Énergie propre
Une énergie propre, ou énergie verte, est une source d'énergie primaire qui produit une quantité relativement faible de polluants lorsqu'elle est transformée en énergie finale puis utilisée comme telle. Le concept d'énergie propre est distinct de celui d'énergie renouvelable : une énergie est dite renouvelable si elle se reconstitue, indépendamment de la pollution ou des déchets qu'elle génère ; inversement, le fait qu'une énergie soit propre n'implique pas qu'elle soit indéfiniment disponible.
Toutes les sources d'énergie produisent des déchets au cours de leur cycle de vie, ne serait-ce que lors des phases de fabrication et de construction. Certaines ont, de plus, des effets indirects sur l’environnement, comme les barrages, dont la biomasse se décompose en produisant du méthane, un puissant gaz à effet de serre. La notion d'énergie « propre » est donc relative.
Six pays (le Japon, les États-Unis, l'Allemagne, la République de Corée, le Royaume-Uni et la France) sont à l'origine de 80 % des brevets déposés dans ce domaine[1].
Sources d'énergie « propre »
Les sources d'énergie suivantes sont généralement citées comme des « énergies propres », même si toutes sont sujet à débat et controverse[réf. nécessaire] :
- l'énergie éolienne ;
- l'énergie solaire ;
- l'énergie hydroélectrique ;
- l'énergie nucléaire[2],[3],[4] ;
- la géothermie ;
- la biomasse[5] ;
- l'énergie de la mer : énergie marémotrice, l'énergie des vagues, les hydroliennes... ;
On peut citer aussi :
- les pompes à chaleur, qui mettent à disposition davantage d'énergie qu'elles n'en consomment ;
- la traction animale[6] ;
- la propulsion humaine.
Les économies d'énergie, via l'efficacité énergétique et la sobriété énergétique, permettent de réduire à la source les pollutions de ces divers processus. En effet, selon l'adage, « la seule énergie propre est celle qu'on ne produit pas »[7],[8].
Controverse
Éoliennes et panneaux solaires
La production d'énergie éolienne et solaire est dépendante du climat (du vent, de la couverture nuageuse) et du temps (heure de la journée et saison), ainsi sa production est variable et peu prévisible à moyen terme. Pour pallier cette intermittence, des moyens de production complémentaire pilotables sont nécessaires, le plus souvent sous forme de centrales électriques thermiques (au gaz ou au charbon), de barrages hydroélectriques ou dans une moindre mesure de centrales nucléaires (donc le suivi de charge est moins réactif). Par exemple, l'Allemagne, malgré une production renouvelable de plus de 40 % en 2018[9] contre moins de 20 % en France en 2019[10], son mix électrique reste plus de six fois plus émettrice de CO2 que la France, qui est largement décarboné grâce à son parc nucléaire[10]. Pallier cette intermittence par les STEP n'est pas une solution généralisable, car leur installation dépend de la géographie du pays. D'autres moyens de stockage pourraient voir le jours : Conversion d'électricité en gaz (P2G) puis G2P, ou batteries d'accumulateurs, mais ces dispositifs ne sont eux-mêmes pas sans impact sur l'environnement et le climat[réf. nécessaire].
Par ailleurs, moyens de production le plus souvent décentralisés, les éoliennes et les panneaux solaires requièrent un réseau électrique plus dense et complexe, par conséquent la construction de lignes à hautes tensions et d'installations électriques supplémentaires[11].
Biomasse
La biomasse en temps qu'énergie renouvelable, énergie propre ou énergie bas carbone est sujet à débat. Une lettre signée en 2021 par 500 scientifiques alerte sur son utilisation abusive comme énergie de substitution dans les centrales à charbon, qui fait encourir un risque pour le climat et la biodiversité[12][pourquoi ?].
Énergie nucléaire
Le statut de l'énergie nucléaire comme « énergie propre » est sujet à débat aux même titre que le solaire et l'éolien. Le nucléaire est l'une des énergies les plus propres concernant ses émissions de gaz à effet de serre. En prenant en compte l'ensemble du processus de production énergétique (extraction d'uranium, enrichissement, construction et démantèlement des centrales et traitement des déchets), l'impact du nucléaire est comparable à celui de l'énergie éolienne[13] et quatre fois inférieur à celui du solaire[14]. Selon Greenpeace, le nucléaire évite 2,5 % des émissions de CO2 au niveau mondial[15] soit autant que le secteur aérien[16] ou deux fois celles du secteur du numérique[17].
Le nucléaire produit des déchets dont 96 % peuvent être recyclés en combustible MOX[18],[19] et en uranium de retraitement[20]. Les 4 % restant sont composés d'actinides mineurs et de produit de fission, qui sont très radioactifs mais dans des volumes très réduits[21]. Ils sont neutralisés, isolés et stockés et ne sont donc pas polluants stricto sensu. Par ailleurs, il existe aujourd’hui des voies avancées pour maîtriser ces déchets, comme l'enfouissement géologique.
Enfin, les réacteurs EPR actuellement en construction et les réacteurs de 4e génération produiront moins de déchet que les réacteurs actuels[22].
Notes et références
- (en + fr) Programme des Nations unies pour l'environnement, Office européen des brevets et ICTSD, « Patents and clean energy : Bridging the gap between evidence and policy », sur Office européen des brevets, (consulté le ) — Résumé du rapport en français [PDF].
- « L’UE confirme le rôle du nucléaire pour son avenir énergétique bas carbone | toutes les infos par la Revue Générale Nucléaire | SFEN », sur www.sfen.org (consulté le )
- « Le nucléaire et l'environnement | SFEN, Société Française d'Énergie Nucléaire », sur www.sfen.org (consulté le )
- « COP 26 : La neutralité carbone a besoin du nucléaire », sur SFEN, (consulté le )
- « Biomasse », sur Connaissance des Énergies, (consulté le ).
- Au début de l'industrie automobile, la situation était inversée, puisque les animaux de trait et les chevaux produisaient en ville beaucoup plus d'inconvénients (excréments, bruit, etc.) que les voitures, qui elles étaient considérées comme propres.
- Le Point magazine, « NKM : "La meilleure énergie, c'est celle qu'on ne consomme pas !" », sur Le Point, (consulté le )
- « L'énergie la plus propre ? Celle que l'on évite de consommer », sur www.20minutes.fr (consulté le ).
- « Allemagne : un mix électrique plus renouvelable que charbonné en 2018 », sur Connaissance des energies, (consulté le ).
- Sylvestre Huet, « Electricité et CO2 : le constat européen de 2020 », {Sciences²}, Le Monde, (consulté le ).
- (en) C. Wang, « Potential climatic impacts and reliability of very large-scale wind farms », Atmospheric Chemistry and Physics, (lire en ligne [PDF], consulté le ), également sur Manicore [PDF].
- « Pour le climat, brûler du bois n’est pas une alternative à la combustion fossile, alertent 500 scientifiques », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le ).
- (en) IPCC (GIEC), Renewable Energy Sources and Climate Change Mitigation, Cambridge, Cambridge University Press, , 1076 p. (ISBN 978-1-107-60710-1, lire en ligne [PDF]), p. 732.
- « Le nucléaire est-il une énergie décarbonée ? », sur Contrepoints, (consulté le ).
- « Le nucléaire est-il une solution pour le climat ? », sur Greenpeace France (consulté le ).
- « Climat : les émissions de CO2 du transport aérien ont suivi l'effondrement du trafic en 2020 », sur Franceinfo, (consulté le ).
- (en) Sarah Griffiths, « Why your internet habits are not as clean as you think », sur BBC (consulté le ).
- « Le MOX », sur EDF France, (consulté le ).
- « Combustible MOX : fabrication, traitement, utilisation et enjeux », sur connaissancedesenergies.org, (consulté le ).
- Déchets nucléaires : le débat public est lancé, Techniques de l'ingénieur, 2 mai 2019 (consulté le 12 mars 2021).
- « Les déchets de haute activité (HA) et de moyenne activité à vie longue (MA-VL) », sur Drupal (consulté le )
- « Les réacteurs nucléaires de 4e génération : fonctionnement, technologies », sur www.connaissancedesenergies.org, (consulté le ).
Voir aussi
Articles connexes
- Pollution
- Développement durable
- Énergie durable
- Greenwashing
- Planet of the Humans (film documentaire)
Vidéographie
- Jean-Louis Perez, Guillaume Pitron, « La face cachée des énergies vertes (Documentaire, visible en ligne du 17/11/2020 au 22/01/2021) », sur ARTE (consulté le )
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