Phare de l'île Vierge
Le phare de l'île Vierge[alpha 1], est un phare maritime construit sur un îlot dénommé « île Vierge » à 1,4 km du lieu-dit de Kastell Ac'h, sur la côte bretonne. Il est situé dans le Finistère et dépend administrativement de la commune de Plouguerneau. Ce phare est classé au titre des monuments historiques depuis le [1],[2].
L'île Vierge
L'île Vierge (en breton : Enez-Werc'h) marque la limite orientale entre la Manche et la mer Celtique. Située à environ 1,4 km au nord du lieu-dit de Kastell Ac'h, elle relève de la commune de Plouguerneau. Sa superficie est de 6 ha.
L'île aurait été un ancien sanctuaire druidique[3]. Au XVe siècle, les frères mineurs cordeliers y fondèrent un couvent ; une partie des moines, « ce lieu estant devenu inhabitable à cause de sa stérilité et du peu de moyen qu'il y avoit de l'avictuailler de la grande terre »[4], quitta l'île pour fonder le monastère de Saint-François de Cuburien en 1531 ; d'autres y restèrent une soixantaine d'années avant de s'installer en 1509 à l'abbaye Notre-Dame-des-Anges à l'Aber Wrac'h. Le nom de l'île vient probablement du fait que la chapelle du couvent avait été dédiée à la Vierge Marie.
Par la suite, l'île Vierge sert de point de défense de la côte, avant d'être achetée en 1844, avec ses dépendances, son droit de pâture et de sécherie du goémon par l'État au sieur Goyon de Coëpel[5].
- La partie nord-ouest de l'île vue du sommet du phare.
- La partie sud-est de l'île vue du sommet du phare.
- Paysage de l'île : ancienne carrière ayant servi lors de la construction du grand phare.
- Rochers de l'île Vierge.
- Plouguerneau : le port de l'île Vierge.
- Le quai du port de l'île Vierge.
- Plouguerneau : écueils avoisinant l'île Vierge vus du sommet du grand phare (au premier plan, l'île Valan).
- Nids de goélands sur l'île.
- Goélands en période de nidification sur l'île.
- Goéland sur son nid.
Ancien phare
Construit entre 1842 et 1845 à partir de pierres granitiques prises sur place, c'est une tour carrée haute de 33 mètres, avec à sa base un bâtiment rectangulaire de deux étages. Servant, ainsi que le sémaphore de l'île Wrac'h et le feu du clocher de Plouguerneau à signaler l'entrée de l'Aber Wrac'h, il est allumé pour la première fois le . Son premier feu était un feu fixe blanc ayant une portée de 14 milles. Équipé selon le système de Fresnel, il fonctionna d'abord à l'huile de colza, puis aux huiles minérales.
Vers la fin du XIXe siècle, son manque de puissance et l'impossibilité d'installer un feu plus performant conduisirent à son remplacement par un plus grand édifice. Son feu resta en activité pendant la durée des travaux du phare actuel[6].
Il était aussi doté d'une corne de brume. Elle n'est plus en activité aujourd'hui. La sirène actuelle a 1 200 W de puissance.
L'ancien phare sert désormais d'amer.
Les logements de gardiennage y sont installés. Un radiophare complète l'installation.
- Le phare et la maison des gardiens.
- Le phare de 1845 vu du sommet du grand phare.
- Le sommet du phare de 1845 vu du sommet du grand phare.
Phare actuel
La construction du phare
Charles Le Goffic, dans la revue Le Monde illustré décrit le chantier :
« Sept maçons et dix-huit manœuvres participaient, en 1899, à la construction du phare. Les maçons viennent du Cap Sizun qui est renommé en Bretagne pour l'excellence de ses ouvriers. Payés à raison de 4 fr. 50 par jour, ils habitent l'île été comme hiver. L'entrepreneur des travaux, M. Le Corre, a fait construire pour eux des baraquements en planches (...). Une cantine est annexée aux baraquements : contre une faible somme mensuelle de huit francs, les maçons y font tremper leur soupe trois fois par jour. Quant aux manœuvres, qui sont presque tous des pêcheurs sans emploi, leur salaire varie entre 2 fr. et 2 fr. 50. La plupart sont de Plouguerneau ; ils apportent leurs provisions avec eux et une barque les ramène à terre chaque soir[7]. »
- La carrière de moellons au pied du phare.
- Travaux à 45 m au-dessus du sol.
- La cantine des ouvriers.
Les caractéristiques du phare
Construit de 1897 à 1902, d'une hauteur de 82,5 m, il est le 4e plus haut du monde[8]. Il balaie tout le nord du Finistère à 52 km à la ronde. L'intérieur est tapissé de 12 500 carreaux d'opaline provenant des usines Saint-Gobain.
C'est une tour à triple paroi, tronconique à l'extérieur, cylindrique à l'intérieur, en moellons de granit, sur un soubassement de pierre supportant une lanterne de grande taille.
Il y a au total 397 marches : 5 marches en granit à l'extérieur du phare pour passer du socle à la tour ; 360 marches suspendues en pierre de taille, toutes uniques et faites sur mesure, pour monter au sommet de la tour cylindrique ; 32 marches en fer pour atteindre la lanterne.
On peut visiter le grand phare, l'accès à l'île se faisant par bateau ou à pied (uniquement lors des grandes marées).
Il a été électrifié en 1956 et doté d'aérogénérateurs en 1967, ces derniers étant finalement retirés en 1994.
La dernière relève de gardiens a eu lieu le vendredi , après quoi le phare est devenu totalement automatisé. Il est télé-contrôlé depuis le phare du Créac'h sur l'île d'Ouessant[9].
- Avec le phare de 1845 (de couleur blanche) en arrière plan.
- Avec le phare de 1845 en arrière plan.
- La base et l'entrée.
- La partie sommitale.
- Galerie sommitale accessible au public.
- L'escalier intérieur.
- L'escalier intérieur.
- L'escalier intérieur : vue plongeante.
- Au soleil couchant, un peu visible sur la gauche.
Notes et références
Notes
- Typographie correspondant à une dénomination descriptive.
Références
- Notice no PA29000071, base Mérimée, ministère français de la Culture
- « Classement au titre des monuments historiques de plusieurs phares ou anciens phares du littoral », sur www.bretagne.pref.gouv.fr (consulté le )
- Benjamin Girard, "La Bretagne maritime", 1889, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5744832r/f240.image.r=Plouguerneau.langFR
- Albert Le Grand, " Les vies des saints de la Bretagne Armorique : ensemble un ample catalogue chronologique et historique des evesques d'icelle... et le catalogue de la pluspart des abbés, blazons de leurs armes et autres curieuses recherches..", 5e édition, 1901, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5038760/f1087.image.r=Cuburien?rk=751076;4
- http://www2.finistere.equipement.gouv.fr/spip29/mer/phares_balises/esm/ILEVIERGE.html « Copie archivée » (version du 27 mai 2015 sur l'Internet Archive)
- http://www2.finistere.equipement.gouv.fr/spip29/mer/phares_balises/esm/ILEVIERGE.html « Copie archivée » (version du 27 mai 2015 sur l'Internet Archive).
- Le Monde illustré du , consultable sur gallica.fr.
- Site de la DDE
- France Info, reportage du 4 octobre 2010
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Notice no IA29001157, sur Gertrude, base du service de l’Inventaire du patrimoine de la région Bretagne. Ensemble fortifié (Av 300), Ile Vierge (Plouguerneau)
- « Phare de l'Île Vierge », notice no IA29000448, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- « Phare de l’île Vierge », sur le site de la direction interrégionale de la Mer « Nord Atlantique - Manche ouest ».
- Phare de l'île Vierge (photographie aérienne).
- Les Archives nationales conservent, sous la cote CP/F/14/17513/48, trente plans des phares de l'île Vierge établis de 1840 à 1901.
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