Église Sainte-Marie de Quarante

L'église Sainte-Marie est une église romane située à Quarante dans le département français de l'Hérault en région Occitanie.

Église Sainte-Marie
de Quarante
Présentation
Culte Catholique
Type Église
Début de la construction XIe siècle
Fin des travaux XVIIIe siècle
Style dominant Art roman languedocien
Protection  Classé MH (1907)
Géographie
Pays France
Région Occitanie
Département Hérault
Ville Quarante
Coordonnées 43° 20′ 50″ nord, 2° 57′ 39″ est
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : région Occitanie
Géolocalisation sur la carte : Hérault

Étymologie

L'étymologie populaire veut que la ville de Quarante tire son nom de quarante martyrs chrétiens morts en cette ville, mais la ville tire en fait son nom du nom latin de la rivière Quarante : Caranta, la rivière sablonneuse[1].

Historique

La façade du collatéral sud surélevée à des fins défensives
et l'étage supérieur de la nef, orné de bandes lombardes.

L'église de Quarante apparaît dans les actes dès le Xe siècle sous les noms de Sancta Maria de Vico Quadraginta (902), Sancta Maria ad Quarante (961) et Sancta Maria de Quadraginta (990)[2].

En 902, un concile de Narbonne mentionne un différend entre Théodebald, prêtre de Quarante et Thédoric de Cruzy : l'église y est citée sous la forme Sanctae Mariae de vico cognomento Quadraginta[3].

À la fin du Xe siècle apparaît une communauté de chanoines réguliers desservant l'église de Quarante qui prend le nom d'abbaye. Plusieurs testaments sont passés en faveur cette abbaye : en 961, celui de Raymond, comte de Rouergue[4]; en 967 et 990, ceux d'Adélaïde, vicomtesse de Narbonne; en 1005, celui d'Ermengaud, son fils, archevêque de Narbonne. On peut supposer que ces deux derniers personnages font partie des fondateurs de l'abbaye. L'église a alors été reconstruite. En 982, l'archevêque Ermengaud procède à la dédicace de l'église. En 1016, c'est Urbain, évêque de Béziers, qui consacre une chapelle dédiée à saint Martin. Le premier abbé connu est Bérenger. Ce sont les archevêques de Narbonne qui nomment les chanoines, qui doivent prier pour les défunts de la famille de Narbonne. En 1053, « le 14 des ides de novembre, il y eut une assemblée au comté de Narbonne, dans un village appelé Quarante, au cours de laquelle Guifred de Cerdagne, archevêque de Narbonne, Bérenger, évêque de Béziers, et Gontier, évêque d'Agde, firent la dédicace de l'église en l'honneur de la Sainte Mère de Dieu et consacrèrent les autels des saints Dalmace et Laudebert martyrs, de saint Jean-Baptiste et de sainte Croix ».

L'église fut construite aux XIe et XIIIe siècles et a subi des transformations au XVIIIe siècle[5].

Elle fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis le [5].

Architecture

Architecture extérieure

L'église est édifiée en pierre de taille assemblée en appareil irrégulier et couvert de tuiles.

Elle possède un clocher carré à flèche octogonale dont la masse écrase le petit clocheton octogonal qui surmonte la croisée du transept.

L'accès à l'église se fait par un porche du XIIe siècle remanié au XVIIe siècle[1] en style classique. Ce porche, qui masque la façade occidentale de l'église, est édifié en pierre de taille assemblée en grand appareil et est surmonté d'un fronton triangulaire en pierre calcaire.

La façade du collatéral sud, soutenue par des contreforts plats, est percée de fenêtres cintrées dont l'arc est mis en valeur par un cordon de basalte noir qui en borde l'extrados. Cette façade présente une surélévation défensive[1] (repérable grâce à une variation de couleur et d'appareil de la maçonnerie) qui rend difficilement visible l'étage supérieur de la nef, orné de lésènes et de bandes lombardes.

Au nord-est, l'église se termine par un élégant chevet de style roman lombard difficile à apprécier vu le manque de recul.

Architecture intérieure

Patrimoine

L'église Sainte-Marie contient deux « autels à lobes » (tables d'autel en marbre dont le pourtour est orné d'arcs outrepassés) du XIe siècle.

L'un orne l'absidiole gauche et l'autre, le maître-autel, est avec sa décoration raffinée un des plus beaux autels à lobes languedociens.

Notes et références

  1. Françoise Leriche-Andrieu, Itinéraires romans en Languedoc, vol. 25, Saint-Léger-Vauban (Yonne), éditions Zodiaque, coll. « Les Travaux des mois », , 105 p., 25 cm (OCLC 461743464, notice BnF no FRBNF34686327, SUDOC 000520888, présentation en ligne), p. 28.
  2. Eugène Thomas, Dictionnaire topographique du département de l'Hérault comprenant les noms de lieu anciens et modernes, Paris, Imprimerie impériale, , XXXI-278 p., in-4° (notice BnF no FRBNF37326793, présentation en ligne, lire en ligne), p. 157.
  3. Claude de Vic (1670-1734) et Joseph Vaissète (1685-1756) (continuée jusqu'en 1790 par Ernest Roschach (1837-1909)), Histoire générale de Languedoc : Preuves de l'histoire de Languedoc - XXVIII-Concile tenu à Azillan, dans le diocèse de Narbonne, t. 5, Toulouse, Édouard Privat libraire-éditeur, , 2242 p., 29 cm (OCLC 41263391, SUDOC 04597196X, présentation en ligne, lire en ligne), p. 109-111.
  4. Claude de Vic (1670-1734) et Joseph Vaissète (1685-1756), Histoire générale de Languedoc : Preuves de l'histoire de Languedoc. XCVII-Testament de Raimond, premier du nom, comte de Rouergue & marquis de Gothie, t. 5, Toulouse, Édouard Privat libraire-éditeur, , 2242 p., 29 cm (OCLC 41263391, SUDOC 04597196X, présentation en ligne, lire en ligne), p. 243.
  5. Notice no PA00103679, base Mérimée, ministère français de la Culture

Voir aussi

Bibliographie

  • [Vallery-Radot 1950] Jean Vallery-Radot, « L'église Sainte-Marie de Quarante », dans Congrès archéologique de France 108e session. Montpellier 1950, Paris, Société française d'archéologie, , 357 p., p. 307-322
  • [Thuile 1956] Jean Thuile, « Une œuvre orfévrée de Jacques Maurel : le saint Jean-Baptiste du prieuré de Quarante », Bulletin Monumental, t. 114, no 3, , p. 181-206 (lire en ligne)
  • [Saint-Jean 1985] Robert Saint-Jean, « Quarante », dans Languedoc roman : Le Languedoc méditerranéen, La Pierre-qui-Vire, Zodiaque, coll. « la nuit des temps » (no 43), , 2e éd., 421 p. (ISBN 2-7369-0017-0), p. 59-73, planches 1-9.
  • [Pérouse 1996] Jean-Marie Pérouse de Montclos (sous la direction de), « Quarante : Église Sainte-Marie », dans Le guide du patrimoine Languedoc Roussillon, Paris, Hachette, , 606 p. (ISBN 2-01-242333-7, SUDOC 005892651), p. 473

Articles connexes

Liens externes

  • Portail de l’architecture chrétienne
  • Portail de l’Hérault
  • Portail des monuments historiques français
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.