Édit de janvier 1562

Le , Catherine de Médicis fait signer au roi Charles IX, alors âgé de 12 ans, l’édit de janvier, ou édit de tolérance de Saint-Germain, qui reconnaît officiellement aux protestants le droit de s'assembler pour leur culte dans les faubourgs des villes et à la campagne. Dans un contexte très tendu où chaque camp, catholique comme protestant, se prépare à l'affrontement, cet édit montre le désir de conciliation de la régente et de son chancelier Michel de L'Hospital.

Un texte d'apaisement...

Le texte a été préparé par la mère du jeune roi, Catherine de Médicis, régente du royaume, assistée du chancelier Michel de L'Hospital. Il marque, après la période de répression du règne de Henri II et l'échec du colloque de Poissy et des conférences de Saint-Germain, un revirement dans la politique royale à l'égard des réformés[1]. Il est un signe de tolérance de la part de Catherine de Médicis, mais limitée et provisoire. Dans une lettre écrite le , la reine déplore la « dureté et obstination des uns et des autres, qui ont plutôt combattu pour ne se laisser vaincre, que disputé et conféré pour se soumettre à la vérité et à la raison »[2]. La reine est en effet dans l'attente d'une décision du concile de Trente.

Dans ce texte, le jeune roi permet aux protestants de célébrer le culte à l'extérieur des villes fortifiées ainsi que de tenir des assemblées dans les maisons privées à l'intérieur de ces mêmes villes. Les protestants doivent en échange renoncer aux lieux de culte dont ils s’étaient emparés. La création de consistoires et la réunion de synodes sont autorisées. Les pasteurs sont reconnus mais doivent prêter serment aux autorités civiles[3]. Le lendemain, le concile de Trente reprend. L'opinion générale est que les pères conciliaires durcissent leurs positions face aux protestants[4]. Le Parlement de Paris, très catholique, refuse d'enregistrer l'édit de Janvier. Après plusieurs semaines de débat et des lettres de jussion, le texte est finalement enregistré le , 5 jours après le massacre de Wassy.

... qui déclenche les guerres de religion

Les protestants refusent dans la plupart des cas, et principalement dans le Midi, de rendre les lieux de cultes qu'ils occupaient. Ils préfèrent détruire les églises et les chapelles. Ils pratiquent le « vandalisme pédagogique » consistant à détruire les images et les croix pour faire remarquer que Dieu reste muet devant ce que les catholiques considèrent comme un sacrilège[4]. Le , le duc François de Guise et ses hommes perpètrent le massacre de Wassy, en Champagne, surprenant 200 protestants en train d'écouter un prêche dans une grange, à l'intérieur de la ville close et dans des conditions donc illégales. Sur son ordre, la troupe massacre les protestants. On compte une soixantaine de morts et une centaine de blessés. C'est le début des guerres de religion. Elles dureront plus de trente ans.

Pour les protestants, l'édit de a toujours été considéré comme un modèle, une référence, lors des négociations qui ont eu lieu par la suite entre eux et le pouvoir royal quand il a fallu négocier de nouveaux édits.

Date(s) de commémoration

Le calendrier grégorien est entré en vigueur en 1582 en France, et dix jours furent supprimés lors du passage du calendrier julien au calendrier grégorien, pour compenser les jours (années bissextiles) en excès causés par le calendrier julien. Par conséquent, le (calendrier julien) correspond en fait au ultérieur (années du calendrier grégorien). Toutefois la coutume, pour désigner les dates historiques antérieures à 1582, est de conserver la date du calendrier julien.

Notes et références

  1. Valois Noël. Les essais de conciliation religieuse au début du règne de Charles IX. In: Revue d'histoire de l'Église de France. Tome 31. N°119, 1945. pp. 237-276.
  2. H. de La Ferrière, Lettres de Catherine de Médicis, t. I, p. 276.
  3. Jean Delumeau, "Renaissance et discordes religieuses", dans L'histoire de France, sous la direction de Georges Duby, Paris, Larousse, 2007, p. 474.
  4. Michel Péronnet, Le XVIe siècle, Paris, Hachette, 1981 (Hachette U), p. 287.

Le texte

Voir aussi

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