Aït Oumalou (Maroc)

Le terme Aït Oumalou avait été mentionné pour la première fois par le géographe marocain Al Idrissi[1] pour désigner une partie des Amazighs qui peuplaient le contrefort du Moyen Atlas central anciennement connu sous le nom de Fazaz[2].

Ne doit pas être confondu avec Aït Oumalou (Algérie).

À ne pas confondre avec les Aït Oumalou de l'Algérie, qui est une tribu berbère de grande Kabylie, et les Aït Atta n'Oumalou du Maroc.

Qui sont les Aït Oumalous ?

Amalou (Imoula au pluriel) est un mot berbère[3] qui signifie « ombre ». Il s'agit d'un anthroponyme utilisé pour désigner les peuplements amazighs du Moyen-Atlas central, qui habitent le « versant ombrageux » du contrefort moyen atlasique central, un milieu escarpé : boisé aux accès difficiles et climat rude qui forgera le tempérament tenace de la personnalité amazighe ; les Ait Oumalous[4] étaient réputés indomptables, avides d'indépendance, ce qui explique leur haine aux facteurs étrangers à leur communauté.
Dans l'organisation sociale berbère, le terme confédération, correspond à la réunion de plusieurs tribus, cette confédération n'a ni la communauté d'origine, ni l'unité suffisante pour constituer un rouage administratif fixe et durable. Cela est si vrai que la langue berbère n'a pas réservé un mot spécial pour désigner la confédération. Elle subit forcément les fluctuations de la politique locale, influencée par des facteurs extrinsèques à savoir l'autorité des sultans, des Zaouias et l'ambition des chefs locaux le cas de Mouha Ou Hammou Zayani. Il faut faire observer que, généralement, des raisons politiques seules déterminent les tribus à se grouper en confédération.
Il n'est pas aisé de faire une classification claire sur les tribus du Moyen-Atlas qui relèvent de la confédération des Ait Oumalou, mais on peut citer les grandes tribus qui peuplaient cette contrée longtemps méconnue par les historiens du passé et du présent :

  • La confédération des Zayans.
  • La confédération Aït M'Guild (arabisée en Beni M'guild) (grande tribu amazighe occupant une aire géographique prenant en écharpe le Moyen Atlas central, depuis la vallée de la Haute Moulouya jusqu’aux plateaux situés au Sud de Meknés.)
  • La confédération Ait Youssi[5]
  • Confederation Aït Idrassen  :
    • Mejjat (Imejadh)
    • Aït Ndhir (arabisée Beni M'Tir,) tribu dont la composition est encore controversée par les historiens. Elle est cependant généralement dite divisée en deux demis composés de 5 cinquièmes (5 sous-tribus), divisés eux-mêmes en plusieurs Douars de plusieurs familles. Ainsi nous avons[6],[7],[8] :
      • 1er cinquième :
        • Aït Ayache
        • Aït Bourzouïne
        • Aït Lahsen ou Ch'aib
        • Aït Sliman
        • Iqeddaren
      • 2e cinquième :
        • Aït Boubidmane
        • Aït Hammad
        • Aït Harzellah
        • Aït Naâmane
        • Aït Ouallal (des Aït ’Atta)
        • Aït Ourtindi
    • Ayt Sadden
    • Ayt Yemmour (aussi transcrite Yummur ou Ymmour).
    • Ayt Wallal
    • Ayt Wafella
    • Imelwan
  • La conféderation des Guerrouanes ou Iguerouane  : composée des sous-tribus suivantes :
    • Les Aït Ali Ou Daoud,
    • Les Aït Msafer et les Aït Mahdi,
    • Les Aït Izarraren,
    • Les Aït Tsidi,
    • Les Aït Saïd ou Moussa,
    • Les Igourramen,
    • Les Aït Abdesslam,
    • Les Aït Ali ou Moussa,
    • Les Aït Berrechni,
  • La conféderation des Ait Roboa[9] Présent à beni-mellal
  • La conféderation des Ait Seri[10], Aït Ouirra dont la capitale est la ville d'El Ksiba qui avait subi un massacre par les légionnaire du colonel Charles Mangin en 1912-1913 [11].
  • Les Zemmours dont la capitale est Khémisset. À noter qu'une partie des Zayans les Ait Ammer avait été rajoutée aux Zammouris pendant la colonisation.
  • La grande tribu d'Ichkirn : est une sous confédération[12] des Ait Oumalous répartis en cinq grandes tribus Imzinaten, les Ait Yacoub Ou Issa, Ait Mechane ( ElKbab) les Ait Hmad Ou Issa, Aitït Ishak et d'Aït Ihand .
  • Les tribus limitrophes du territoire Ait Oumalou appartennent au groupe Beraber selon Al Idrissi[13].
  • Béni Oouraïne ,occupe une grande partie du Moyen Atlas oriental;Amazighe d'origine Zénète[14].
  • la confédération d'Aït Yafelman : Aït Yahia, Aït Oufalla ,, Aït Izdeg, Aït Merghad et Aït Hdiddou[15].
  • Confédération des Ait Atta[16], exemplaires au niveau de l'organisation socio-politique, cette tribu fut la dernière à se soumettre, en 1934[17].

Ces trois confédérations, avant le débarquement des colons français, étaient en perpétuelle lutte pour les pâturages, les points d'eaux et les infractions coutumières touchant l'honneur de la tribu — c'est ce qu'on appelle les guerres inter-tribales. Faute de gouvernement central organisé, ces trois confédérations vivaient dans l'anarchie — autrement dit Siba. Cette instabilité sociale découle de l'environnement politique international, et dure depuis la chute du royaume mauresque d'Espagne. Depuis lors, on assiste à de grands mouvements en masse des populations. Le Maroc est devenu la cible privilégiée des nouvelles puissances européennes montantes, notamment l'Espagne, le Portugal et la France, qui cherchent à disloquer le Maroc à partir du XVIIe siècle, et jusqu'au XIXe siècle. Les populations berbères, surtout celles du Moyen Atlas, se retirent dans les contrées difficiles d'accès, ce qui défavorisera leur développement à tous les niveaux.

Histoire

Le premier à avoir mentionné le terme Ait Oumalou était le géographe maocain Charif Al Idrissi;qui représentaient un ensemble des peuples Amazighes de mème souche qui occupaient un immense territoire compris entre Tadla au sud et Sefrou au nord , il n'est pas aisé de donner des précisions sur l'aire géographique qu'ils occupaient ainsi les divers confédérations tribales . l'histoire de cette confédération est peu connue,mais elle avait subi des attaques depuis le XIe siècle par les Almoravides puis par les sultans Alaouites notamment Moulay Yazid,Moulay Ismaïl et son fils Abdallah ben Ismaïl[18] dans le cadre de lutte contre l'influence de la Zaouia de Dila sous la conduite du célèbre marabout Boubker Amhaouche[19],maitre incontesté du Moyen Atlas[20].

Bibliographie

  • Histoire du Maghreb : page 361

Références

  1. Costumes du Maroc Par Jean Besancenot Page 56
  2. Bulletin de la Société de géographie d'Alger et de l'Afrique Page 490
  3. Le termes Amalou
  4. Ait Oumalou:Coutumes du Maroc
  5. Aire géographique des Ait Youssi
  6. Taghbaloute Aziz, Le Fellah Marocain : l'exemple d'une tribu berbere : les Beni M'Tir ; du XIXe Siecle jusqu'a a nos jours, Université de Saint-Etienne, , 369 p. (ISBN 978-2-86272-031-9, présentation en ligne)
  7. Centre de recherches historiques (Saint-Etienne) et Université de Saint-Etienne Centre de recherches historiques, Etudes d'Histoire n°3, Université de Saint-Etienne (lire en ligne)
  8. Peyron, M., « Dila‘ », Encyclopédie berbère, no 15, (ISSN 1015-7344, lire en ligne, consulté le )
  9. Ait Roboa est une tribu berbère
  10. Aire géographique de la tribu Ait Seri
  11. À la conquête du Maroc Sud avec la colonne Mangin, 1912-1913
  12. Ichqern: Encyclopédie berbère
  13. Costumes du Maroc Par Jean Besancenot Page ...
  14. Notes sur les tribus du Maroc oriental Page 19
  15. Voyages au Maroc (1899-1901) [articleM. de Segonzac]
  16. La tribu des Aït Atta
  17. Ait Atta redoutables guerriers entre l'oubli et découverte
  18. Histoire du Maghreb page 358
  19. Archives marocaines voir page 98
  20. Archives marocaines page 389
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