plaine de Gourette et du Plateau de Ley) durant le mois de juin, leur retour de fin août à octobre et leur départ pour la plaine pour l’hiver, répondait de longue date à une nécessité économique. Malgré l’importance réduite du cheptel, les prairies entourant le village ne pouvaient assurer à la fois l’alimentation des bêtes durant l’été et engranger le fourrage nécessaire au passage de l’hiver.
Le déplacement des troupeaux était de ce fait à la fois nécessaire et sévèrement organisé. Les dates étaient décidées par le conseil municipal afin d’éviter une montée trop précoce qui aurait détérioré les prairies d’altitude avant la repousse complète des herbages.
De juin à octobre, les bergers vivaient dans les cabanes de pierres sèches du plateau et consacraient leur temps à l’entretien du troupeau et à la production du fromage. Un troupeau moyen produisait 3 fromages par jour en juin et un par jour à partir de juillet.
Les bergers étaient ravitaillés par les gens du village qui s’occupaient de leur côté des moissons.
La devette a été abandonnée dans les années 1980 sur le territoire de la commune des Eaux-Bonnes.
La transhumance
À la Toussaint les troupeaux étaient conduits sur les pâturages de plaine pour y passer l’hiver, c’était la transhumance. Si la majorité des troupeaux s’arrêtaient au nord de Pau, sur la plaine du Pont-Long appartenant à la commune, certains continuaient jusqu’en Gironde, afin de nettoyer et de fertiliser le vignoble bordelais après les vendanges. Cela représentait une semaine de marche.
Au mois de juin suivant, les troupeaux remontaient vers le village pour une nouvelle devette[7].
Les siffleurs
Particularité du village, les habitants avaient l'habitude de communiquer en sifflant d'un flanc de vallée à un autre. En effet, la vallée forme un véritable guide d'onde permettant d'utiliser ce mode de communication entre les pâturages et le village.
Il s'agit d'un langage (le langage sifflé) assez complexe qui s'est transmis de génération en génération. Ce langage sifflé est à base d'occitan gascon du Béarn. L'apparition de nouvelles techniques de communication fit disparaître ce langage devenu obsolète mais qui fit pourtant l'objet d'études dans les années 1950[8].
Bibliographie
- René Arripe, Les siffleurs d'Aas, 1984, Imprimerie de la Monnaie, Pau.
- Les bergers siffleurs d’Aas : "Pyrénées Magazine", no 84, novembre-.
- René Arripe, Gourette d’hier et d’aujourd’hui – 1994
- "Élémentaire, mon cher Einstein", émission diffusée sur la RTBF en 1979, interroge le Professeur René-Guy Busnel, spécialiste en physiologie acoustique de l’Institut des Hautes Etudes de Paris sur ce particularisme. A cette occasion, des bergers du Béarn échangent en studio un langage sifflé.
Notes
- Michel Grosclaude (préf. Pierre Bec), Dictionnaire toponymique des communes du Béarn, Pau, Escòla Gaston Febus, , 416 p. (ISBN 9782350680057, notice BnF no FRBNF35515059), p. 137.
- Paul Raymond, Dictionnaire topographique du département des Basses-Pyrénées, Paris, Imprimerie Impériale, , 208 p. (notice BnF no FRBNF31182570, lire en ligne).
- Manuscrit de 1343 - Archives des Pyrénées-Atlantiques
- Notaires de Navarrenx - Archives des Pyrénées-Atlantiques
- Insinuations du diocèse d'Oloron, Archives départementales des Pyrénées-Atlantiques, manuscrits du xviie siècle.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui, « Notice communale : Aas », sur ehess.fr, École des hautes études en sciences sociales (consulté le ).
- Source : Les informations sur le pastoralisme à Aas sont tirées de l’étude très documentée de René Arripe (dont la famille était originaire d'Aas) : Gourette d’hier et d’aujourd’hui – 1994 – pp11 à 20.
- Jean-Marc Faure, « Le langage sifflé d’Aas désormais enseigné à l’université de Pau », La république des Pyrénées, (lire en ligne).
Pour approfondir
Articles connexes
Liens externes
- Les siffleurs des Pyrénées (avec un enregistrement de siffleur des années 1960)
- Informations provenant de la base de données Mérimée des monuments historiques , ainsi que des photographies du village sur le forum Ossau.net
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