Île Oak

L’île aux Chênes ou île Oak (Oak Island en anglais) est une île du comté de Lunemburg au sud de la province de Nouvelle-Écosse au Canada. Elle mesure 1,5 km de longueur, couvre une superficie de 0,57 km2 et s'élève jusqu'à 11 mètres au-dessus du niveau de la mer. L'île est une propriété privée et un permis est requis pour aller la visiter.

Île aux Chênes
Oak Island (en)

L'ile et son quai, Août 1931.
Géographie
Pays Canada
Localisation Baie de Mahone (Océan Atlantique)
Coordonnées 44° 31′ 00″ N, 64° 17′ 57″ O
Superficie 0,57 km2
Point culminant 11 m
Géologie Île continentale
Administration
Province Nouvelle-Écosse
Comté Lunenburg
Autres informations
Géolocalisation sur la carte : Canada
Île aux Chênes
Géolocalisation sur la carte : Nouvelle-Écosse
Île aux Chênes
Île au Canada

L'île est depuis plus de 200 ans convoitée par les chercheurs de trésor[1].

L'île et son mystèrieux trésor

Le mystère de l'île démarre en 1795[2] quand trois jeunes canadiens (Daniel Mc Ginnis, John Smith et Anthony Vaughan) y découvrent une poulie attachée à un arbre et une dépression dans le sol faisant penser à un trou comblé. Ils décident de creuser et tombent tout d’abord sur une couche de pierres puis à trois, six et neuf mètres sur des plates-formes en bois. La régularité de ces plates-formes laisse penser à ces jeunes gens que c’est une œuvre humaine et que ça a été créé pour dissimuler un trésor. Ils nomment ce trou le « money pit », le puits au trésor[1].

En 1804, Siméon Lynds forme la « Linds Syndicate » et reprend les fouilles abandonnées par les trois adolescents. Tout comme eux les ouvriers vont découvrir des plates-formes tous les trois mètres. À 27 m de profondeur, ils trouvent une pierre rectangulaire gravée de signes. Incapables de la déchiffrer, ils continuent à creuser jusqu’à 33 m soit la onzième plate-forme. C’est à partir de là que les problèmes commencent : dès le lendemain le puits est inondé jusqu’à 11 m, les chercheurs décident donc de remettre au printemps la poursuite de leurs fouilles. Lorsqu’ils reviennent ils creusent un puits parallèle à m de distance du premier et à 37 m, ils s’orientent vers le premier puits. Pour la seconde fois il y a inondation. Siméon Lynds est ruiné et il arrête là ses recherches[1],[3].

En 1849, c’est la Truro Company qui reprend les recherches mais plutôt que de creuser il est décidé de forer pour remonter des échantillons. On trouve du chêne, trois maillons en or d’une montre gousset et des fibres de coco (datées du 7e, voire du VIe siècle selon le National Research Council of Canada). À l’été 1850, un nouveau puits est creusé mais est lui aussi inondé tandis que le puits principal s’effondre. Il s’avère que l’eau d’inondation est salée. Après quelques recherches, on trouve une plage totalement artificielle à une centaine de mètres. Des conduits d’écoulement conduisent à l’entrée d’un tunnel qui est lui-même relié au puits au trésor, ce qui résout le mystère des inondations et rend le pompage inutile. La Truro Company abandonne donc ses travaux[1],[3].

En 1866, James Liechti[4], professeur de français et d'allemand et tuteur en langues modernes[5], à Dalhousie, déchiffre le message supposé transcrit depuis la pierre gravée trouvée par les ouvriers de la Linds. L'inscription était gravée en caractères Tifinagh, langue Amazigh d'Afrique du Nord mais le message est en anglais : « forty feet below two million pounds buried » (en français : « 40 pieds plus bas sont enterrées 2 millions de livres »). Cette pierre ayant été trouvée à 27 m au niveau de la 9e plateforme, le trésor serait caché 13 m plus bas, au niveau de la 13e plate-forme[1].

En 1909, un ingénieur et son jeune associé se rendent à Oak Island pour faire des fouilles. Il s’agit de Henry Bowdoin et de Franklin Delano Roosevelt. Ce dernier fut un chercheur de trésor avant d'être élu président des États-Unis en 1932[1].

En 1936, Gilbert Hedden découvre sur la plage une autre pierre gravée qui n’a pas été déchiffrée[1].

Depuis 1965, la majorité de l’île est la propriété de Dan Blankenship. En 1989, il fore jusqu’à 85 m de profondeur et remonte des morceaux de porcelaine. Il décide alors de filmer l’intérieur du puits et trouve à 75 m de profondeur un crâne et trois coffres qu'il n’arrive pas à extraire[1]

L’île aux chênes n’a plus de chênes que dans son nom. Après 200 ans de fouilles, elle ressemble en partie à un bourbier dans lequel il est difficile de retrouver le puits originel. Plus de 10 000 visiteurs s’y rendent chaque année[1] .

Origine

De nombreuses hypothèses courent sur l'origine de ce trésor.

Une origine pirate fut évoquée, mais il est difficile d’envisager que des pirates aient enfoui si profondément un trésor. Le but étant de pouvoir le reprendre au besoin, la difficulté à remettre la main sur le trésor rend cette origine très improbable[3].

Éric Surcouf, chercheur français, évoque quant à lui une origine templière. Il pense en effet que l'ancien grand maître de l'ordre, Henry Sinclair, aurait pu prendre la mer avec un trésor templier provenant de la Maison du Temple de Paris et qu’il aurait choisi Oak Island pour le dissimuler[1].

En 1745, lors de la guerre contre les Anglais en Nouvelle-Écosse, Louis XV a fait régulièrement envoyer des bateaux contenant des pièces d’or et d’argent. Un de ces bateaux aurait pu être dérouté et le butin caché sur l’île[1].

William S. Crooker, auteur de Oak Island Gold paru en 1993, suggère quant à lui qu'il pourrait s'agir d'une cargaison prise par le comte d'Albemarle en 1762. Sujet du roi Georges III d'Angleterre, il aurait pu dérober à la ville de La Havane de l'or destiné à l'Espagne[3].

Culture populaire

Le puits de l'île Oak a inspiré plusieurs fictions :

Notes et références

  1. « Trésor du Patrimoine - Chasse Aux Trésors », sur www.tresordupatrimoine.fr (consulté le )
  2. Claude Marcil, « L'insaisissable trésor de l'île-aux-Chênes »(ArchiveWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?), Agence Science-Presse, 1997.
  3. « The UnMuseum - Oak Island Mystery », sur unmuseum.mus.pa.us (consulté le )
  4. (en)« The professor and the stone »(ArchiveWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?)
  5. Liechti, James Dalhousie University Libraries
  6. Joël Pagé, L'ultime trésor : un thriller mystico-scientifique, Rouyn-Noranda, Éditions En Marges, , 371 p. (ISBN 978-2-924691-10-6, présentation en ligne, lire en ligne)

Annexes

Bibliographie

  • (en) R. Lionel Fanthorpe et Patricia Fanthorpe, The Oak Island mystery : the world's greatest treasure hunt, Toronto, Dundurn Press, , 228 p. (ISBN 978-1-55488-994-5, OCLC 786442592, lire en ligne)
  • (en) Mark Finnan, Oak Island secrets, Halifax, Formac Pub., , 178 p. (ISBN 978-0-88780-312-3, OCLC 34014925, lire en ligne)
  • (en) Lee Lamb, Oak Island family : the Restall hunt for buried treasure, Toronto, Dundurn Press, , 136 p. (ISBN 978-1-4597-0344-5, OCLC 772686043, lire en ligne)
  • (en) Lee Lamb, Oak Island obsession : the Restall story, Toronto, Dundurn Press, , 242 p. (ISBN 978-1-4597-1454-0, OCLC 288061874, lire en ligne)
  • (en) William S. Crooker, Oak Island Gold : Startling New Discoveries in the World's Most Famous Treasure Hunt, Nimbus Publishing, , 221 p. (ISBN 978-1-55109-049-8, OCLC 28504480)

Liens externes

  • Portail de la Nouvelle-Écosse
  • Portail du Canada
  • Portail du monde insulaire
  • Portail de la piraterie
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.