Édouard Séguin

Édouard Séguin, né le à Clamecy (Nièvre), mort le à New York, auteur[1] et pédagogue français. Il est à l'origine, en France puis aux États-Unis, de l'éducation des personnes handicapées mentales. Il est surtout connu, dans les deux pays, pour ses travaux avec des enfants ayant des troubles cognitifs.

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Formation et carrière en France

Édouard Séguin fait ses études au collège d'Auxerre et au lycée Saint-Louis à Paris. À partir de 1837, il collabore avec Jean Itard, éducateur de sourds-muets, qui avait traité le célèbre cas de Victor de l'Aveyron, un enfant sauvage. C'est Itard qui persuade Séguin de se consacrer à ces cas très particuliers, ainsi qu'à l'éducation de personnes ayant une déficience intellectuelle. Il est également associé aux travaux de Jean-Étienne Esquirol, psychologue et aliéniste renommé. Jeune homme, Séguin a aussi été influencé par les idées de l'utopiste socialiste Henri de Saint-Simon.

Vers 1840, il crée la première école privée de Paris dédiée à l'éducation des déficients intellectuels. En 1846, il publie Traitement moral, Hygiène et Éducation des idiots. Ce travail est considéré comme le premier manuel systématique portant sur les besoins particuliers des enfants ayant une déficience intellectuelle. En 1842, il collabore avec Félix Voisin à l'asile d’aliénés de Bicêtre[2].

Carrière aux États-Unis

Surnommé « l'instituteur des idiots », peu connu en France, Édouard Séguin émigre aux États-Unis à la suite du coup d’État de 1852. Après avoir visité plusieurs écoles, créées sur son propre modèle aux États-Unis, et avoir aidé à leur organisation, il se fixe à Cleveland, puis à Portsmouth (Ohio). Plus tard, il déménage dans l'État de New York et s'établit comme praticien médical à Mount Vernon (1860). En 1861, il obtient un diplôme de Docteur en Médecine décerné par l'Université de la Ville de New York. En 1863, il s'installe à New York, où il s'attache à améliorer les conditions des enfants handicapés de l'asile de Randall's Island.

Aux États-Unis, il a créé plusieurs écoles dans différentes villes, dédiées au traitement des handicapés mentaux. En 1866, il publie Idiotisme : ses traitements par la méthode physiologique; un livre dans lequel il décrit les méthodes utilisées à la Séguin Physiological School for feeble-minded children de New York. Les programmes utilisés dans les écoles Séguin sont basés sur le développement de l'autonomie et de l'indépendance pour le traitement de la déficience intellectuelle, en combinant différentes tâches physiques et intellectuelles.

Édouard Séguin est nommé premier président de l'Association des agents médicaux des institutions américaines pour les personnes idiotes et débiles, une organisation qui deviendra plus tard l'Association américaine sur la déficience mentale. Son travail avec des déficients intellectuels fut une source d'inspiration majeure pour la pédagogue italienne Maria Montessori.

Dans les années 1870, Séguin a publié trois ouvrages de thermométrie, domaine auquel il se consacrait également depuis 1866 : Thermomètres physiologiques (Paris, 1873) ; Tableaux de Thermométrie mathématiques (1873) ; et Thermométrie médicale et température humaine (New York, 1876). Il a également conçu un thermomètre physiologique dans lequel le zéro était la température standard du corps. Enfin, il a donné son nom à un symptôme médical connu sous le nom de signal de Séguin, décrit comme la Contraction musculaire involontaire intervenant avant une crise d'épilepsie.

Dans les années précédant 1880, Séguin utilise des formes encastrables pour entraîner les enfants déficients sur le plan cognitif. Ses modèles sont repris par Henry Goddard pour adapter les formes encastrables de Halstead dans le Tactual Performance Test. Les tests des formes encastrables de Séguin est repris successivement par Pintner et Paterson en 1917 pour mettre au point un test d'intelligence, puis par David Wechsler pour la mise en point de l'échelle de Wechsler-Bellevue[3].

Toutes ces méthodes pédagogiques seront reprises à l’identique par Maria Montessori qui reconnaissait à son prédécesseur français « le mérite d’avoir un système complet d’éducation pour les enfants déficients ». Un système que Montessori comme Séguin, avant elle, chercheront à développer au bénéfice de tous les jeunes.

Edouard Séguin meurt d'une dysenterie aiguë le à 1880 à New York.

Publications

  • 1846 : Traitement moral, hygiène et éducation des idiots. Paris (J. B. Balliere).
  • 1866 : Idiocy and its treatment by the physiological method. New-York (William Wood)
  • 1875 : Report on Education. Vienna International Exhibition 1873. Washington.
  • 1912 : Die Idiotie und ihre Behandlung nach physiologischer Methode. Wien (Graeser).

Notes et références

  1. « Édouard Séguin (1812-1880) - Auteur - Ressources de la Bibliothèque nationale de France », sur data.bnf.fr (consulté le )
  2. « In Memory Of Edouard Seguin, M.D. », sur http://www.disabilitymuseum.org (consulté le ).
  3. Corwin Boake, « From the Binet–Simon to the Wechsler–Bellevue: Tracing the History of Intelligence Testing », Journal of Clinical and Experimental Neuropsychology, vol. 24, no 3, , p. 383–405 (ISSN 1380-3395, PMID 11992219, DOI 10.1076/jcen.24.3.383.981, lire en ligne, consulté le )

Voir aussi

Bibliographie

  • Yves Pellicier et Guy Thuillier, Edouard Séguin (1812-1880). « L’instituteur des idiots ». Ed. Economica, 1980, p. 4, p.10.
  • Actes des Journées Édouard Seguin, 1812-1880 : à l'aube de l'éducation spécialisée / organisées par Médiathèque François-Mitterrand ; Société scientifique et artistique de Clamecy, 27 et , Clamecy, Nièvre.

Liens externes

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