Église grecque-melkite-catholique

L'Église grecque-melkite-catholique, ou Église catholique melkite, est une des Églises catholiques orientales. Le chef de l'Église porte le titre de Patriarche d'Antioche et de tout l'Orient, d'Alexandrie et de Jérusalem des Melkites, avec résidence à Damas en Syrie dont le titulaire actuel est Youssef يوسف (Joseph Absi) depuis 2017.

Église grecque-melkite-catholique
Nom local كنيسة الروم الكاثوليك
Fondateur(s) Saint Pierre Apôtre
Union à Rome 1724
Primat actuel Patriarche Joseph Absi
Siège Damas, Syrie
Territoire primaire Proche-Orient
Rite byzantin
Langue(s) liturgique(s) grec, arabe
Tradition musicale Psaltique
Calendrier grégorien depuis 1857
Population estimée 1 350 000 (2005)

Le titre de patriarche d'Antioche est également porté par quatre autres chefs d'Église.

Histoire

Les Melkites sont des chrétiens de rite byzantin ayant rejoint l'Église catholique en 1724. L'histoire des Melkites remonte au Concile de Chalcédoine, et est tout à fait singulière. Contrairement aux autres Églises de la région qui vont soutenir le monophysisme (Coptes, Syriaques), les Melkites vont soutenir les décisions du Concile et rejeter l'hérésie monophysite, ce qui leur vaudra l'appellation à l'époque de Melkites (Melkiin ملكيين , en arabe signifie "royalistes", pour l'Empereur, ce qui était une façon de démontrer leur soutien et à l'Empereur byzantin Marcien ayant lui-même convoqué le Concile de Chalcédoine). Ils resteront donc dans l'Église de la pentarchie puis dans la communion orthodoxe après le schisme d'Orient.

Les Melkites étaient historiquement rattachés à trois patriarcats, ceux d'Antioche, de Jérusalem et d'Alexandrie. Des contacts réguliers ont lieu entre les Melkites et les missionnaires catholiques (Dominicains, Franciscains), établis en Terre Sainte bien avant l'union de Florence. On rapporte que des ecclésiastiques melkites prennent très tôt le parti de Rome et certains d'entre eux font déjà mention du nom du Pape lors des offices en 1440. Néanmoins la majorité des Melkites refuse l'union de Florence, qui est abandonnée.

La question romaine revient au XVIIIe siècle. Les ecclésiastiques catholiques tentent d'attirer les Melkites dans le giron de Rome, en s'impliquant cette fois dans les affaires de l'Église. Des missionnaires catholiques font un prosélytisme actif, aussi bien auprès des clercs que des fidèles. Les Melkites se scindent alors progressivement en deux groupes. D'une part ceux qui sont favorables à la pleine communion avec Rome et qui sont prêts à adopter sa théologie propre, d'autre part ceux qui rejettent la communion avec Rome.

À la suite de la mort du patriarche Athanasos en 1724, la rupture est consommée : les Melkites favorables à Rome se rattachent officiellement au Pape devenant l'Église grecque-catholique melkite, ceux qui rejettent Rome vont demeurer fidèles au Patriarcat orthodoxe d'Antioche en communion avec le Patriarcat de Constantinople. Kyrillos VI est reconnu patriarche de l'Église grecque-catholique melkite par le pape Benoît XIII en 1744. Les melkites non-catholiques seront simplement appelés orthodoxes.

Par la constitution « Demandatam coelitus humilitati nostrae » du , le pape Benoît XIV interdit la latinisation des rites. Le , par la constitution apostolique « Orientalium dignitas », du pape Clément XIV, le patriarche d’Antioche devient « administrateur apostolique d’Alexandrie et Jérusalem » pour les melkites. En 1851, le pape Pie IX reconnaît au patriarche Maximos III le titre de « Patriarche d'Alexandrie et de la terre d'Égypte, d'Antioche et de tout l'Orient, de Jérusalem et de toute la Palestine ».

L'Église melkite catholique va toujours être soucieuse de son indépendance, et de la conservation de ses rites, ce que le pape Léon XIII reconnaît et garantit par l'encyclique Orientalium Dignitas du .

Organisation

En 2009, les melkites représentent la deuxième communauté catholique d'Orient ; elle compte 1,3 million de fidèles dans le monde dont 700 000 au Proche-Orient. Essentiellement originaires de Syrie, du Liban et de Palestine, les melkites sont présents dans tous les pays du Levant : au Liban : 425 000 fidèles ; en Syrie : 170 000 ; en Palestine : 54 000 ; en Jordanie : 30 000 et également en Égypte : 6 500 (issus de l'immigration des melkites de Syrie et du Liban au XIXe siècle, leur nombre a considérablement chuté dans les années 50-60 sous le régime nassérien ; la communauté melkite d’Égypte était estimée à 40 000 personnes au début du XXe siècle). Une importante diaspora vit au Brésil, en France ainsi qu'au Canada.

Siège patriarcal

Cathédrale Notre-Dame-de-la-Dormition à Damas

Le siège patriarcal de l'Église grecque-catholique se situe à Damas dans le quartier Bab Charki où réside le patriarche qui dispose également d'une résidence secondaire à Raboueh, au Liban. Il séjourne aussi dans les deux autres patriarcats de Jérusalem et d'Alexandrie.

Patriarche

Le titre complet du patriarche est : « Patriarche des grandes villes d'Antioche, d'Alexandrie et de Jérusalem, de la Cilicie, de la Syrie, de l'Ibérie, de l'Arabie, de la Mésopotamie, de la Pentapole, de l'Éthiopie, de toute l'Égypte et de tout l'Orient, Père des pères, Pasteur des pasteurs, Pontife des pontifes, treizième des saints apôtres ».

Il existe également une formule plus courte : « Patriarche d'Alexandrie et de la terre d'Égypte, d'Antioche et de tout l'Orient, de Jérusalem et de toute la Palestine ».

Liban

Église Saint-Paul à Harissa

Syrie

Reste du Moyen-Orient

Église de l'Annonciation, Jérusalem

Amérique

Église Sts-Pierre-et-Paul à Ottawa (Canada)

Europe

Océanie

Instituts religieux

Église Saint-Nicolas de Myre, Marseille

Congrégations masculines

Congrégations religieuses féminines

  • Congrégation des Sœurs Basiliennes Salvatoriennes,
  • Congrégation des Sœurs Basiliennes Chouérites,
  • Congrégation des Sœurs Basiliennes Alépines,
  • Congrégation Missionnaire de N.D du Perpétuel Secours,
  • Congrégation des religieuses de N.D du Bon Service,
  • Carmel de la Théotokos et de l'Unité.

Communautés nouvelles

L'Église grecque-catholique melkite comporte une communauté nouvelle issue du renouveau charismatique à l'occasion du IIe concile œcuménique du Vatican. Il s'agit de la Fraternité des Douze Apôtres établie à Bruxelles en Belgique issue d'une scission de la communauté de la Théophanie[1].

Relations avec les autres Églises

L'Église est membre du Conseil des Églises du Moyen-Orient.

Notes et références

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • Cyrille Charon, Histoire des Patriarcats Melkites (Alexandrie, Antioche, Jérusalem) depuis le schisme monophysite du sixième siècle jusqu'à nos jours, Geuthner, Paris, 1910.
  • Ignace Dick, Les Melkites, Brepols (col. Fils d'Abraham), Turnhout, 1994
  • Jean-Claude Roberti, les Uniates, Cerf, 1992, (ISBN 2-204-04555-1)
  • Jean-Pierre Valognes, Vie et mort des Chrétiens d'Orient, Fayard, Paris, 1994 (ISBN 2213030642)
  • Charles de Clercq, Conciles des Orientaux catholiques, in Histoires des Conciles d’après les documents originaux, Librairie Letouzey et Ané, Paris, 1949 et 1952.
  • Baron d’Avril, Les Grecs melkites. Etude historique, Revue de l’Orient chrétien, 03, 1898, p.1-30,265-281.

Liens externes

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