Électroporation

L'électroporation, appelée aussi électroperméabilisation, est une technique microbiologique qui consiste à appliquer un champ électrique sur les membranes cellulaires qui sont ainsi déstabilisées, ce qui augmente la perméabilité membranaire.

Cette technique est avant tout une méthode d'introduction d'ADN dans des cellules. L'application d'impulsions de champ électrique permet à l'ADN présent dans l'espace extracellulaire de rentrer dans les cellules en migrant vers le pôle positif de la charge, étant lui-même chargé négativement.

Mais on peut aussi y introduire par le même chemin des médicaments, dans le cadre d'une chimiothérapie localisée à la zone à traiter. Technique testée actuellement sur des animaux.

On réalise des électroporations sur des cellules en suspension avant de les mettre en culture in vitro. On peut aussi réaliser des électroporations in vivo dans des embryons de poulet[1] ou de souris[2], ce qui permet d'étudier les effets de l'expression d'un gène ou de son inhibition (via un siRNA) sur le développement embryonnaire.

Plus globalement, l'électroporation est le phénomène de formation des pores ou de perméabilisation de la membrane cellulaire lorsque celle-ci est soumise à un champ électrique. Celui-ci peut se produire par exemple lors de l'utilisation du chauffage ohmique en agroalimentaire[3]. Selon l'intensité du champ électrique, ses effets peuvent être irréversibles et mener à la destruction cellulaire, ce qui apporte un intérêt en pasteurisation ou stérilisation, ou dans la découpe des frites[4]. Cependant, l'électroporation peut également être réversible et peut améliorer l'activité fermentaire des microorganismes (levures et bactéries) dans certaines conditions[5].

Références

  1. (en) « Electroporation in ovo dans des embryons de poulet (Journal of Visual Experiments) » (consulté le )
  2. (en) Wang C, « In utero electroporation in mice », Methods Mol Biol, no 1018, , p. 151-163 (doi: 10.1007/978-1-62703-444-9_15)
  3. (en) Filiz Icier, Novel Thermal and Non-Thermal Technologies for Fluid Foods, London/Waltham, MA, Academic Press, (ISBN 978-0-12-381470-8, lire en ligne), p. 305–367
  4. Jean-Michel Courty et Édouard Kierlik, « Des frites sous haute tension », sur pourlascience.fr,
  5. Jessy R. Mattar, Mohammad F. Turk, Maurice Nonus et Nikolai I. Lebovka, « Stimulation of Saccharomyces cerevisiae Cultures by Pulsed Electric Fields », Food and Bioprocess Technology, vol. 7, no 11, , p. 3328–3335 (ISSN 1935-5130, DOI 10.1007/s11947-014-1336-4, lire en ligne, consulté le )

Voir aussi

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