Éric Bellion

Enfant, Eric Bellion a notamment été nourri des récits de Bernard Moitessier^{[réf. nécessaire]} et sa « Longue route », étant ^{[non neutre]}  épris de voile et de grandes traversées à travers les livres du navigateur publiés aux éditions Arthaud^[Quoi ?]. Il a également été marqué par le livre de Gérard Janichon, « Damien autour du monde », qui avec Jérôme Poncet, est parti en 1969 pour un tour du monde initiatique de cinq ans à partir de La Rochelle.^{[réf. nécessaire]} Après sa scolarité à Versailles au Lycée Hoche, Eric Bellion intègre l’EM Lyon, et fait la connaissance de Brice Monégier du Sorbier et Hervé Olagne.^{[réf. nécessaire]} Désormais diplômés de cette école de commerce, les trois amis âgés de 25 ans partagent beaucoup de choses, rentrent dans la vie active, et rêvent de voyager autour du monde, et à la voile.^{[réf. nécessaire]}

Un croiseur de 8,60 mètres acquis à Nieuwpoort en Belgique pour 10 000 euros^{[réf. nécessaire]}, est ramené en Île de France. Quand la journée ou la semaine de travail est achevée, ils rejoignent le chantier et s’attellent à retaper leur voilier  baptisé Kifouine. Comme Gérard Janichon et Jérôme Poncet en leur temps, les trois compère achèvent de préparer leur bateau la Rochelle, se font remarquer par Jean-François Coste et Philippe Poupon, qui décident de les aider pour ce qui est de la logistique. Gérard Janichon, lui aussi est séduit par les trois novices : « Ce qui m’a tout de suite plu avec Kifouine, c’est que ce n’était pas une redite de notre périple, mais un projet innovant original et partagé. À mon époque et celle de Moitessier, on ouvrait des voies. Trente-cinq ans plus tard, il fallait apporter autre chose, innover, et Eric et ses copains l’ont réalisé avec ce projet de faire venir aux escales de jeunes adultes infirmes moteur cérébraux. » Entre 2003 et 2006, Eric et ses amis vont effectuer plus de 40 000 milles (74 000 kms) autour du monde par le chemin des écoliers, prenant le temps de se poser lors de longues escales. Ils expédient régulièrement des « Nem » (news en mer) afin de faire partager l’aventure... et dans un style littéraire proche de celui de Bernard Moitessier. Après trois ans de voyage dont le fameux passage du Cap Horn, Kifouine regagne son port d’attache. Eric Bellion raconte alors au magazine Voiles et Voiliers qu’à son retour, il n’est plus le même. « Il n’est pas question que je retourne dans ma vie d’avant, continuer à m’intéresser à la notion de différence. Le contact avec ces personnes handicapées m’a bouleversé. Mon père est bègue, et très jeune, j’ai été marqué par la vision qu’avaient les autres de lui, la cruauté des gens par rapport à son handicap… » (Voiles et Voiliers)^{[réf. nécessaire]}

Avec Laurent Marzec un sportif tétraplégique champion de ski, il lance alors le Défi Intégration, pour tenter d’établir le record à la voile (68 jours) entre Port-Louis (Morbihan) et Port-Louis (Île Maurice), adapte un bateau de quinze mètres à la navigation pour des marins souffrant de handicap, et parvient à ses fins. « Le but était de montrer que la différence nous enrichit. Mais mes bonnes intentions ont volé en éclat. J’ai découvert qu’avec la bien-pensance, l’angélisme, on ne va pas très loin. C’est plutôt la confiance mutuelle qui est importante. Dans le gros temps, tu ne donnes pas la barre à quelqu’un envers qui tu as de la pitié. Quel que soit son origine, son âge, son milieu social, tu la confie à celui en qui tu as confiance. J’ai mis des mois à digérer cette expérience car elle avait été difficile humainement, mais j’y ai vu plusieurs principes d’actions : oser la différence, faire confiance, innover grâce à la contrainte et viser l’harmonie. »^{[réf. nécessaire]}

Eric Bellion cofonde le team Jolokia (du nom d’un piment issu du nord-est de l’Inde), acquiert cette fois un ancien bateau de la course autour du monde en équipage 2001 de 18 mètres, recrute avec la complicité de la Marine Nationale un équipage d’hommes et de femmes disparate (dont un aveugle et des handicapés physiques). « Après six mois d’entraînement, nous nous sommes confrontés à d’autres bateaux dans de grandes courses comme celle du Fastnet, et avec des résultats probants face à des régatiers professionnels que nous avons battus. J’ai découvert alors un cinquième principe. Le fait de vivre cette différence pragmatiquement avec une volonté farouche, crée du bonheur. »^{[réf. nécessaire]}

Convaincu que cet appel à la différence doit être clamé afin d’être entendu, Eric Bellion souhaite s’engager dans le Vendée Globe, le tour du monde en solitaire sans escales et sans assistance, et qui offre une visibilité sans égal. Conférencier, formateur en management de la diversité, Eric Bellion sait faire passer ses idées, répétant à l’envi que la différence est une force. Ses convictions et son discours ne laissant pas indifférent, début 2015, quatorze mécènes décident de le rejoindre dans l’aventure. Il acquiert un bateau (ex DCNS) qu’il baptise Rua Hatu (la divinité polynésienne de la mer), et qui a notamment servi au tournage « En Solitaire », une fiction sur le Vendée Globe réalisée par Christophe Offenstein avec comme acteur principal François Cluzet. Eric Bellion s’entoure de Michel Desjoyeaux, double vainqueur de l’épreuve, et qui devient son conseiller technique. Ce dernier lui propose de s’associer à Sam Goodchild un  régatier britannique pour mieux appréhender ce voilier extrême de plus de 18 mètres, terriblement exigeant à mener. Craignant au départ que ce jeune champion de 25 ans lui vole la vedette et son projet, Eric Bellion, est vite rassuré quand il constate que Sam Goodchild, non seulement est  « l’équipier parfait, sans trop d’ego, mais a l’envie de servir le défi. » Eric Bellion change de vie, se prépare physiquement, travaille avec un spécialiste du sommeil et une préparatrice mentale, suit les stages de survie et de premiers soins en mer. Il découvre la préparation et les spécificités d’un voilier de course, se forme sur les rudiments de la construction navale, se perfectionne en météo avec le meilleur spécialiste du moment. Désormais installé à Port-La-Forêt d’où sont issus les champions de la course au large, Il cohabite avec l’élite, qui le respecte mais ne le craint point, lui n’ayant pas la moindre chance de bien figurer dans la course. Bien que crispé, il réussit son « Bac blanc » en bouclant son parcours de qualification en solitaire obligatoire. Lors des jours précédant le départ aux Sables d’Olonne, Eric Bellion, est pris dans une véritable spirale tant émotionnelle que médiatique. Ils sont 29 « héros » à partir, pour la plupart dans l’inconnu. À bord de Comme un Seul Homme, Eric Bellion n’a navigué que six jours en solitaire quand il prend le départ du Vendée Globe le 6 novembre 2016. « Ce n’est pas un rêve » consent le marin : « Je le dispute un peu par défaut pour médiatiser ma cause. Je le fantasme plus que je ne l’imagine. »^{[réf. nécessaire]}

Lui qui avoue vouloir sortir de sa “zone de confort“ est dépassé par le rythme de la course partie tambour battant. Pourtant, il est largement suivi par les réseaux sociaux, le public s’identifiant et dans le marin et dans ses valeurs. Les comptes Facebook, Twiter ou Instagram de Comme un Seul Homme rivalisent en audience avec les deux leaders de la course. Il décide de se filmer jour et nuit sans filtre, réalisant « Comme un seul Homme », un long métrage immersif et sans fard, produit par UGC et sorti le 20 janvier 2019. « J’ai mis quatre jours à me remettre de mes émotions du départ. Je n’arrivais pas à dormir, j’étais contracté. Dans la descente de l’atlantique, je n’avais qu’une crainte, celle de me faire larguer par le groupe d’attardés... Je pensais que ce défi était trop lourd pour mes épaules. Je me trouvais trop petit, trop faible, et quand je voyais des adversaires abandonner sur casse, je les enviais presque de s’arrêter. J’ai songé à me dérouter vers l’Afrique du Sud… » Son entourage et des marins lui remontent les « bretelles » et le moral. Eric Bellion parvient par miracle à changer un gouvernail arraché, affronte sa première tempête. Son bateau tient. Il décide alors de poursuivre sa route dans l’océan indien, ayant la crainte qu’un abandon signe d’échec, le « plombe » toute sa vie. Marqué par le film « Imitation Game » de Mortem Tyldium, obnubilé par son crédo : « innover grâce à la contrainte », Eric Bellion entame une sorte de métamorphose au fil des jours. Un déclic. Il entre enfin en harmonie avec son bateau, lui parle comme à un être humain et n’est pas sans rappeler Bernard Moitessier qui entretenait une relation quasi amoureuse avec Joshua son ketch rouge. Jugulant sa peur, il cesse enfin de brider son bateau, découvre que ce dernier cavale sans se poser de questions. « Le fait de ne pas avoir cette expérience de marin solitaire et de formation spécifique à l’exercice grandit la solitude. À chaque fois, je vivais une aventure totale car personne ne pouvait valider mes choix à ce moment-là. J’étais toujours dans le doute sans aucune certitude, complètement seul. »^{[réf. nécessaire]}

N’empêche, le « débutant » cavale et largue ses adversaires dans les mers du Sud. Lorsque Armel Le Cléac’h franchit la ligne d’arrivée en grand vainqueur, il lui reste pourtant encore un mois de mer : « C’est surtout cette longueur avec la peur nuits et jours qui est fatigante à vivre, même si cette peur devient presque une alliée, une amie ! » raconte-t-il. Après un ultime ouragan au large du Portugal et une grave avarie qu’il parvient à résoudre, le skipper de Comme un Seul Homme boucle son tour du monde en moins de cents jours, à la neuvième place et la première des novices. « J’ai fait de ma peur une amie et c’est une grande fierté. C’est comme si la mer m’avait tapé sur l’épaule en me disant ça y est Eric, tu l’as fait, tu es allé au bout, toi et ton bateau ! » explique le marin barbe de druide au ponton sous des trombes d’eau. Il cède son bateau Comme un Seul Homme au champion paralympique Damien Seguin, né sans main gauche, et qui prépare la neuvième édition du Vendée Globe 2020-2021 sur Groupe Apicil, et va boucler le tour du monde à la 7ème place en un peu plus de 80 jours. Eric Bellion acquiert alors une magnifique goélette classique de plus de 20 mètres baptisée Ahoy, avec laquelle il dispute la Route du Rhum 2018, avant de poursuivre une nouvelle aventure et un périple de 9 000 milles (16 700 kms) à travers le Pacifique et jusqu’à Hawaii à la recherche des femmes et des hommes qui créent de l’unité au quotidien. Durant la dernière édition du Vendée Globe 2020-2021, Eric Bellion et Marie Lattanzio, directrice de Comme un Seul Homme, réalisent une chronique hebdomadaire et décalée sur la course, diffusée chaque vendredi dans Télé Matin sur France 2, présentée par Laurent Bignolas. A l'issue de ce neuvième Vendée Globe remporté le 27 janvier 2021 par Yannick Bestaven, Eric Bellion, annonce vouloir refaire le Vendée Globe et disputer la dixième édition en 2024.^{[réf. nécessaire]}

Eric Bellion est également conférencier, intervenant dans de petites, moyennes et grandes entreprises depuis plusieurs années. Outre le partage de son expérience de navigateur-explorateur, il est spécialisé dans le management de la diversité, prônant notamment l'éloge de la différence, le dépassement de soi, et tous les bienfaits apportés dans la vie et les performances de l'entreprise. Il intervient notamment pour des sociétés comme TF1, Danone, Salesforce, Eiffage, Aviva, L’Oréal, Société Générale...^{[réf. nécessaire]}

« Comme un Seul Homme » (février 2019) Documentaire. Réalisation : Eric Bellion. Production : Les films du Cap. UGC Distribution. Durée : 82 minutes

« Kifouine un tour du monde en solidaire » (2007) Production : CC&C. Réalisation : Chloé Henry-Biabaud, Anne Guillaume 52 mn

« Jolokia, l'odyssée des bras cassés » (2011) Production : La Général de Production. Réalisation Chloé Henry-Biabaud 52 min

« Des Marins pas comme les autres » (2013) Documentaire. Réalisation : Robert ISENI Aurélie Saillard 90 min Gedeon Programmes

Kifouine, un tour du monde en solidaire par Eric Bellion, Brice Monégier du Sorbier et Hervé Olagne. Editions Le Cherche Midi.

Libertalia le message du piment rouge. Gérard Janichon. Editions Gallimard

Éric Bellion au départ du Vendée Globe 2016-2017.

Comme un seul homme.

• 2018 : participation à la Route du Rhum à bord de la goélette Comme un seul homme, hors temps.
• 2017 : 9^e et 1^er bizuth du Vendée Globe à bord du 60 pieds IMOCA Comme un seul homme[3] en 99 j 4 h 56 min 20 s
• 2015 : 7^e de la Rolex Fastnet Race avec Anthony Marchand et 7^e de la Transat Jacques-Vabre avec Sam Goodchild, à bord du 60 pieds IMOCA Comme un seul homme[3]
• 2013 : 8^e en temps réel en IRCZ de la Rolex Fastnet Race sur Team Jolokia
• 2013 : 1^er en temps réel du Record SNSM
• 2011 : Record des épices^[Quoi ?] (Port-Louis Lorient - Port-Louis Ile Maurice) avec un équipage mixte valides/handicapés[1]

Éric Bellion Transat Jacques Vabre 2015

Vendée Globe. Éric Bellion et son paradis à Noirmoutier , Ouest-France, 16 octobre 2016

Eric Bellion (Comme un seul homme) : « Il faut oser la différence ! » sur emlyon business school alumni

Serge Messager, Éric Bellion : « Je suis drogué à la mer », Voiles et Voiliers, 26 octobre 2016

Éric Vibart, « Libertalia, le message du piment rouge » par Gérard Janichon, Voiles et Voiliers, 30 mars 2011

Jean-Luc Gourmelen, Jolokia aux antipodes ! Voiles et Voiliers, 23 novembre 2014

Didier Ravon, Éric Bellion : « Je veux prouver que la différence est une force ! », Voiles et Voiliers, 3 mars 2014

https://voilesetvoiliers.ouest-france.fr/course-au-large/vendee-globe/eric-bellion-ou-le-depassement-de-soi-4df370db-a6d9-8944-b4f5-3817ef3f781c

https://www.liberation.fr/une-transat-en-solidaire/2018/10/22/eric-bellion-le-marin-venu-d-ailleurs_1682673/

https://www.liberation.fr/une-transat-en-solidaire/2018/10/24/sur-le-vendee-globe-comme-un-homme-seul_1682677/

https://voilesetvoiliers.ouest-france.fr/skipper/eric-bellion/eric-bellion-je-suis-drogue-a-la-mer-7e617aed-1ac6-bd40-80c1-c6c48d7498c7

https://www.lejdd.fr/Sport/Voile/eric-bellion-finir-le-vendee-globe-cest-plus-fort-que-remporter-la-coupe-du-monde-4019536

https://www.la-croix.com/Sport/Eric-Bellion-Autour-monde-suis-rencontre-2017-11-06-1200889853

https://www.la-croix.com/Sport/Eric-Bellion-peur-Grand-Sud-gagne-Vendee-Globe-2020-11-23-1201126061

https://www.la-croix.com/Sport/Eric-Bellion-vent-difference-Route- Rhum-2018-11-02-1200980332

https://www.francetvinfo.fr/sports/voile/vendee-globe/j-ai-mis-trois-ans-a-m-en-remettre-quand-les-skippers-rentres-du-vendee-globe-plongent-dans-l-amer_4255921.html

https://voilesetvoiliers.ouest-france.fr/course-au-large/vendee-globe/vendee-globe-eric-bellion-raconte-les-mers-du-sud-le-vrai-saut-dans-l-inconnu-est-la-df570882-330a-11eb-a7d4-91ffa429075f

https://www.geo.fr/aventure/le-navigateur-eric-bellion-la-difference-peut-etre-une-force-a-condition-de-sen-donner-les-moyens-194368

https://www.humanite.fr/voile-lodyssee-deric-bellion-navigateur-solidaire-663977

https://www.ouest-france.fr/vendee-globe/vendee-globe-eric-bellion-une-grande-performance-4800785

https://www.letelegramme.fr/soir/voile-eric-bellion-va-explorer-la-difference-dans-le-monde-11-10-2018-12103531.php

https://www.france.tv/france-2/telematin/2100415-le-vendee-globe-par-eric-bellion.html

https://www.premiere.fr/film/Comme-un-seul-homme