Église Saint-Pierre-aux-Liens de Varenne-l'Arconce

L'église Saint-Pierre-aux-Liens est une église romane située sur le territoire de la commune de Varenne-l'Arconce dans le département français de Saône-et-Loire en région Bourgogne-Franche-Comté.

Église Saint-Pierre-aux-Liens
de Varenne-l'Arconce
Présentation
Culte catholique
Type Église
Début de la construction XIIe siècle
Style dominant Art roman
Protection  Classé MH (1889)
Géographie
Pays France
Région Bourgogne-Franche-Comté
Département Saône-et-Loire
Ville Varenne-l'Arconce
Coordonnées 46° 20′ 18″ nord, 4° 09′ 29″ est
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Bourgogne

Elle fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis 1889[1]. Elle est également répertoriée dans le réseau de la Fédération européenne des sites clunisiens.

Historique

L'église date du début du XIIe siècle.

La Révolution et l’Empire

Une seule cloche est datée de 1533, la seconde datant des années 1800. Il semble donc que le décret du qui ordonnait que « chaque commune ait la faculté de conserver une cloche qui serve de timbre à son horloge », dénommée la « cloche civique », fut appliqué à Varenne et que les trois autres cloches aient alimenté en bronze la monnaie ou les canons (il y avait 4 cloches d’après le procès-verbal de la visite pastorale de 1729).

Nous n’avons aucune source sur l’église de Varenne durant la Révolution. Toutefois en 1801, lors de la signature du concordat, pour l’installation du nouveau curé concordataire, l’Église est décrite comme « belle, vaste et en bon état ».

Les premiers travaux connus de restauration

En 1837, le clocher fut consolidé. Cette consolidation a dû se faire dans le cadre d’un programme de remise en état de l’église, avec entre autres l’ajout de l’autel majeur en 1828, et des deux autels annexes, sans doute contemporains.

Restauration et classement

En 1874, le conseil municipal de Varenne décide de mettre en place un nouveau programme de consolidation de l’église, achevé en 1876.

Le 5 aout 1878, l’église de Varenne est classée aux monuments historiques. C’est à partir de cette date que les grands travaux de rénovation vont débuter.

Le projet Selmersheim

En 1880 l’architecte Paul Selmersheim lance le projet ambitieux de rénovation et d’embellissement :

  • Démolition/reconstruction :
    • Des éperons du bas-côté
    • Du cœur
    • Du transept
  • Reprise des soubassements
  • Abaissement des combles
  • Réparation des couvertures
  • Réfection des appuis des fenêtres
  • Restauration du clocher
  • Création d’un nouvel étage au clocher.

C’est ce grand projet que l’on voit dessiné en salle du Conseil municipal.

En 1884, l’enveloppe consacrée à la restauration de l’Église est consommée, une nouvelle est alors débloquée pour terminer l’ensemble des travaux à réaliser, notamment la toiture et les joints des murs.

Le troisième étage du clocher ne verra finalement pas le jour, la solidité de la tour laissant à désirer. L’argent qui était dévolu à son élévation, légué par un ancien curé de Varenne, sera finalement utilisé pour élever l’escalier en colimaçons utile pour se rendre au clocher lors de cette ultime phase de travaux.

Les derniers travaux

Il faudra ensuite attendre 1966 puis 1972 pour entamer de nouveaux travaux de couvertures.

Enfin en 1996, de grands travaux d’assainissement sont entrepris, accompagnés de la restauration des joints de l’Église et de rénovation des toits, qui permettent à l’église de Varenne de connaître sa configuration extérieure actuelle.

Architecture

La façade occidentale

La façade occidentale tripartite présente une travée centrale en saillie (avant-corps) et des travées latérales en retrait (les arrière-corps).

La travée centrale est structurée verticalement en trois registres.

Le registre inférieur est orné d'un beau portail cintré entouré d'une paire de colonnes et dont l'arc présente une archivolte à multiples rouleaux dont l'extrados est orné d'une frise en damier.

Le registre médian est cantonné aux extrémités de pilastres cannelés et est à son tour compartimenté en trois par des colonnes engagées. Sa partie centrale est occupée par une baie cintrée à double ébrasement tandis que ses parties latérales sont ornées de bandes lombardes.

Enfin, le registre supérieur de la travée centrale est simplement percé d'une petite baie cintrée surmontée d'un larmier en saillie.

Quant aux travées latérales de la façade occidentale, soutenues par de puissants contreforts, elles ne présentent aucun ornement si ce n'est deux baies cintrées chacune.

La façade méridionale

La façade méridionale présente un remarquable portail sud aux piédroits harpés surmonté d'un fin linteau sculpté, d'un tympan sculpté représentant l'agneau pascal, d'une archivolte sculptée de cinq fleurons et d'un larmier.

Le clocher

La croisée du transept est surmontée d'un élégant clocher roman carré orné sur chaque face de deux baies cintrées simples à l'avant-dernier étage et de deux paires de baies géminées au dernier étage. Les baies géminées du dernier niveau sont séparées par des colonnettes doubles.

Le chevet

À l'est, l'église se termine par un chevet composé d'une abside semi-circulaire rythmée par de puissants contreforts.

La travée de chœur et les bras du transept sont mis en valeur par leurs pignons surhaussées.

Objets mobiliers

Christ de Varenne-l'Arconce - Bois polychrome XIIe siècle

La statuaire de l'église Saint-Pierre-aux-Liens

L'église de Varenne possède une statuaire en bois polychrome constituée d'un grand Christ en crucifixion et de cinq statues de moindres dimensions.

Le Christ en crucifixion.

Il est classé à titre objet des Monuments historiques[2] où il est daté du XIIIe siècle. Dans sa thèse soutenue en à l'université de Bourgogne sur La Sculpture polychrome des XIe-XIIe siècles en Bourgogne, madame Nadia Bertoni ramène la datation de ce Christ au XIe siècle ou au plus tard au tout début du XIIe siècle, soit à l'époque de construction de l'église. Cette nouvelle datation est confirmée en 2015 par la Datation par le carbone 14.

Avec une hauteur de 1,74 m, c'est le plus ancien grand Christ exposé dans une église de Bourgogne.

Ce Christ a été entièrement restauré de à .

Les statues de saint Roch, saint Cosme et saint Antoine

Les statues de saint Roch et saint Cosme sont classées au titre d'objet des Monuments historiques[3],[4]. Celle de saint Antoine est inscrite à l'inventaire supplémentaire [5]. Elles sont toutes trois datées du XVIe siècle.

Les statues de saint Denis et saint Sébastien.

Ces deux statues de bois polychrome du XVIe siècle ne sont ni classées ni inscrites.

Action de sauvegarde

L'ensemble de cette statuaire est en grand danger dû aux xylophages et champignons. L'Association de Sauvegarde de l'église de Varenne-l'Arconce (ASEVA) a pris en charge les mesures de conservation nécessaires à la pérennité de ces biens culturels dans un programme étalé sur les années 2013-2014. Depuis , les statues de saint Denis et de saint Sébastien sont en cours de traitement auprès des restaurateurs. Cette opération fait l'objet d'une action de mécénat populaire auprès de la Fondation du Patrimoine. En 2014, le Christ et les trois autres statues seront également mises en traitement grâce aux dons des particuliers et des subventions d’État.

La cloche de 1533 dédicacée à sainte Barbara

L'église contient une cloche dont la dédicace, en lettres gothiques, indique 1533 comme date de création. Elle porte le nom de sainte Barbara.

Fragilisée à ses points de frappe et risquant la cassure, l'ASEVA a engagé la restauration de la cloche réalisée en et réinstallée en son clocher la .

Son classement à l'inventaire des Monuments historiques a été demandé.

Voir aussi

Liens internes

Liens externes

Références

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