Objectifs
Vous êtes convaincu par Ubuntu : multipliez-le ! Voici une solution intuitive et rapide, mais pas très orthodoxe.
Son principe est le suivant : une ou plusieurs installations de référence sont élaborées avec soin, puis photographiées (images disque), puis restituées sur les nouveaux PC à équiper. Il faut alors apporter les ajustements de configuration propres à chaque nouveau PC.
Par nature, cette solution présente un risque d'incompatibilité avec le matériel (le premier “réveil” de la restitution pourrait être plus ou moins facile) ; toutefois elle a été testée avec succès en Kubuntu 12.04.1 sur 12 configurations différentes (d'un Eee PC basique à un PC “gamer”).
Ce tutoriel s'adresse à des personnes un peu informaticiennes dans l'âme, et inclut un mémo concernant le partitionnement, le multiboot et l'héritage de données Windows.
Procédure
1. Construire soigneusement une installation de référence :
Sélectionner préférentiellement une version “LTS” mature (exemple : 12.04.1).
Réunir les répertoires “/” et “/home” dans une même partition, à dimensionner correctement (cf. ci-après).
Préférer un nom de compte banalisé.
Structurer les données personnelles (au sens de documents, musiques, photos, vidéos, téléchargements, …) dans une partition séparée.
Compléter l'installation par toutes les applications, outils et jeux classiques ou spécialisés, en réponse aux besoins des candidats potentiels (dépôts medibuntu, digiKam, Kdenlive, VLC, KMyMoney, Stellarium, GoogleEarth, SweetHome 3D, dictionnaires et barres d'outils de LibreOffice, …).
Configurer avec précision et faire un test approfondi de toutes les applications installées (maturation de l'ordre d'un mois d'utilisation).
Élaborer une telle installation en configurations 32 et 64 bits (sur PC adéquats, applications ajustées en conséquence).
2. Graver sur CD, ou (préférentiellement) copier sur clé bootable, une image disque de ces outils : Live CD Ubuntu, boot-repair, G4L ou clonezilla, via (par exemple) k3b ou brasero ou multisystem, cette dernière solution permettant de créer une clé USB multiboot.
3. Réaliser une image disque de la partition système (par G4L ou clonezilla), comprenant les répertoires “/” et “/home” ; cette image est qualifiée “de référence” dans le texte qui suit. Cette opération est à réaliser en configurations 32 et 64 bits.
4. Rédiger et mettre à disposition un manuel utilisateur des commandes non usuelles, et produire un CD “G4L” ou clonezilla pour chaque utilisateur (en prévision de dépannages à distance).
5. Pour chaque répétition d'installation :
Le cas échéant, sauvegarder les configurations et les fichiers cachés personnels de l'utilisateur (exemples : marque-pages de l'explorateur Internet Windows, courriels si la gestion n'est pas assurée par un webmail, fonds d'écran, …).
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Le cas échéant : réduire la partition Windows (laisser une marge libre de 20% minimum), après avoir déplacé les données utilisateur (au sens de documents, musiques, photos, vidéos, téléchargements, …) vers un disque de sauvegarde.
Créer en fin de disque :
une partition système en “ext4” (de taille comprise entre 10 et 15 Go pour Kubuntu 12.04.1 en 32 bits, et de taille comprise entre 20 et 25 Go en 64 bits, par exemple), et en tout cas de taille supérieure (strictement) à celle de l'image disque de la partition système de l'installation de référence.
suivie d'une partition swap, de taille égale à 1,5 fois la taille de la RAM du PC, en anticipant une mise à niveau (x2 par rapport à sa taille initiale, par exemple).
Créer la partition destinée aux données utilisateur sur un point de montage de type “/media/DDP” (pour Disque Dur Partagé), en ext4 ou ntfs (si un partage avec Windows est envisagé), comme dans le cas de l'installation de référence (au type de partition près).
Procéder aux ajustements de personnalisation :
Mettre à jour l'installation suivant les pilotes propriétaires du PC en répétition d'installation (exemple : Menu K → Système → Pilotes propriétaires dans le cas Kubuntu),
Mettre à jour le fichier “/etc/fstab” (en mode super utilisateur, par exemple par la commande Kubuntu “sudo kate /etc/fstab”) suivant le résultat de la commande “sudo blkid”. L'objectif est de remplacer les “UUID” de l'installation de référence par ceux du PC objet de la nouvelle installation. Le plus simple est de procéder par imitation avec le fichier existant ; pour plus d'information : cf. cette
adresse,
Mettre à jour le nom du PC (pour les partages sur le réseau) dans les fichiers “/etc/hosts” et “/etc/hostname” (en mode super utilisateur),
Par l'interface de configuration du système, mettre à jour le mot de passe du compte utilisateur, ainsi que les “emplacements” de ce compte,
Restituer les données et configurations personnelles précédemment sauvegardées, et personnaliser le bureau si nécessaire (notamment : taille des icônes et des caractères).
Valider et tester avec l'utilisateur le nouveau système (formation et ajustements finaux), puis réaliser une image disque de la nouvelle partition système (par G4L ou clonezilla), et lui en laisser un exemplaire (par exemple à la racine de la partition des données utilisateur pour faciliter une réinstallation à distance).
Motivation du partitionnement
La réunion des dossiers “/” et “/home” dans une même partition, et la séparation des données utilisateur (au sens de documents, musiques, photos, vidéos, …) d'avec “/home”, sont motivées par ce constat :
la configuration soigneuse de toutes les applications (fichiers cachés “.*” de “/home”) est assez longue à établir et elle est indissociablement liée à ces applications (dossier “/”), alors que ces 2 dossiers (“/” et “/home”) sont souvent rattachés à des partitions différentes (cf. autres tutoriels d'installation),
ce sont d'abord les données utilisateur qui sont personnelles à chaque utilisateur.