Ōishi Wasaburō

Ōishi Wasaburō (大石 和三郎 /ōiśi ŭasaburō/), né à Tosu (鳥栖) dans la préfecture de Saga (佐賀県, saga-ken), né le et mort le , météorologue et espérantiste japonais, est le fondateur de l'observation météorologique japonaise. Nommé directeur de l'observatoire météorologique de Tateno et de l'Institut japonais d'espéranto (JEI), il est surtout reconnu comme étant le tout premier découvreur, en 1926, des courants aériens de haute altitude connus désormais sous le nom de courant-jet. Ces études ont été publiées en esperanto, ce qui au contraire de ses attentes, a peut-être retardé la prise de conscience de cette découverte.

Courant-jet et espéranto

Il a écrit le premier rapport officiel de l'Observatoire Aérologique Japonais (écrit en 1926 dans la langue auxiliaire espéranto)[1]. Dans ce rapport (Raporto de Aerologia Observatorio de Tateno) les données étaient classées par saison et utilisées pour produire des profils aérologiques moyens par saisons. Le profil hivernal a permis la première mise en évidence des forts vents d'ouest persistants sur le Japon qui seront plus tard connus sous le nom de courant-jet. Pour atteindre le public étranger, Wasaburo Oishi a publié dix-neuf rapports entre 1926 et 1944, tous écrits en espéranto, soit au total 1 246 pages. Malheureusement, cette langue étant peu répandue chez les scientifiques, son travail est généralement passé inaperçu[2]. Wasaburo Ooishi n'était pas seulement le directeur de l'observatoire atmosphérique japonais Tateno mais aussi le directeur général de l'Institut japonais d'espéranto.[3]

Ses rapports ont été une source importante de terminologie scientifique en espéranto.

Seconde Guerre mondiale

Les études de Wasaburō sur le courant-jet ont permis au Japon d'attaquer l'Amérique du Nord à l'aide d'au moins 9 000 bombes incendiaires transportées par des ballons stratosphériques puis larguées par un mécanisme retardateur au-dessus des forêts américaines, le bois étant considéré comme un matériel stratégique, ainsi que des agents biologiques nocifs pour les humains ou pour le bétail[4]. Cette campagne de bombardement, appelée Projet Fugo, n'a vu que très peu de bombes atteindre leur cible, et leurs effets furent tenus secrets par les autorités des pays visés pour que les Japonais ne puissent connaître le résultat de leur campagne.

Ces courants forcèrent également les bombardiers Boeing B-29 Superfortress, pourtant prévus pour le bombardement de précision à 9 000 m d'altitude, à effectuer leur mission au-dessus du territoire japonais à 1 000 m.

Notes et références

  1. (eo) W. Ooishi, Raporto de la Aerologia Observatorio de Tateno, Aerological Observatory Report 1, Central Meteorological Observatory, Japan, 1926, 213 pages.
  2. (en) Rebecca Maksel, « Why was the discovery of the jet stream mostly ignored? Maybe because it was published in Esperanto. », Air & Space Magazine, (lire en ligne, consulté le ).
  3. Information for Interlinguists (IfI), vol. 2, no 4 (2/2018), p. 3, ISSN 2521-7461.
  4. Major Mathias Joost, « Le commandement aérien de l’ouest et les ballons japonais », Histoire, Département de la défense nationale (Canada) (consulté le ).
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