91e régiment d'infanterie (France)

Le 91e régiment d'infanterie (91e RI) est un régiment d'infanterie de l'Armée de terre française, à double héritage, créé sous la Révolution à partir du régiment de Barrois, un régiment français d'Ancien Régime, et du 16e régiment d'infanterie légère créé à partir des éléments provenant de la dissolution des 2e, 3e et 4e bataillons de volontaires de Corse et d'effectifs divers levés en Corse[1].

91e régiment d’infanterie

Insigne régimentaire du 91e régiment d’infanterie.

Création 1692
Dissolution 1962
Pays France
Branche Armée de terre
Type Régiment d'infanterie
Rôle Infanterie
Devise Tué oui - Vaincu Jamais / Sans Peur et Sans Reproche
Inscriptions
sur l’emblème
Iéna 1806
Eylau 1807
Sébastopol 1855
Solférino 1859
La Marne 1914
Argonne 1915
L'Aisne 1917-1918
Anniversaire Saint-Maurice

Fête: 8 septembre (1855, Sébastopol)

Guerres Guerre de 1870
Première Guerre mondiale
Fourragères aux couleurs du ruban de la Croix de guerre 1914-1918
Décorations Croix de guerre 1914-1918
Deux palmes
insigne de béret d'infanterie

Création et différentes dénominations

Le 90e régiment d’infanterie a la particularité, comme tous les régiments d’infanterie portant un numéro entre le 76e et le 99e, d’être l'héritier des traditions de deux régiments : le 91e régiment d'infanterie de ligne, et le 16e régiment d'infanterie légère.

Colonels / Chef de brigade

  • 1854 - 1855 : colonel Picard
  • 1855 : Lieutenant-colonel Alfred-Alexandre-Cécile Becquet de Sonnay[2].
  • Colonel Daguerre (1870)
  • -  : Colonel Anatole Louis Adrien Blondin.
  • -  : Colonel Ballard.
  • -  : Colonel Guillaume.
  • -  : Colonel Germain.
  • 1934-1936 : colonel Boucher
  • ...
  • 1939-1940 : lieutenant-colonel Jacques

Historique des garnisons, expéditions, combats et batailles du 91e RI

Monument à Charleville.

Ancien Régime

Ligue d'Augsbourg 1692-1697 - Succession d'Espagne 1701-1713 - Rhin 1734 - Succession d'Autriche 1740-1748 - guerre de Sept Ans 1756-1763.

Guerres de la Révolution et de l'Empire

Second Empire

Le décret du 24 octobre 1854 réorganise les régiments d'infanterie légère les corps de l'armée française. A cet effet le 16e régiment d'infanterie légère prend le numéro 91 et devient le 91e régiment d'infanterie de ligne.

  • Le  : Prise de Sébastopol : 91e de Ligne

« A l'assaut de Malakoff, le drapeau avait été planté au-dessus d'une poudrière. Tout à coup retentit une terrible explosion, la poudrière venait de sauter. Le parapet est renversé dans le fossé et le drapeau enseveli dans le gouffre. Neuf officiers disparaissent sous cette avalanche qui écrase également une partie des défenseurs de la courtine. Dès qu'il fit jour, les survivants creusèrent le sol pour déterrer le drapeau. L'aigle reparut enfin entre les mains crispées du porte-drapeau Ganichon qui, même en mourant, n'avait pas voulu s'en dessaisir »[réf. nécessaire].

Ce , le 91e de ligne était exceptionnellement commandé par le lieutenant-colonel de Sonnay (Alfred-Alexandre-Cécile Becquet de Sonnay né à Cravant le , promu général de brigade le ) qui, refoulant les colonnes russes, s'installe dans la courtine du Redan de Malakoff et combat toute la journée. À l'issue de ce combat, le régiment ne comptait plus que 296 hommes valides et 5 officiers parmi lesquels le lieutenant-colonel de Sonnay blessé au bras et dont la croix d'officier de la Légion d'honneur avait été brisée sur sa poitrine. Chaque année il célébrait religieusement l'anniversaire de cette journée.
" Soldats du 91e ! À nous Sébastopol. À nous Malakoff !" Colonel Picard, 1855[1].

« Prenant comme objectif la tour de Solférino, le 91e refoule les tirailleurs ennemis. Le sous-lieutenant de Guiseuil venait de planter le drapeau du régiment sur le terrain conquis lorsque l'arrivée des réserves autrichiennes arrête les progrès de nos troupes. Le porte-drapeau tombe grièvement blessé ; le drapeau, brisé par la mitraille, est ramassé par le sous-lieutenant Tollet qui est aussitôt frappé à mort. Le brave sergent Bourraqui, dit "La Guerre", prend des mains du mourant le précieux trophée mais il est blessé à son tour. Une lutte corps à corps avec les Autrichiens s'engage autour du drapeau qui est enfin sauvé grâce au dévouement des quelques hommes qui l'entouraient » [réf. nécessaire].

1870 à 1914

« Le 91e se maintient toute la journée au nord de Vionville et tient en respect les Allemands qui tentent de déboucher de ce village. À la fin de la journée, le régiment, chargé par des masses de cavalerie, soutient bravement leur choc. Un moment, entouré par un gros de cavaliers, le drapeau allait être arraché des mains du sous-lieutenant Vial. Ce brave officier, qui devait mourir le lendemain à Saint-Privat, abat d'un coup de revolver le hussard qui a saisi l'aigle, pendant que la garde du drapeau repousse à la baïonnette les cavaliers qui l'entourent. Le régiment eut 10 officiers et 300 hommes hors de combat. Le colonel Daguerre reçut deux blessures » [réf. nécessaire]

Première Guerre mondiale

En casernement : Mézières ; 7e brigade d’infanterie ; 4e DI ; 2e corps d’armée. Il met sur pied le 291e régiment d’infanterie.

Rattachements :

1914

bataille des frontières à Neufchâteau en Belgique en août. Bataille de la Marne en septembre.

1915

Argonne [3] : le , dans la forêt d'Argonne, le général Bruno von Mudra lance une offensive qui surprend totalement les unités qui lui font face. Le bombardement est d'une violence inouie et préfigure celui de la bataille de Verdun. Les gaz sont également employés, de même que les lance-flammes. Grâce à une tactique d'infiltration, les Allemands parviennent à enfoncer le front et à encercler plusieurs unités françaises. Parmi les unités qui subiront l'attaque on note la présence des 72e RI, 131e RI, 91e RI, 76e RI, 30e Territorial
" A défendu, de à , avec une superbe opiniâtreté, le bois de la Gruerie, opposant un mur infranchissable, au prix de pertes sanglantes, à un ennemi, disposant de moyens très supérieurs. "Citation, 1918[1]. Fête : en souvenir de Sébastopol 1855[1].

1916

En, il débarque à Maricourt, et sur la ligne de front vers Chipilly dans la Somme.

En décembre, il débarque en Algérie, à Skikda, pour être cantonné à Batna.

1917

Retour d'Algérie vers la France le .

L'unité est incorporé à la 87e division d'infanterie (France) commandée par le général Paul-Hippolyte Arlabosse.

L'Aisne.

1918

L'Aisne.

Seconde Guerre mondiale

Plaque en l'honneur du 91e sur une caserne de Givet, aujourd'hui disparue.

Drôle de guerre

Le 91e régiment d'infanterie est l'un des trois régiments d'infanterie de la 3e division d'infanterie motorisée, cette division est placée en réserve de la 2e armée[4] qui doit en premier lieu protéger la ligne Maginot d'une manœuvre de contournement.

Bataille de France

49e bataillon de chars de combat le au : À 20 h 45 (jour?), le bataillon est établi en stationnement gardé au sud de Stonne, lorsqu'il est avisé que l'ordre primitif est annulé. Il est mis à la disposition du 91e régiment d’infanterie motorisée sous les ordres du lieutenant-colonel Jacques (sous-secteur ouest de la 3e DIM) dans les conditions suivantes :

  • une Compagnie (1re), doit se porter dans la région nord-est de la ferme de la Tuilerie (route Tanay-Chemery) ;
  • une Compagnie (2e) vers le château du Mont-Dieu. Le , des missions d'appui sur les bois du Mont-Dieu sont effectuées au profit du 91eRIM ;
  • une Compagnie (3e), vers la Grange au Mont.

PC BCC, Ferme de la Tuilerie avec PC 91e RIM.

Le bataillon reçoit le renfort de cinq chars du 45e BCC (trois de la 1re et deux de la 2e).

Le - Au matin le bataillon reçoit l'ordre d'occuper défensivement le bois du Mont-des-Grues (km est de Brieulles-sur-Bar).

Dans l'après-midi la 2e Cie exécute plusieurs contre-attaques locales avec les 51e, 67e et 91e RIM empêchant leur encerclement et infligeant à l'ennemi des pertes sévères.

Les éléments combattants sont prisonniers, ainsi que leur chef de corps le lieutenant-colonel Jacques, le .

1945 à nos jours

Le 91e RI est au camp militaire de Frileuse à Beynes (Yvelines).

Drapeau du régiment et Décorations

Son drapeau porte les inscriptions suivantes[5] :

Fourragère aux couleurs de la Croix de guerre 1914-1918

sa cravate porte la Croix de guerre 1914-1918 avec deux citations à l'ordre de l'armée.

Il a le droit au port de la fourragère aux couleurs du ruban de la croix de guerre 1914-1918.

Devise

Tué oui - Vaincu Jamais / Sans Peur et Sans Reproche

Personnalités

91e régiment d'infanterie

Refrain

Refrain : « Tu peux te fouiller, tu peux te fouiller. Si t'as, si t'as des poches. »[1].

Monument

Le monument du 91 RI est situé en bas du square du faubourg de Pierre à Mézières.

Le monument du 91 R.I. situé dans les bois du Mont-Dieu, pour les combats de 1940 à Stonne.

Notes et références

  1. Recueil d'Historiques de l'Infanterie Française du Général Andolenko- 1969
  2. Lieutenant-colonel au 91e régiment d'infanterie de ligne en 1855 : Alfred-Alexandre-Cécile Becquet de Sonnay né à Cravant le 9 septembre 1811. La guerre de Crimée était à peine commencée que deux fois en l'espace de dix jours il est cité à l'ordre de l'armée, et reçoit la croix d'officier de la Légion d'honneur avec le libellé suivant : "Étant de service de tranchée avec son bataillon dans la nuit du 13 au 14 mai, a repoussé, avec autant de vigueur que d'habileté dans le nouvel ouvrage, une attaque vigoureuse de la part des Russes." Nommé lieutenant-colonel à la suite de ce fait d'armes, il reçoit de nouveaux honneurs le 8 septembre 1855 (Cf. ci-après).
  3. Dr Chagnaud, Le 91e d'infanterie de Mézières - Société des Ecrivains Ardennais, 1959
  4. Jean-Yves Mary, Le corridor des Panzers : Par delà la Meuse 10 - 15 mai 1940, t. I, Bayeux, Heimdal, , 462 p. (ISBN 978-2-84048-270-3 et 2-84048-270-3), p. 443.
  5. Décision no 12350/SGA/DPMA/SHD/DAT du 14 septembre 2007 relative aux inscriptions de noms de batailles sur les drapeaux et étendards des corps de troupe de l'armée de terre, du service de santé des armées et du service des essences des armées, Bulletin officiel des armées, no 27, 9 novembre 2007

Voir aussi

Sources et bibliographie

  • À partir du Recueil d'Historiques de l'Infanterie Française (Général Andolenko - Eurimprim 1969)

Articles connexes

  • Armée et histoire militaire françaises
  • Portail de la Première Guerre mondiale
  • Portail de la Seconde Guerre mondiale
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