Études d'ingénieurs en France

Cet article décrit les différentes études menant au titre d'ingénieur en France. Au , il y a 204 écoles d'ingénieurs françaises accréditées par la CTI à délivrer un diplôme d'ingénieur[1] dont 7 écoles de « spécialisation »[N 1].

Études d'ingénieurs en France

Certification du Ministère de l'Enseignement Supérieur garantissant son contrôle et l'authenticité du diplôme.
Pays France
Sélection
Diplômes requis Baccalauréat ou Licence
Diplôme
Durée de la formation 5 ans
Diplôme délivré Diplôme d'ingénieur
Niveau du diplôme
au RNCP
Bac + 5 (niveau 7)
Grade Master
Débouchés
Diplômes accessibles Doctorat
Profession Ingénieur

La France possède la particularité de disposer, en plus des universités, de diverses écoles d’enseignement supérieur dont les écoles d’ingénieurs. Ces grandes écoles se distinguent notamment par une sélection à l’entrée et un effectif réduit. Les études durent cinq ans au total (dont deux ans de cycle préparatoire) et débouchent sur un diplôme d’ingénieur (conférant également le grade de master). Ces cinq années d'étude peuvent avoir lieu, tout d'abord dans un cycle préparatoire de deux ans, puis dans l'école d'ingénieurs proprement dite pour trois ans. Il existe aussi des écoles d'ingénieurs qui forment pendant cinq années «  intra muros », mais qui se répartissent en deux catégories, d'une part celles qui ont un cycle préparatoire suivi d'un cycle d'approfondissement et d'autre part celles qui n'ont qu'un seul cycle de cinq ans.

Historique

Les premières formations d'ingénierie militaire en France sont associées au développement des armes savantes pour la marine et l'armée de terre, au travers des corps de navigateurs-hydrographes, de charpenterie de marine, de l'artillerie et du génie. Elles remontent à 1571 pour la marine avec le Collège maritime des Accoules (dont l'héritière est l'École nationale de la Marine marchande de Marseille), à 1679 pour l'artillerie avec l'École royale de l'artillerie de Douai et à 1748 pour le génie avec l'École royale du génie de Mézières.

Détail de la façade du bâtiment historique de l'ENSAM, 151 bd de l'Hôpital, Paris (XIIIe arrondissement).

Les formations d'ingénierie d'État se développent avec l'« École des ingénieurs-constructeurs des vaisseaux royaux » (dont l'héritière est l'ENSTA - IP Paris) créée en 1741 et l'« École royale des ponts et chaussées » (renommée École des Ponts ParisTech) créée en 1747. Suivent quelques années après, d'autres écoles telles que « l’École des Arts et Métiers » créée en 1780, dispensant un savoir scientifique et technique (aujourd'hui renommée Arts et Métiers), ou encore l'école des mines de Paris (renommée Mines ParisTech - PSL[2].) créée en 1783 pour former les inspecteurs de l'exploitation des mines du royaume.

À l'époque révolutionnaire, les universités sont supprimées en 1793 et remplacées par des écoles spéciales. L’École polytechnique, pour pourvoir aux grands corps d’État, et le Conservatoire national des arts et métiers sont créés en 1794[3].

L'essor de l'industrie nécessite le développement de formations aux sciences appliquées au début du XIXe siècle. Apparaissent des formations d'ingénierie dans les bassins industriels pionniers tels que Saint-Étienne, Paris, Lille, Lyon et Mulhouse notamment[4]. Des cours de dessin linéaire, de géométrie et de mécanique appliquée aux arts se développent dans les métropoles industrielles françaises. À Paris, en 1819, le Conservatoire national des arts et métiers établit une chaire d'enseignement de mécanique appliquée aux arts, tenue par Charles Dupin. À Mulhouse en 1822 et à Lille en 1823, des cours de chimie appliquée aux arts industriels sont créés pour soutenir l'industrie.

En 1824 l'École nationale des eaux et forêts est créée à Nancy, assurant la formation des cadres forestiers pour l'Administration des Eaux et Forêts qui étaient aussi les officiers du Corps des chasseurs forestiers.

« C'est pour répondre aux besoins devenus trop importants et trop spécifiques des entreprises qui naissent pendant la première révolution industrielle qu'est créée, à l'initiative de quelques savants, l'École centrale des arts et manufactures (renommée « École centrale Paris »), à Paris en 1829, afin d'enseigner la « science industrielle ». Elle forme des ingénieurs civils, appellation dont l'origine britannique est revendiquée. Ce sont des généralistes de l'entreprise. L'École nationale supérieure des mines d'Alès a été fondée en 1843 sous l'ordonnance royale du roi Louis-Philippe. L'initiative privée s'exprime ensuite dans le même esprit sous le second empire, mais pour la première fois en province, avec la création de l'École des arts industriels de Lille en 1854, et celle de l'École centrale lyonnaise en 1857. »[4].

Effectifs des écoles délivrant un diplôme d'ingénieur en France en 1894.

« On se plaît à faire dater les premières écoles d'ingénieurs du milieu du XVIIIe siècle, au moment de la création d'écoles d'ingénieurs d'État. Mais cette manière de voir laisse sous silence les capacités de construction de bateaux, qui représentaient une première forme très aboutie de l'art de l'ingénieur. Elle masque par ailleurs le fait que les premiers ingénieurs pour l'industrie ont été formés seulement à partir des années 1850. (...) La création de l'École centrale Paris se fait par réaction vis-à-vis de la dérive de l'École polytechnique, avec l'ambition de former de vrais ingénieurs. L'École centrale Paris ne se développera qu'à partir des années 1850, à l'initiative de Lavallée, du chimiste Jean-Baptiste Dumas, du physicien Eugène Peclet et du mathématicien Theodore Olivier. »[5]

« Après 1870, la seconde révolution industrielle, associée aux progrès scientifiques et techniques suscite la création, selon le même processus, partenarial et privé, associant des collectivités locales (exemple singulier de l'École de physique et chimie de la ville de Paris), des pouvoirs économiques (C.C.I.) et des personnalités scientifiques la majorité des créations ultérieures. Les écoles en question sont par contre souvent plus spécialisées »[4].

En 1894, les écoles délivrant un diplôme d'ingénieur en France sont l'École supérieure des mines de Paris, l'École des mines de Saint-Étienne, l'École des ponts et chaussées, l'École centrale des arts et manufactures, l'Institut industriel du Nord (École centrale de Lille) et l'École centrale lyonnaise[6].

En 1934 est créée la Commission des titres d'ingénieur pour habiliter les établissements et protéger les titres des diplômés, à la suite de la contraction du marché de l'emploi en période de crise économique.

Puis on assiste à une réorganisation de la formation. Les écoles nationales supérieures d’ingénieurs (ENSI) sont créées en 1947, ce sont toutes des écoles appartenant à des universités. L’École nationale supérieure d'arts et métiers se restructure en 1963 pour avoir un diplôme à bac+5. Sont créés également les écoles nationales d’ingénieurs et les instituts nationaux des sciences appliquées, des écoles en cinq ans à cette époque. On voit ensuite l’apparition des écoles internes aux universités[7], et notamment la création du réseau Polytech. Dans les années 2000, l'importance des effectifs de jeunes diplômés qui entrent dans la finance[8] est parfois critiquée, compte tenu de l'éloignement par rapport aux missions commerciales ou industrielles auxquelles préparait leur enseignement[9], dans un contexte où la finance est accusée d'asphyxier l'industrie.

Ingénieur et ingénieure diplômé

Dans l’industrie traditionnelle, l’ingénieur est avant tout un animateur d’équipe et un gestionnaire qui doit composer avec d’autres collaborateurs (ouvriers, techniciens) pour assurer la production (de biens ou de services), développer de nouveaux outils ou produits (machines, logiciels, méthodes) et optimiser les procédés.

Dans les entreprises à forte composante humaine en recherche et développement (industrie du savoir), l’ingénieur est une composante « ouvrière » participant à la création d’un produit ou d’un service.

Il doit avoir de solides bases scientifiques et technologiques afin de comprendre les processus mis en jeu et pouvoir ainsi les faire évoluer.

L’ingénieur est soumis à une nécessité de formation permanente s’il veut « rester performant » et doit, par conséquent, pratiquer régulièrement des activités de veille technologique.

En France, contrairement au titre « ingénieur » seul, le titre « ingénieur diplômé » est protégé par la loi. En effet, seul un étudiant d’une école habilitée par l’État devient après ses études « ingénieur diplômé ». Depuis 1934, une personne usurpant le titre d’« ingénieur diplômé » est passible d’un emprisonnement d’un an et d’une amende de 15 000 [10].

Le master est un diplôme national sanctionnant une formation en deux ans après la licence. Pour les disciplines scientifiques, cette formation possède donc une vocation proche de celle menant au diplôme d’ingénieur, cependant le titulaire d’un master professionnel ne confère pas de titre d’ingénieur diplômé, par contre le diplôme d'ingénieur confère le degrée de master.

En France, le terme « ingénieur » est utilisé en rapport avec plusieurs fonctions ou niveaux de formation, selon la Commission des titres d'ingénieurs (CTI) :

  • Ingénieur diplômé : titulaire d’un titre d’« ingénieur diplômé » (Bac+5 - grade 300 ECTS) conféré par un diplôme d’ingénieur délivré par un établissement d’enseignement supérieur habilité par l’État.
    • Ingénieur diplômé d’un établissement, la forme la plus classique
    • Ingénieur diplômé par deux établissements, dont au moins un français (encore peu développé)
    • Ingénieur de spécialisation, diplôme délivré à des ingénieurs déjà diplômés à l'issue de deux ou trois semestres d'études supplémentaire, dont le but est d'approfondir ou compléter sa formation en développant une nouvelle compétence dans un domaine professionnel à fort potentiel de croissance.
    • Ingénieur diplômé par l’État, procédure similaire à la validation d’acquis mais sans passer par une école[11].
  • Ingénieur-maître : titre accordé à certains diplômés d’un institut universitaire professionnalisé (bac+4). Ce titre a disparu avec l'application de la réforme LMD.

Le Conseil national des ingénieurs et scientifiques de France utilise les appellations suivantes pour des personnes non titulaires d'un diplôme reconnu par la Commission des titres d'ingénieurs :

  • Ingénieur reconnu d’origine scientifique (IRS), c’est-à-dire ceux titulaires d’un diplôme Bac+5 scientifique universitaire ou d’un titre scientifique reconnu par France compétences niveau 7,
  • Ingénieur reconnu (IR), c’est-à-dire ceux titulaires d’un diplôme Bac+2 scientifique et qui ont exercé, pendant une certaine durée, des fonctions d’ingénieur.

Études en écoles d’ingénieurs

École nationale supérieure de chimie et de physique de Bordeaux

En France, le diplôme d’ingénieur est obtenu dans une école d’ingénieurs, dont les plus anciennes ont été créées au XVIIIe siècle. Les études durent cinq années après un baccalauréat (bac+5). Il existe différents types d’écoles : publiques ou privées, indépendantes ou intégrées à une université. Elles organisent elles-mêmes leur formation, le plus souvent en harmonie avec les centres de recherche et les industries environnantes, et le contrôle des connaissances. En 2008, cette formation concernait 100 000 étudiants[11], également appelés « élèves-ingénieurs ».

Ces établissements ont pour point commun d’être habilités par l'État après enquête et agrément de la commission des titres d'ingénieur (CTI) concernant entre autres la qualité de la formation [12]. La spécificité des écoles d'ingénieurs réside dans la diversité des ministères de tutelle auxquelles elles sont rattachées. Même si le ministère chargé de l'enseignement supérieur habilité la majorité des écoles, les ministères techniques comme l’agriculture, l'industrie, la défense, etc habilitent certaines écoles. La liste des écoles habilitées à délivrer des diplômes d'ingénieur est publiée chaque année par arrêté ministériel. En cas de refus de la part de la commission des titres d’ingénieur, l’école peut faire appel auprès du conseil supérieur de l'éducation [13]. Depuis 1999, le grade de master (bac+5) est conféré par l’État à tout titulaire d’un titre d'ingénieur diplômé[réf. nécessaire].

Les élèves-ingénieurs ne sont pas tous étudiants. Les écoles mettent en place progressivement des formations par apprentissage, où les périodes de cours sont alternées avec des périodes en entreprise. La formation continue est également possible, par exemple par la « filière Fontanet », qui existe depuis 1974, destinée aux titulaires d’un diplôme universitaire de technologie (DUT) ou d’un brevet de technicien supérieur (BTS) par exemple, ayant accompli trois ans d’expérience professionnelle [14]. Il est également possible d'obtenir un diplôme d'ingénieur par valorisation des acquis de l'expérience (VAE). Il faut avoir un niveau bac+2 minimum, au moins cinq ans d'expérience en milieu industriel et passer devant un jury qui évalue les aptitudes de la personne [15].

Au fil des années, de plus en plus d'écoles d'ingénieurs se sont spécialisées dans l'informatique. Elles proposent des formations qui mènent à des professions telles qu'architecte de logiciels, ingénieur de déploiement réseaux ou chef de projet fonctionnel web.

Années préparatoires et concours

Comme pour toutes les études du second cycle, les écoles d’ingénieurs sélectionnent leurs élèves sur dossier[16]. Il existe deux types d'écoles d'ingénieurs : celles en trois ans qui recrutent à bac+2 minimum, ainsi que celles en cinq ans qui recrutent post-bac et à bac+2.

Écoles en trois ans

Les écoles en trois ans sont pour la plupart accessibles sur concours. Les concours à bac+2 sont particulièrement destinés aux élèves des classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE) scientifiques (MP, PC, PSI, PT, TSI, TB, TPC BCPST ou ATS).

Selon l'école visée, on distingue différents concours :

Concours aux écoles d'ingénieurs en trois ans
Nom du concours Écoles Groupe ou affiliation
Concours X-ESPCI École polytechnique Institut polytechnique de Paris
ESPCI Paris - PSL Université PSL, Réseau ParisTech
Concours Mines-Ponts ENSTA - IP Paris Institut polytechnique de Paris
Télécom Paris - IP Paris
ENSAE Paris - IP Paris
Mines ParisTech - PSL Université PSL, Réseau ParisTech
Chimie ParisTech - PSL
École des ponts ParisTech Réseau ParisTech
ISAE - Supaéro (cursus Supaéro) Groupe ISAE, ComUE Université fédérale de Toulouse
Mines Saint-Étienne Institut Mines-Télécom
Mines Nancy Université de Lorraine, Institut Mines-Télécom
IMT Atlantique Institut Mines-Télécom
Concours Centrale-Supélec CentraleSupélec Université Paris-Saclay, Groupe Centrale
École centrale de Lille Groupe Centrale
École centrale de Lyon
École centrale de Marseille
École centrale de Nantes
École centrale de Casablanca
Institut d'optique Graduate School Université Paris-Saclay, Réseau ParisTech
Arts et Métiers Réseau ParisTech
ENSEA
École navale
Université de technologie de Troyes
ESTP Paris
EPF (école d'ingénieurs)
Concours commun des instituts nationaux polytechniques (CCINP) 72 écoles d’ingénieurs, dont celles du groupe INP, du groupe ISAE, de la fédération Gay-Lussac, et du réseau Polyméca.
Concours ESTP/ENSAM/Euclide/Archimède (e3a) 65 écoles d’ingénieurs, dont celles du réseau Polytech.
Banque Physique et Technologie (PT) 122 écoles d’ingénieurs. Destiné aux étudiants en classe préparatoire aux grandes écoles (CPGE) Physique et technologie (PT).
Banque d'épreuves Géologie Eau et Environnement (G2E) 18 écoles d’ingénieurs, dont 5 écoles du réseau Polytech et 3 écoles de l'Institut Mines-Télécom.
Concours agronomiques et vétérinaires Plusieurs écoles d’ingénieurs comme AgroParisTech, Agrocampus Ouest ou VetAgro Sup.
Concours TPE/EIVP École nationale des travaux publics de l'État ComUE Université de Lyon
ENSG Géomatique Université Gustave Eiffel
IMT Lille-Douai Institut Mines-Télécom
École nationale de la météorologie INP Toulouse
Concours adaptation technicien supérieur (ATS) ou ENSEA 45 écoles d’ingénieurs. Principalement destiné aux étudiants titulaires d'un BTS ou d'un DUT et inscrits en classe préparatoire ATS.

Bon nombre d'écoles d'ingénieurs en trois ans recrutent également des titulaires d'un diplôme universitaire de technologie (DUT), d'un brevet de technicien supérieur (BTS), d'une licence (L2, L3 ou professionnelle), d'un master 1, d'un diplôme étranger sur dossier (« admission sur titres »), ou encore après une expérience professionnelle préliminaire en tant que technicien supérieur (filière Descomps). La réalité est souvent bien plus compliquée, chaque école pouvant avoir plusieurs modes de recrutement.

Certains réseaux d'écoles proposent aussi des cycles préparatoires en deux ans. Ces formations sont communes à plusieurs écoles et sont semblables aux cycles préparatoires intégrés des écoles en cinq ans (voir le paragraphe ci-dessous). Elles sont souvent plus axées sur les spécialités des écoles en question que les CPGE. Leur admission post-bac ainsi que l'intégration aux écoles d'ingénieurs à bac+2 se font par dossier. Les cycles préparatoires communs les plus importants sont : la « prépa des INP » (ancien cycle préparatoire polytechnique - CPP) permet d'entrer dans 31 écoles liées aux instituts nationaux polytechniques (INP) [17], la prépa Gay-Lussac permet d'intégrer 20 écoles de chimie [18], ou bien le cycle préparatoire PeiP permettant d'entrer dans l'une des 15 écoles du réseau Polytech [19].

Écoles en cinq ans

Promotion 2013 de l’École d’ingénieurs IPSA

On distingue durant les cinq années d’études : le cycle « préparatoire » (2 ans) et le cycle « ingénieur » (3 ans). Le cycle préparatoire se déroule dans l’école même (on parle de cycle préparatoire intégré ou « prépa intégrée »), et l’élève entre dans l'école directement après le baccalauréat, sur dossier ou par concours. Si ces écoles recrutent aussi à bac +2, les élèves qui sont titulaires d'un bac+2 (CPGE, prépa intégrée, DUT, BTS, L2) peuvent alors entrer directement en troisième année d’études, en cycle ingénieur. Il existe également des cycles préparatoires fédératifs, communs à plusieurs écoles d'ingénieurs. On peut citer par exemple : la Prépa des INP (l'ancien cycle préparatoire polytechnique)[20], le cycle préparatoire intégré de la fédération Gay-Lussac[21], le cycle préparatoire de Bordeaux[22], ou encore le cycle préparatoire PeiP du Réseau Polytech[23]. Il s'agit de deux ans de formation – ayant lieu dans une école ou à l'université – qui préparent à l'entrée dans les écoles d'ingénieurs associées, rattachées ou partenaires. Les élèves intègrent ensuite l'école partenaire de leur choix si le classement des dossiers le permet.

La sélection post-bac des élèves peut se faire sur dossier comme dans les INSA, les UT ainsi que les cycles préparatoires communs cités précédemment, ou bien via un concours. La plupart du temps, ce concours est commun à un réseau : par exemple, le concours Geipi Polytech regroupe 34 écoles[24], le concours FESIC regroupe 26 écoles privées associatives[25].

Il existe aussi d'autres concours plus petits d'écoles d'ingénieurs privées :

Concours aux écoles d'ingénieurs en cinq ans
Nom du concours Écoles
Concours Advance[26] EPITA
ESME Sudria
IPSA
Sup'Biotech
Concours Avenir[27] ECE Paris
EIGSI La Rochelle
EPF (école d'ingénieurs)
ESIGELEC
ESILV Paris La Défense
ESITC Caen
ESTACA Paris-Saclay
Concours Puissance Alpha[28] 15 écoles d’ingénieurs privées post-bac habilitées par la CTI.

La sélection à bac+2 ou plus des élèves se fait de la même manière que les écoles en trois ans : concours pour les CPGE, dossier pour les DUT, BTS, cycles préparatoires intégrés, L2, licences, licences professionnelles et masters 1.

Formation de l'ingénieur

Les élèves reçoivent une formation scientifique, mais aussi un enseignement des langues étrangères, du management ainsi que des sciences humaines, économiques et juridiques.

Les élèves doivent également réaliser des projets pour des entreprises ou pour leur école et mettent leurs connaissances en pratique lors des stages obligatoires.

Parmi les conditions d’attribution du diplôme figure notamment le niveau B2 en anglais du cadre européen commun de référence pour les langues, certifié par un test externe (TOEIC, TOEFL, IELTS ou un Examen de Cambridge) : par exemple par une note de 785 au TOEIC ou 6.0 à l'IELTS[11]. Cependant certaines grandes écoles vont encore plus loin en demandant à leurs élèves un TOEIC à 800 pts (ou IELTS 6.5), comme c'est le cas par exemple à l'école polytechnique, à l'École nationale supérieure Mines-Télécom Atlantique Bretagne Pays de la Loire, à l'INSA de Rennes[29], à l'École centrale de Paris[30] ; voire un TOEIC à 850 pts à l'école nationale supérieure maritime du Havre ou à l'École centrale de Nantes[31]. Néanmoins d'après la commission des titres d'ingénieur, le niveau souhaitable en anglais pour un ingénieur est le niveau C1[32].

Titre d'ingénieur diplômé par l'État

Le titre d'ingénieur diplômé par l’État (DPE) est délivré aux candidats ayant une expérience de cinq ans de « pratique professionnelle dans des fonctions communément confiées à des ingénieurs » et ayant réussi des épreuves spécifiques. Celles-ci sont organisées par les écoles d’ingénieurs selon une liste fixée[33],[34]. Par exemple pour la spécialité « Chimie », les écoles organisant ces épreuves sont : l’école nationale supérieure des ingénieurs en arts chimiques et technologiques, le conservatoire national des arts et métiers, l’école supérieure chimie physique électronique de Lyon, l’institut textile et chimique, l’institut national des sciences appliquées de Rouen, l’école européenne de chimie, polymères et matériaux et l’école nationale supérieure de chimie de Lille[35].

La première épreuve est une « évaluation de l’expérience et des acquis professionnels du candidats » sous forme d’entretien avec le jury. En cas de succès, la seconde épreuve est une soutenance de mémoire, suivie d’une discussion avec le jury. L’avis de ce dernier est alors transmis au jury national qui prend la décision finale[36].

Formation d'ingénierie en dehors des écoles

En dehors du diplôme d’ingénieur, les formations suivantes peuvent se consacrer à l’ingénierie[37] :

Statistiques

Évolution du nombre d’étudiants inscrits dans des formations d’ingénieurs
(France métro. + DOM)[38]
type d’école 1990 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008
  Universitaires 10 545 25 240 24 855 25 759 25 606 25 983 26 414 20 429
  Des UT 1 689 4 075 4 321 4 511 4 838 5 118 5 450 5 795
  Des INP 5 091 9 252 9 600 9 494 9 532 9 483 5 989 4 992
  Public MEN 15 461 24 128 22 550 23 525 23 431 22 342 24 290 33 644
  Public autres ministères 10 865 14 577 17 270 17 178 17 458 18 420 17 357 16 922
  Privé 14 002 25 135 26 411 26 752 27 192 27 500 29 273 32 645
Total[N 2] 57 653 102 407 105 007 107 219 108 057 108 846 108 773 114 427
Évolution du nombre d’étudiants inscrits dans des formations d’ingénieurs.
Évolution du nombre d’écoles d’ingénieurs
(France métro. + DOM)[39]
type d’école 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017
  publiques, dépendantes des universités 69 69 68 69 66 70 69 70 74 59
  publiques, dépendantes des INP 21 21 19 20 20 21 21 21 11 10
  publiques, dépendantes des UT 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3
  publiques, indépendantes des universités 84 81 85 83 83 85 84 86 85 92
  privées 68 67 68 68 72 71 69 67 68 68
Total 245 241 243 243 244 250 246 247 240 231 217[40] 210[41] 210[42] 210[43] 207[44]

Voir aussi

Bibliographie

  • Les grandes écoles, écrit par Bruno Magliulo, PUF Que sais-je no 1993

Articles connexes

Articles plus généraux

Notes et références

Notes

  1. Les écoles de spécialisation délivrent un diplôme d’ingénieur de spécialisation aux étudiants déjà titulaires d’un diplôme d’ingénieur.
  2. Y compris les formations d'ingénieurs en partenariat.

Références

  1. « Arrêté du 25 février 2021 fixant la liste des écoles accréditées à délivrer un titre d'ingénieur diplômé - Légifrance », sur www.legifrance.gouv.fr (consulté le )
  2. Décret no 2012-279 du 28 février 2012 relatif à l'Institut Mines-Télécom.
  3. Cf. Emmanuel Grison, « L'École de Monge et les Arts et Métiers », Bulletin de la Sabix, n° 21, 1999, p. 1-19.
  4. « Les premières Écoles d'ingénieurs pour l'industrie en France », sur www.cdefi.fr.
  5. « CEFI - Histoire des formations d'ingénieurs » - Comité d'études sur les formations d'ingénieurs.
  6. Georges Paulet, Annuaire de l'enseignement commercial et industriel, Paris, éditions Berger-Lavrault, (présentation en ligne, lire en ligne)
  7. « Historique des écoles françaises d'ingénieurs », sur www.cdefi.fr.
  8. « Métiers de la finance : tapis rouge pour les ingénieurs ! », sur Le Journal des Grandes Écoles, .
  9. « Des candidats en quête de sens », dans Le Figaro du 14/10/2007 .
  10. Article L642-12 du code de l’éducation et Article 433-17 du code pénal
  11. CTI, « Références et Orientation », .
  12. Article L642-1 du code de l’éducation.
  13. Article L642-5 du code de l’éducation.
  14. Arrêté du 31 janvier 1974 relatif à la délivrance d’un diplôme d’ingénieur au titre de la formation continue
  15. « Un diplôme d’ingénieur en VAE… », sur www.studyrama.com
  16. Article L612 du code de l'éducation.
  17. « Prépa des INP : Les écoles », sur www.la-prepa-des-inp.fr/ (consulté le )
  18. « Fédération Gay-Lussac : Les 20 écoles », sur www.20ecolesdechimie.com (consulté le )
  19. Réseau Polytech, Guide admissions, , 60 p. (lire en ligne), p. 4
  20. « Prépa des INP : Les écoles », sur http://www.la-prepa-des-inp.fr/,
  21. « Fédération Gay-Lussac : Les classes préparatoires intégrées », sur https://www.20ecolesdechimie.com/ (consulté le )
  22. « Cycle préparatoire de Bordeaux », sur https://www.u-bordeaux.fr/ (consulté le )
  23. Cycle préparatoire Peip, Guide des admissions, Réseau Polytech, , 60 p. (lire en ligne)
  24. « Les écoles du concours Geipi-Polytech », sur www.geipi-polytech.org (consulté le )
  25. « FESIC : Les établissements du réseau », sur www.fesic.org (consulté le )
  26. « Le Concours Advance : 4 écoles, 13 campus, 1410 places », sur https://www.concours-advance.fr (consulté le )
  27. « Concours Avenir », sur https://www.concoursavenir.fr/ (consulté le )
  28. « Puissance Alpha, le grand concours ingénieur », sur https://www.puissance-alpha.fr/ (consulté le )
  29. « INSA de Rennes et international ».
  30. « Fiche de l'École Centrale de Paris sur letudiant.fr ».
  31. Frédéric DOREL, « Département Communication, langues et Entreprise », sur Centrale Nantes (consulté le )
  32. Commission des titres d'ingénieurs, Références et orientations - Tome 2, 2012-2015, 117 p. (lire en ligne), p. 47
  33. Article L642-9 du code de l’éducation.
  34. Décret n°2001-274 du 30 mars 2001 relatif au titre d’ingénieur diplômé par l’État.
  35. Arrêté du 24 octobre 2008 portant habilitation d’écoles à organiser les épreuves de l’examen conduisant à la délivrance du titre d’ingénieur diplômé par l’État.
  36. Arrêté du 30 mars 2001 fixant les modalités de l'examen conduisant à la délivrance du titre d’ingénieur diplômé par l’État.
  37. Robert Chabbal, Le devenir de l'ingénierie, , 66 p. (lire en ligne)
  38. Daniel Vitry (dir.), Repères et références statistiques sur les enseignements, la formation et la recherche : édition 2009, , 426 p. (ISSN 1635-9089, lire en ligne), p. 165 (6.1 Les effectifs du supérieur : évolution).
  39. Daniel Vitry (dir.), Repères et références statistiques sur les enseignements, la formation et la recherche : édition 2009, , 426 p. (ISSN 1635-9089, lire en ligne), p. 69 (2.17 Établissements et structures de l’enseignement supérieur).
  40. Arrêté du 25 février 2013 fixant la liste des écoles habilitées à délivrer un titre d’ingénieur diplômé.
  41. Arrêté du 20 janvier 2015 fixant la liste des écoles habilitées à délivrer un titre d'ingénieur diplômé.
  42. Arrêté du 19 février 2016 fixant la liste des écoles accréditées à délivrer un titre d'ingénieur diplômé.
  43. Arrêté du 26 janvier 2017 fixant la liste des écoles accréditées à délivrer un titre d'ingénieur diplômé.
  44. Arrêté du 24 janvier 2018 fixant la liste des écoles accréditées à délivrer un titre d'ingénieur diplômé (lire en ligne)
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